- C'est vide, ce soir.
-Il n'y a jamais grand monde dans un cimetières.
- Je parle de ma tête, imbécile.
- Tch. Pourquoi est-ce vide?
- Je suis en colère, je suis mort de trouille et tellement triste. Mon corps me lâches mais ça m'fait rire. Quand je ressens ça, j'ai peur de demain. Comme si, il était incertain. Comme si, il n'était pas prévu. Comme s'il n'y en aurait pas. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne serais déjà plus là. Mais ça ne tient pas qu'à moi. Tu sais, Levi, je suis vraiment amoureux de toi.
Mes yeux s'écarquillent de surprise.
C'est la première fois qu'il le dit si sincèrement. Il ajoute:- Quand tout mes buts disparaissaient un par un, tu es devenu ma seule et unique ambition. Mon seul et unique plan d'avenir. Mon seul et unique rêve. Mon seul et unique espoir. Tu as su me montrer que, même tard dans la nuit, lorsque les ténèbres sont à leur apogée. Il y a toujours les étoiles qui brillent. Je t'en suis vraiment reconnaissant.
- Si, comme tu le dis, il n'y a pas de lendemain, Je suis en désaccord avec le destin. Pourquoi avoir peur? Tu sais qu'il n'y a pas de sens. Tu sais que tout est bordélique. Tu te doutes que certaines choses sont expliqués mais que d'autres restent inexplicable. Peu importe, si on se trompe. On apprend de nos erreurs. Non, tout n'est pas fragile, tout n'est pas froid, tout n'est pas glacé, tout n'est pas brisé, fracturé, changé, modélisé ou bien encore brûlé. Apprends et avance. Évidemment que tu as le droit de baisser la tête quand ça ne va pas. Tant que tu ne baisse pas les bras. Profite de tes fautes, rappelle-toi, qu'elles sont réparable. Peu importe la gravité des faits, nous les fous, on rigole face au danger.
- Si tout ce que tu dis est vrai, dans ce cas-là, soyons fou. Ne laissons pas mourir le temps. Ne laissons pas crever nos sentiments. Mets la musique à fond, danse avec moi. Je veux verser le fond des bouteilles de whisky déjà bien entamée sur leurs tombes. J'veux hurler, j'veux hurler au monde entier que toi et moi, c'est pas terminé. Que toi et moi, ça ne sera jamais terminé. Même si tu pars, je te suivrai. Et si tu me déteste, je te détesterais encore plus. Si tu m'aimes, je t'aimerai mille fois plus. Alors quitte à aller jusqu'à l'overdose, tant que c'est dans tes bras, je m'en fiche pas mal de mourir.
- On crève déjà intérieurement, n'est-ce pas? Mourrons ensemble.
- Je t'aime à un tel point que j'en viens à te détester.
- C'est ça, déteste moi, hais moi, cris moi dessus. J'aime bien quand tu t'énerves, j'aime bien quand tu m'en veux . Ça prouve que t'as toujours des sentiments.
- En aucun cas je doute de la présence de mes sentiments, en revanche où sont passés les tiens?
- Au fond de mon verre, probablement.
-Levi...
- Je t'aime.
- Je sais.
- Tch. Alors, pourquoi tu me force à le dire?
- Monte le son et danses avec moi.
- C'est complètement irrespectueux mais je te suis.
- Bien au contraire. Ils doivent tellement s'ennuyer. Tous ces morts bloqués sous cette terre. On leur apporte juste un peu de notre bonheur. Des bribes d'une vie passée. Verse le whisky. Je pense, qu'ils apprécient plus le fait qu'on danse sur leur tombe, plutôt qu'on y pleure. Ça ne rend jamais très joyeux de voir quelqu'un pleurer.
- Faux. J'apprécie voir les gens pleurer. Je me sens mieux après. Je me dis "Ha. Lui aussi, il a mal. Ça lui apprendra à se dire que tout va bien." La seule personne dont je ne tolère pas les larmes, c'est toi. Quoique, j'éprouve une certaine nostalgie, quand je pense aux moments qu'on passait, lorsqu'on chialait à deux.
- Tu n'as pas de cœur.
- Sûrement, oui. C'est pas ça que tu aimes chez moi?
- J'aime tout chez toi... triple idiot.
- Quelle heure est-il?
- Devine.
-4heure 05 du matin ?
-T'as bon.
-Comme d'hab.
-Rentrons à la maison.
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Merde...
Où sont mes cachets, j'n'arrive toujours pas à dormir.