Lui

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Histoire triste, discussion étrange, dédicace à toi, mon âme d'artiste et à ma trop longue frange.

(Wai j'sais j'ai un ptit coté poète. Non, mes chevilles vont très bien, merci.)

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- Je connais des tas de choses, des tas de sentiments, des tas de visage, des tas de paysage. Je connais presque tous les personnages dans ta tête. Et pourtant, tu ne me montre jamais ce que tu ressens. Tu gardes toujours tout pour toi, ton regard reste aussi impassible que de la glace et ça me fait frissonner.

- Moi, je ne sais pas grand-chose. Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien. Rien, ni même ton prénom.

-Lui. Appelle-moi lui et c'est tout. Je ne suis personne d'autre que lui. Tu le sais bien, depuis tout ce temps.

Je laisse mon regard vagabonder.

-Levi, À quoi tu penses?

- J'ai rêvé de nous, cette nuit.

- Qu'est-il arrivé?

-Tch...

J'allume une cigarette.
J'aspire une bouffée, puis expire la fumée, avant de répondre:

- Tu mentais sans arrêt, tu souriais à n'en plus pouvoir. Mais j'avais très bien vue. Je savais. J'ai rien fait. Puis un jour tu m'as tout pris et t'es parti. Tu t'es cassé. Comme ça. Sans un mot. Je détestais ce que tu étais devenu. Tes lèvres n'étaient qu'à moi, mais à présent, tu exhibais tes rictus. Certes ils n'étaient que factices, mais ça avait le don de me rendre fou.

- Ça t'a fait mal n'est-ce pas? Tu ne trouves pas ça triste? Ce n'est pas déchirant? Je fais ce genre de rêve toutes les nuits, quand tu n'es pas près de moi. Mais j'ai trouvé le secret.

- Quel secret?

Il semble réfléchir puis il reprend la parole:

- T'as le droit d'être égoïste, quand t'as mal. T'as le droit d'être horrible, quand tu souffres. Promets-moi d'être méchant, juste un peu. Juste assez. Sois froid et ne laisse personne voir le vrai Toi.

- Je n'aime pas être égoïste, après ce sont les gens autour qui paye. Bien que dans ce monde, on puisse choisir qu'entre soi-même, où les autres... Au final, t'as raison. Soyons horrible. Soyons effrayant. Faisons en sorte qu'ils nous détestent, tous.

- À partir d'aujourd'hui, ou plutôt de cette nuit, ne vivons plus que pour nous-mêmes.

Il me tend son petit doigt.
Je soupire de désespérance et j'entremêle le mien au sien.

- Mon sourire t'appartient, Monsieur Levi Ackerman.

Ses lèvres se recourbent vers le haut, me montrant toutes ses dents.
Je l'attrape par la taille et murmure:

-Tch... Menteur.

- Sûrement oui et alors? On ne fait que ça, se mentir. Se pardonner. Puis recommencer. Mais, toi et moi nous sommes différents.

- Pas tant que ça.

- Pourtant, on est bel et bien de ceux qui rient face aux orages. De ceux qui dansent sous la pluie. De ceux qui chantent quand tout s'écroule, n'est-ce pas?

- Pourquoi aimes-tu tant l'orage?

- Parce qu'il déchire le ciel sans laisser de marque indélébile. Il est si fort, que lorsqu'il frappe le sol, les voix dans ma tête se taisent. Il est si beau, que lorsqu'il illumine le monde, j'oublie tout. Même qui je suis. Et ça, c'est un privilège que seul lui peux m'apporter.

-T'es complètement fou.

- Fou de toi, oui. C'est ce qui te rends si détestable.

-Tch. Et pourtant tu es persuadé que je suis celui qu'il te faut. Nous sommes tous deux aussi détestable l'un que l'autre. C'est vrai tu ne fais rien comme une personne normale. T'es complètement décaler de la réalité, c'est ce qui t'rends si spécial. Quand on parle de toi, tu regardes toujours le ciel, c'est pour retenir tes larmes, n'est-ce pas?

Il hoche la tête positivement, se tourne vers moi, m'embrasse puis se lève.

- Bon, maintenant il faut qu'on descende de cet échafaud.

- Quelle heure est-il?

- La même que d'habitude.

- 4 heure 05 du matin?

- Bingo. On saute? Ça fait que 2 mètres.

- Laisse-moi passer le premier, je te rattrape.

- Je te déteste.

- Pas plus que moi, chéri.

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Pourquoi je repense ça?
Après tout c'est du passé.

aͦmͬoⷬuͧrⷪeⷨuͧxͤ dͤeͧ Luⷨiⷥ. ᵉʳᵉʳⁱ☑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant