22. La tempête qui vient

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Le vent commençait à hurler, les vagues entrechoquaient leurs boucliers ; le grain rugissait, sautait, craquait autour de nous comme un feu blanc sur la prairie, un feu dans lequel nous brûlions sans être consumés, immortels dans la gueule même de la mort ! Nous appelions en vain les autres canots. Autant valait hurler dans la cheminée d'une fournaise que de héler les bateaux dans un tel orage. Cependant les nuages volants, l'écume et le brouillard devenaient encore plus noirs avec la nuit qui tombait ; il n'y avait aucun indice du vaisseau. La mer rageuse empêchait tous les essais que nous faisions pour écoper.


La pluie s'était mise à tomber juste après son départ et battait maintenant furieusement le pare-brise

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La pluie s'était mise à tomber juste après son départ et battait maintenant furieusement le pare-brise. L'eau coulait en cascades le long des vitres, à tel point qu'il aurait pu s'imaginer rouler dans un sous-marin. Malgré les essuie-glaces qui allaient et venaient à plein régime, la visibilité était très mauvaise.

Il faisait si sombre qu'on aurait pu penser que le soir était en train de tomber, alors qu'en réalité, il n'était guère plus de midi.


C'était terriblement étrange de conduire seul dans la voiture, sans Vi. Depuis le jour où Merle avait récupéré la Dodge, ce n'était presque jamais arrivé.

La ville la plus proche était à quinze kilomètres de chez Susan.
 Comme toutes les villes désormais, elle était remplie de rôdeurs, que le bruit du moteur allait irrémédiablement attirer.

Merle coupa le contact peu avant d'entrer réellement dans la bourgade, arrêtant le SUV au milieu de la route.

Un véritable déluge se déversait sur le paysage, accompagné d'un vent violent.

La rue face à lui était déserte.

Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la portière, il aperçut une bouteille abandonnée aux pieds du siège passager. C'était le whisky qu'ils avaient bu le jour où ils avaient fait les voyages avec le bois. 
Il restait un petit fond d'alcool dans la bouteille, tout juste l'équivalent d'un verre.


Merle haussa les épaules et le but cul sec avant de sortir de la voiture.

L'averse le trempa des pieds à la tête en moins d'une minute. 
L'eau ruisselait le long de son visage et coulait goutte à goutte du bout de son nez alors qu'il marchait en direction du petit centre-ville, sur ses gardes, sa hache à la main – il comptait retarder le plus possible le moment d'utiliser ses armes à feu.


Il avait une carte rédigée à la va-vite dans sa poche, mais la sortir maintenant la condamnerait à finir en papier mâché, et de toute façon il la connaissait déjà par cœur. 
Normalement, à moins d'un quart d'heure de marche de là où il s'était garé devait se trouver une pharmacie.

Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans la ville commencèrent à se dessiner des silhouettes titubantes à travers le rideau sombre de l'averse.

Ici, comme partout ailleurs, les rôdeurs rôdaient, morts errants, sans but et sans fin.

Ils n'étaient pas très nombreux pour l'instant, et la plupart ne l'avait visiblement pas encore remarqué.

La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant