Doris...

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Tilia : Tu devrais leur en parler, tu les connais ils tiennent à toi et à ta place dans le groupe. S'ils l'apprennent par la prod. ils vont péter un câble, je t'apprends rien.

Doris : Ouais j'sais, mais putain c'est pas simple à annoncer de but en blanc... Tu m'vois leur cracher le morceau dans un putain d'salon d'thé?

Tilia : Crois-moi si je te dis que je comprends ta position, ils le sentent depuis un moment qu'il y a quelque-chose qui va pas... Tu le sais mieux que personne, ils vont pas te lâcher ! Tu peux pas les laisser comme ça. Ils s'inquiètent, s'est vraiment pas simple à garder sous silence...

Doris : Ouais ça va, J'ai pigé !

Tilia : Si tu veux te manger un mur libre à toi, c'est juste un conseil, tu fais comme tu l'sens. Je suis là si besoin...

Doris : J'avais déjà compris. Bon J'te laisse, j'dois filer au boulot, à plus Tilia, j't'offre la bibine !

Ca va pas être simple... Le mot est faible.

Elle est mignonne avec ses conseils, mais putain j'ai pas les mots moi. Il faut pas oublier que ça fait, quand même, douze piges qu'on jouent ensemble... Qu'on est culs et chemises... Ils en ont pas l'air comme çà, mais j'suis pas la plus chiante !!! J'ai à faire à de sacrés caractériels avec ces trois là. En plus, c'est pas comme si on galérait, Oooh non ! On a décollé depuis l'arrivé de Tilia, on mène bien la barque.

Seulement... Voilà... Rien n'est simple, et le défi me manque.
J'ai besoin de plus à présent, de mon propre univers.
Ça me démange depuis quelques temps, du coup j'en ai parlé à Tilia, son regard a bien plus de recul que celui des deux autres. Elle juge pas, elle a traversé un désert musical imposé par ses vieux... Elle a retrouvé la patate grace au groupe.

Mais en ce qui me concerne, j'ai la pression. J'sais qu'ils seront content pour ma gueule, mais dilemme... Comment avancer sans eux, tout en les ayant à mes côtés ?
Hors de question de ne plus être proche. Ils sont ma famille.

J'dois faire les choses correctement, encore plus avec ces trois là !!!

Car avancer oui, mais sans leurs soutient à quoi bon ?

Et avec ma grâce habituelle, va pour leur dire... Bonjour l'angoisse.

Faut que j'me creuse les méninges, que j'trouve vite comment le leur annoncer. Il me reste deux p'tits mois, ce qui peut sembler long, mais le temps a pris une putain d'avance sur moi...

Accoudée au bar, je siffle ma bibine, salue Tilia, et file sur ma moto pour retourner bosser.

[J'ai une béquane... Une dirt bike mini MX140cc YX drift. J'l'ai nommée « la sauterelle »]
Eh ouais même Doris Litvoski doit se nourrir, se loger, se saper... J'vous parle même pas de l'essence, car ça boit un engin de cette gamme.

Depuis 2 ans, j'bosse comme stagiaire tatoueuse...
Nan parce qu'avec mes tatouages et autres piercing, un boulot en tailleur, comment vous expliquer ?
Comme mes potes y bossent tous, j'avais tenté une percée chez Carter Corporation, çà n'a pas été des plus simples...
Mes perspectives d'avenir ont assez vite été limitées j'dirais.
Possible que la gueulante avec la Crassidy (la pouffe de la crasse en tous genres) ait pas trop aidé, surtout mon poing sur sa gueule...
Elle me cherchait tellement qu'elle a fini par très vite me trouver... J'ai pas eu le talent de Matt pour supporter la grognasse...
J'ai vu la porte de sortie en moins de quinze jours.
Je m'éclatais bien avec les potes, pour le boulot je gérais un poil sans plus, normal pour les débuts...
Carter m'a reçu...
Le mec sympa a vu rouge pour le coup.
J'peux l'comprendre, mais qu'il recrute mieux dans ce cas. C'est pas à moi de faire son job !