18. Bonne fête Lucy !

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J'ouvre doucement les yeux et papillonne des paupières, la clarté de la pièce aveuglant mes pauvres globes oculaires. Sentant le souffle chaud et régulier de James sur mon épaule nue, je me retourne avec toute la délicatesse du monde pour éviter de le réveiller. Je profite de son état de sommeil profond pour prendre le temps d'admirer chacun de ses traits parfaits, passant par son nez droit et étroit, ses lèvres fines mais gourmandes et sa mâchoire carrée soulignant avec précision son visage d'ange. C'est incroyable ! J'ai pourtant eu maintes opportunités de contempler ce magnifique brun qui m'accompagne dans la vie et pourtant, je ne m'en lasse jamais ! Je soupire tristement en passant à tout ce qui m'attend dès que je sortirai de ce lit. Le visage rébarbatif de Spenter et son regard glacial se dessinent dans mon esprit et je suis immédiatement préoccupée par tout ce qu'il a fait, par la tempête qu'il a déclenché au sein de ma famille.

Lentement, je fais glisser le drap blanc sur mon corps et bascule mes jambes sur le côté du lit pour me lever et me diriger vers la fenêtre qui donne vue sur notre rue devant la maison, récupérant sur le sol une des vestes de James. J'aperçois alors deux hommes en uniforme d'officier de la sécurité de la ville plantés devant la porte d'entrée, laissant traîner leur regard intimidant sur l'environnement autour d'eux.

(Eh bien... Damien ne plaisantait pas lorsqu'il m'avait certifié que des policiers seraient en surveillance dès que possible !)

Soudain, la voix encore enrouée de sommeil de James résonne derrière moi, m'interpellant :

- Déjà réveillée, poupée ?

- Oui. Je compte bien profiter de cette journée de congé aux côtés de mon homme et de ma fille...

Aussitôt ces paroles dites, un sourire en coin étire ses lèvres pâles alors qu'il s'extirpe à son tour du lit pour venir m'enlacer, posant son menton sur mon épaule. Tout en me berçant doucement, James murmure suavement à mon oreille :

- Bonne fête, ma poupée...

Les coins de ma bouche se relèvent pour former un sourire niais et je tourne la tête, avançant mes lèvres pour embrasser les siennes. Nous sommes alors interrompus par le cri de Hailey qui hurle depuis sa chambre, à l'autre bout du couloir. Je fronce les sourcils et m'extirpe des bras des James pour accourir dans la chambre de ma fille. De grosses larmes coulent de ses grands yeux azur et elle tient son petit doigt éloigné d'elle comme si une araignée s'y trouvait au bout.

- Bobo, maman... bobo...

Mon petit cœur se décompose en entendant ces paroles, pourtant banales, mais entendre ma princesse souffrir me rend toute triste à chaque fois. Je la prends doucement dans mes bras afin de la calmer puis manipule son index avec délicatesse, inspectant la petit coupure où perle une goutte de sang.

- Mais comment tu t'es fais ça, petite poulette ? Va falloir nettoyer ça !

Toujours dans mes bras, j'emmène Hailey dans la salle de bain adjacente à sa chambre et l'installe sur le marbre gris du comptoir, sortant rapidement un produit pour désinfecter et un pansement afin de couvrir son doigt blessé. J'imbibe un coton d'alcool puis nettoie sa petite plaie sous ses sanglots déchirants.

(Mon petit cœur...)

Je colle le pansement et embrasse tendrement son doigts, lui chuchotant :

- Voilà ! Plus de bobo ! Maman t'a fait un bisou magique qui guérit tout !

Hailey, dont les sanglots s'étaient calmés, éclate soudain d'un rire mélodieux et communicatif qui me redonne immédiatement le sourire. Je la repose au sol et cette dernière se jette sur son papa qui était accoudé sur le cadre de porte. James la saisit par la taille et la soulève en l'air, ce qui arrache un nouveau fou rire à notre fille. Je rigole doucement puis passe à côté d'eux pour me diriger vers la cuisine afin de préparer des pancakes. La matinée s'annonce relaxante...

• • •

La matinée s'est extrêmement bien déroulée. J'ai beaucoup ris avec ma famille et nous avons bien profiter de ce jour joyeux, depuis un certain temps. Avec tout ce qui s'était passé depuis, je n'avais pas eu une journée tranquille sans problèmes, sans signes de ce psychopathe qui me suit partout. Après avoir couché Hailey pour une petite sieste, James et moi nous sommes installés devant la télévision afin de visionner un petit film à deux. Enlacés sous un plaid doux comme du coton, je décris de petits cercles sur le torse musclé de James et, malgré le morceau de tissu qui sépare mon doigt de sa peau, je peux sentir son corps frémir sous mes délicates caresses. Doucement, James me chuchote à l'oreille :

- Si tu ne t'arrête pas maintenant, chérie, je ne suis pas sûr de tenir jusqu'à ce soir.

Je détourne les yeux du film pour poser mon regard interrogateur sur James et un petit sourire fier se dessine sur ses lèvres. J'allais lui demander ce qu'il voulait dire par là lorsque des coups à la porte se font entendre. Je me débarrasse de la couverture et quitte à contre cœur la chaleur des bras de mon homme. J'ouvre la porte d'entrée et étrangement, personne n'est visible dans mon champs de vision. Seulement une petite lettre trône au milieu du perron et elle ne m'inspire pas du tout confiance. Je m'en saisis puis après avoir jeté un regard autour de moi, je l'ouvre, ressentant une pointe de curiosité naître en moi. J'extirpe un petit carton blanc dont une écriture à la calligraphie soignée et prononcée est écrite en rouge. Je ne doute absolument pas de l'auteur de cette lettre...

"Joyeux anniversaire ma jolie. J'espère que tu en profite bien, ce sera probablement ton dernier au sein de ta famille... N'oublie pas de surveiller tes arrières, Lucy... Je suis partout. Je vois tout, j'entends tout et surtout, je sais tout. "

Un frisson de dégout galope mon corps de la racine de mes cheveux à la pointe de mes orteils. Je regarde une nouvelle fois autour de moi, car comme il est écrit, je sais que Spenter m'observe en ce moment même afin de se délecter de ma réaction de jeune femme effrayée. Seulement, je ne me laisserais pas abattre. Je prends bien le temps de déchiqueter le carton et jette les morceaux par terre, un sourire provocateur sur les lèvres. Il veut tenter de me faire peur ? Qu'il essaie, il ne retouchera pas un seul cheveu de ma famille. Et ça, je le promets.

Je fais volte-face et pénètre dans ma maison, refermant la porte derrière moi, Soudain, une pensée plutôt inquiétante traverse mon esprit. Où sont les policiers que j'ai remarqué ce matin ? Seulement, je n'ai pas le temps de me questionner davantage que la voix grave de James m'appelle de salon.

- Poupée ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je rejoins le canapé aux côtés de James et réponds :

- Oh, rien. Ce devait être les gamins qui s'amusaient à faire des farces.

James ne semble pas y croire mais ne relève pas. Heureusement, je ne veux pas laisser ce message gâcher ma journée. Je me cale confortablement contre mon homme et hume son parfum rassurant, tentant de me concentrer sur le film.

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Voilàaa ! J'espère que ce chapitre vous a pluuu ❤️
Luv

Le temps d'une vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant