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« Harry ! » appelai-je, en courant aussi vite que je pouvais vers lui. Mes pieds aplatissaient l'herbe à une vitesse folle comme je me dirigeais vers lui. « Il a déjà parlé à David. »

« Il quoi ? »

« Oliver a dit qu'il l'avait vu parler avec David. » Son visage tomba.

« Putain. » Il prit une profonde inspiration en faisant glisser ses doigts dans ses cheveux. « OK, bon je vais devoir aller parler à David. » dit-il et je gémis.

« Je peux pas me faire virer, Harry. Mes parents vont me couper les vivres pour l'université et j'ai pas les moyens de payer tout toute seule. » dis-je. Il me fixa en mâchant silencieusement sa lèvre avant de soupirer également.

« Tu vas pas te faire virer, t'en fais pas, » annonça-t-il avant de s'éloigner.

Je n'étais pas sûre de quoi faire à ce moment précis, donc je me ruais plutôt vers ma cabane et me changeais pour un top à bretelle noir et un jean délavé. Je me suis dit que les gens se poseraient des questions s'ils me voyaient bien habillée comme j'étais, puis je réalisais que personne ne m'avait vu de la journée. Il fallait que je reste discrète.

J'essayais de garder mon calme, me remémorant dans ma tête les mots rassurants d'Harry. Lents, mais rassurants. Il avait l'air si déterminé que je reste sur ce camp. Honnêtement, je m'en fichais si je ne m'inquiétais pas autant que mes parents me retirent leurs aides.

Je repoussais mes pensées et chantonnais une chanson, qui passait constamment à la radio en 2012, en balançant mes mains le long de mon corps.

Je trouvais un groupe de fille dans un bâtiment que je n'avais encore jamais remarqué. Je me sentais un peu insultée, car je me suis toujours cru très observatrice, et pourtant j'avais totalement négligé cette bâtisse en brique. Elle était aussi large qu'une grande caravane, très similaire à la taille d'une cabane en fait.

Quand j'ouvris la porte d'entrée, une forte odeur de lessive et d'doucissant me prit le nez, et je vis des filles assises dans des caddies, roulant en rond en chantant des paroles.

« Où suis-je ? » demandais-je en fixant les rangées de machines et séchoirs à linges.

« Et bien, à en juger les sous-vêtements qui tournent dans tous les sens, je dirais une orgie, » annonça Stevie. Des filles plus âgées (qui étaient principalement des animatrices, j'étais donc la campeuse la plus âgée) se mirent à rire au commentaire de Stevie avant de continuer à plier des tee-shirts.

« Ha-ha, Stevie. C'est quoi cet endroit ? » demandai-je en m'avançant vers elle. Elle me toisait d'un regard totalement vide d'émotion.

« L'endroit où les gens nettoient leurs fringues, » acquiesçai-je.

« Pourquoi je ne connaissais pas cet endroit avant ? »

« Peut-être parce que tu es arrivée à la première visite du camp avec 30 minutes de retard » accusa-t-elle.

Je souris silencieusement avant de lever les yeux au ciel et de m'appuyer contre une machine.

« Ouais, penses-tu que ma meilleure amie m'aurait parlé d'un endroit pour laver mes fringues, jamais de la vie. »

« Je pensais que tu étais plus maline que ça, » dit-elle et je la fixai. « Je t'en demande trop parfois, je sais, » poursuivit-elle, faisant semblant d'être peinée.

« Va te faire. »

« Qu'est-ce que tu portais ? »

« Tes sous-vêtements. »

Cabin Three - VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant