31. Ce qui ne guérit pas

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Ce métier de baleinier, il faut le dire, ne connaît aucune sinécure ; grade et danger vont la main dans la main jusqu'à ce qu'on parvienne au rang de capitaine ; plus on s'élève, plus on peine dur.

Ce métier de baleinier, il faut le dire, ne connaît aucune sinécure ; grade et danger vont la main dans la main jusqu'à ce qu'on parvienne au rang de capitaine ; plus on s'élève, plus on peine dur

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Deux jours étaient passés depuis la rencontre de Susan et de la rôdeuse.

Les choses n'avaient pas beaucoup évolué.
L'automne était toujours doux et somptueux, les feuilles prenant des nuances de plus en plus flamboyantes.

Et depuis deux jours, Merle était officiellement occupé à réduire son gibier en plein de petits morceaux comestibles sur le long terme.
 Normalement, saler et sécher un chevreuil entier ne prenait pas autant de temps que ça, a fortiori pour un chasseur aussi expérimenté que lui.
 Mais ça, ni l'Ancêtre ni la Brindille n'étaient censées le savoir.

De la même façon qu'elles n'étaient pas censées savoir que s'il avait insisté pour se charger de la besogne seul, refusant leur aide à toutes les deux, c'était uniquement parce que le travail serait allé largement plus vite à plusieurs.


Ceci dit, il soupçonnait un peu Vi de n'être pas aussi dupe qu'elle le laissait paraitre. 
En tous cas, même si elle le soupçonnait effectivement de reporter leur départ délibérément, elle ne lui fit pas le moindre reproche, pas même une allusion.

De toute évidence, elle s'était résolue à partir seulement lorsqu'il en aurait décidé ainsi.

Il l'interprétait comme une marque de confiance et de sympathie de la part de la jeune fille. Il était bien conscient que si ça n'avait tenu qu'à elle, elle serait partie depuis un moment. Elle restait plus longtemps pour lui faire plaisir.


Il n'en oubliait pas pour autant ce que Susan lui avait dit. Chercher à la retenir était aussi cruel que vain, Vi était faite pour partir et elle partirait.


Parfois, au milieu de la nuit, un accès de toux de sa voisine, plus violent que les autres, le réveillait, et il la devinait juste à côté de lui dans l'obscurité, pliée en deux par la douleur, crachant du sang dans sa chemise roulée en boule.
 Dans ces moments-là, il se souvenait qu'il ne pouvait prolonger leur départ indéfiniment.

Le temps filait à toute vitesse.
Et il était compté.

.

.

Ce soir-là, après le diner, il alla trouver Vi pour qu'elle lui refasse son pansement, lequel, après deux jours de boulot sur le chevreuil, était devenu absolument dégueulasse.


« Finalement, c'est moins terrible que ce que j'm'imaginais, commenta-t-elle en inspectant la blessure, avec une expression satisfaite. La cicatrice est pas si moche, je m'suis pas si mal débrouillée pour de l'impro. »


Comme d'habitude, il évitait soigneusement de regarder son moignon.


« Sérieux, tu trouves pas qu'c'est pas si mal ? insista-t-elle.

- J'm'en tape, répliqua Merle. Refais-moi juste mon pansement, le reste j'm'en fous. »


Elle resta silencieuse deux secondes.


« Merle, c'est plus un pansement, c'que j'suis en train de te faire. »


La tempête qui vient - Tome Deux - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant