« Si seulement ils avaient eu plus de temps... pas beaucoup, juste un petit peu. Un peu de temps supplémentaire. » Merle/OC, Saison 2 revisitée. (Suite de "La morte joyeuse")
La Vie enveloppant la Mort, la Mort y glissant la Vie, le dieu inexorable épousant la jeune Vie qui lui engendre des gloires aux têtes bouclées.
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Le lendemain, Merle revint de la chasse beaucoup plus tard que d'habitude.
Il avait eu un gros coup de veine, et ramenait un chevreuil cette fois-ci. L'animal pesait bien une quarantaine de kilos et, même en le portant sur ses épaules, il avait été contraint de faire des pauses sur le chemin du retour.
Il ne croisa pas la renarde, ce jour-là. Il le regretta un peu. Il aurait bien aimé la saluer une dernière fois. Il avait été décidé que lui et Vi reprendraient la route le lendemain matin tôt. Ceci dit, avec ce chevreuil qu'il rapportait, il allait peut-être devoir rester un jour de plus, le temps de mettre toute la viande à fumer correctement.
Ce serait un dernier beau cadeau de départ pour Susan.
Après être arrivé à la maison, et avoir déposé l'animal, il constata, étonné, qu'il était seul.
Bien en vue sur la table de la cuisine se trouvait un mot à la façon habituelle de Vi, constitué d'un dessin à la con – un autoportrait d'elle habillée en Petit Chaperon Rouge, accompagnée d'une Susan facilement reconnaissable à son chignon, jouant de toute évidence le rôle de la Grand-Mère. Derrière un arbre, un loup aux dents énormes pointait le museau.
L'écriture de Vi proclamait en dessous : PARTIES NOUS PROMENER EN FORÊT. SOIS SAGE.
Merle sourit en pliant la feuille et en l'empochant, avec l'intention de l'ajouter plus tard à sa petite collection de dessins affreux de Vi, qu'il conservait secrètement dans un coin.
En attendant le retour des deux promeneuses, il commença à s'occuper de son gibier. Il suspendit le chevreuil par une patte arrière à un petit arbre non loin du porche, sortit son couteau de chasse et entreprit d'ouvrir l'animal et de le vider. Ce qui s'avéra une tâche assez compliquée à réaliser d'une seule main. Heureusement pour lui, il avait accompli ce genre de travail tant de fois au cours de sa carrière de chasseur que les gestes à faire étaient devenus parfaitement naturels, ce qui l'aida considérablement à improviser une méthode efficace de la seule main gauche. Il procédait lentement, méticuleusement, tout en se réjouissant d'avance à l'idée d'avoir de la venaison au menu le soir même.
Absorbé par sa tâche, il n'entendit pas Susan et Vi revenir de leur balade. Ce fut seulement lorsque la jeune fille l'appela qu'il se retourna, alarmé par le ton de sa voix.
Il comprit au premier coup d'œil que quelque chose n'allait pas.
Vi avait retiré son attelle, et des taches de sang noir maculaient ses habits. La vieille dame avait le visage défait.
« Qu'est-c'qui s'est passé ? demanda-t-il en allant à leur rencontre. - On a croisé un rôdeur, lança Vi. - Merde ! Près d'ici ? - Moins d'un kilomètre. »