« Je pense que ma phase de peine est terminée. Néanmoins, elle fait place à la nostalgie, pas celle de l'exilé, mais plutôt un regret mélancolique. Dans ma vie, j'ai connu des personnes formidables, avec qui je me suis toujours bien senti, et malgré quelques désaccords, nous sommes toujours restés ensemble. Mais, j'ai dû faire face à un premier changement, qui fut horrible à supporter, et je n'étais pas le seul à être triste à ce moment là. La fin de l'école primaire. Jamais je n'avais pensé qu'il serait si compliqué de quitter cet endroit ; en même temps, à cet âge c'est un peu normal. Et pour tout vous dire, puisque je me suis juré en écrivant ceci de dire la vérité, je ne m'en suis jamais vraiment remis. J'ai perdu le contact avec un bon nombre d'ami(e)s, et cela je ne l'ai jamais voulu.
Puis arriva le tour du collège. Une période difficile, car ce fut le lieu où pendant deux années entières, je perdis l'amitié avec plusieurs personnes, amitié qui avait mis si longtemps à s'écrire... Je fus également harcelé, par une personne en particulier dont je ne citerai pas le nom, car ce serait inutile. Je lui en ai voulu d'avoir gâché plusieurs journées, semaines et mois de ma vie, mais sur ce point, je suis passé à autre chose, uniquement grâce à... un ami. Nous étions tous les deux seuls, et cette solitude nous a réunis pour écrire une autre histoire. Néanmoins, je parle ici de solitude physique. La solitude sentimentale est bien pire malheureusement...
Lors de la dernière année de collège, l'amitié perdue est petit à petit revenue. C'était un immense soulagement. Le harcèlement avait cessé depuis l'année précédente, et je venais de retrouver mes amis de toujours. Au fond de moi, j'ai alors fait le serment de ne plus jamais les quitter, car cela serait beaucoup trop douloureux de les perdre à nouveau. S'en suivit le deuxième gros changement. Encore un autre départ, qui fut tout aussi compliqué que le premier, d'autant que la maturité n'arrangeait pas les choses. Je perdis de nouveau le contact avec plusieurs personnes, et encore une fois, je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi.
Je vais vous dire une chose. Lorsque vous avez des amis, gardez-les près de vous, sinon, vous vous retrouverez comme moi, à regretter de ne pas avoir fait les bons choix. J'apprécie particulièrement cette citation : Il en est de l'amitié comme du bonheur : on en goûte la plénitude comme une chose ordinaire et pouvant toujours durer, c'est au moment de les perdre qu'on en sent tout le prix.
Aujourd'hui, je m'en veux de ne pas avoir repris contact avec eux. Mais je me dis que je serais de trop si j'essayais de leur parler. Je sais que je n'ai pas assez confiance en moi pour le faire. Tout comme je n'en ai pas eu lorsque j'aurais voulu annoncer mes sentiments à une amie... Je ne sais pas si un jour j'arriverai à me pardonner, mais en attendant je vis avec, et jusqu'à présent, je l'avais gardé enfouit dans mon esprit.
Alors je reste seul, figé, tel un arbre sans feuilles en hiver, sous une épaisse couche de givre, et un ciel noir de honte. »
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États d'Âme : aux confins de l'esprit
Non-FictionLes pensées d'un adolescent perdu dans le monde qui l'entoure, d'une âme qui pensait être échouée et ne jamais repartir à la mer, d'un jeune homme se découvrant au fil des mois et des marées. ~ Parce que seul on se perd, et qu'ensemble on va loin. É...