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Une Veille d'Été sur le Trône Royal

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Des petites gouttelettes d'eau chaude tombaient tranquillement sur ma poitrine dévêtue. Je fermai les yeux, pinçai mes lèvres et respirai doucement par le nez comme je laissai le savon disparaitre sur mes joues.

Je baissai le regard sur mon corps nue, frappant mes cuisses et mon ventre au rythme de "We Will Rock You" de Queen, marmonna les paroles à moi-même, l'eau roulant doucement sur mon visage avant de sauter de mes lèvres.

"Cinq minutes !" cria Louise qui était, de ce que j'avais appris, la demi-sœur de Cecil. Son alerte signifiait que l'eau allait bientôt être coupée. Des petits gémissements rudes des femmes fatiguées se firent entendre dans le bâtiment des douches et des toilettes.

Je fermai l'eau, saisis une serviette et l'enroulai autour de moi. J'avais oublié d'apporter la mienne, mais Stevie savait heureusement où se trouvait celles du camp. Quoi qu'il en soit, leurs serviettes devaient être les plus petites, les plus bas de gamme et les plus banales qu'ils auraient pu trouver. Je pouvais tout juste m'enrouler à l'intérieur et elle couvrait à peine mes fesses. Les serviettes ne sont pas conçues pour les grandes personnes, OK? C'est épouvantable.

Je portais donc trois serviettes et je marchais dans le couloir des douches où les autres filles traînaient, certaines nues, avant d'enfiler leurs vêtements.

Je rentrais dans une cabine, enfilais des sous-vêtements noirs, un caraco de la même couleur, un tee-shirt bleu marine avec le logo de mon école dessus, un lion bien trop grand dans le dos, et vous l'aurez deviné, un short en jeans taille haute délavé.

Avant de me poser la question, non, je n'ai jamais rien porté d'autre que des tailles hautes.

À bas les jeans taille basse.

Je m'avançais vers le miroir, corrigeant mes imperfections, appliquant du fard à paupière nude et de l'eyeliner. Je rassemblais mes cheveux dans une queue de cheval en ébouriffant un peu les mèches de devant pour ne pas ressembler à quelqu'un qui vient de faire du botox.

En allant au petit-déjeuner, je ne pus m'empêcher de remarquer les doux chants des oiseaux ici et là. Un parfum qui ne s'apparentait qu'à la forêt des étés me consomma, et un petit sourire grandit sur mon visage tout le long de ma marche. Peut-être que ce n'était qu'un enregistrement, ou la sonnerie de portable de quelqu'un.

La paix fut de courte durée, à cause du bourdonnement lent d'un moteur dont le volume augmentait et je fus presque heurtée par un Harry Styles et par son ami roux qui le suivait.

"JE T'AI EU CE COUP-CI, ANDREWS !"

"TU AS TRICHÉ, PD !"

"Les garçons ! On ne jure pas !"

"Ouais, Styles ! Fais gaffe à ton putain de langage de merde."

"Oliver, je jure que - "

"Whoa, ça va Davey (David*), calme tes tétons."

"Tu ferais mieux de ralentir, Harry. Espèce immature et irresponsable conn - " Mr. Davids s'aperçut enfin de mon existence. Il me regarda avec de grands yeux et je crus souffrir du coup du lapin tout d'un coup, pour avoir détourner la tête aussi vite entre le quad 1, le quad 2 et Mr. Davids. Il baissa son regard sur moi avant de reporter son attention sur les garçons, qui avaient déjà filé. Il défroissa sa chemise et s'éclaircit la gorge. "Mademoiselle Flynn." il acquiesça sèchement et je me tenais toujours raide devant lui, les sourcils froncés et mes lèvres coincées entre mes dents pour retenir l'éclat de rire qui menaçait la foret environnante, et je retournais ma concentration dans le chemin qui menait jusqu'à la cafétéria.

Cabin Three - VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant