Chapitre 39

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-Nous y sommes ! Lança Krusla dont l'exclamation de la voix démontrait la gaieté.

Mais le soupçon de tristesse dans l'œil du jeune homme n'échappa ni à Onyx, ni à Zelriasfer.

Ses yeux dorés reflétaient la ville déjà en, vue. Toujours ces petites maisons plates aux murs de terre, et, à une centaine de mètres, les rues carrelées de pierres grises, menant toutes au palais.

Cette fois-ci, il était revenu, et pour de bon. Il sentait déjà l'odeur du marché, du bétail, la sensation des murs rugueux, le chaud soleil d'été, le rire amical les habitants...

Comment oublier ?

Il serra les poings et baissa la tête.

Il est temps de l'affronter. Il est temps de l'affronter. Il est temps de l'affronter.

Il est temps de l'affronter.

Mais, le fond de lui-même avait peur. Très peur. Il n'était plus le garçon têtu qui avait décidé de fuguer. Il n'avait plus ce garçon qui refusait d'admettre ses peurs. Mais ce garçon innocent, il aurait voulu le rester.

« Que vais-je faire, quand tout sera terminé ? Vivre au fond des montagnes, avec la personne que j'aime ? Pff... ne rêve pas... tu n'arrives même pas à accepter tes sentiments... »

Son sourire devint amer. Finalement, il n'avait pas tant changé. Juste le même garçon, mais qui a affronté des sentiers boueux et qui s'en était ressorti sali. Sali par le monde.

«Le simple fait que tu aie reconnu ta bêtise est la plus belle preuve que tu aie grandi, maître. », transmit Zelriasfer.

C'est vrai... et puis, pourquoi toujours penser à l'avenir ? Il reste encore tant de choses à faire !

-Je vais parier sur tout ce que j'ai pour avoir une belle fin ! hurla-t-il.

« Ah ? Je croyais que c'était l'auteur, la divine Liky qui décidait... », Bredouilla innocemment Onyx.

« Chut ! C'est le p'tit morveux qui commande ici ! » rétorqua Zelriasfer avant de reprendre sa mine flagorneuse.

Après de longues réflexions, Krusla regarda devant lui et ses yeux brillèrent.

Il n'avait plus à avoir peur. Après tout, il n'était plus faible...

-Arrêtez de trainer ! Lança-t-il avant de fendre le ciel grâce aux eisthones.

« Flayen, j'arrive ! »

...

La ville autrefois animée sous un soleil chaleureux, les roturiers en sueur, mais qui poursuivaient leur travail avec courage, les enfants de la plèbe assis sur les murs en observant les beaux chars passer de temps en temps, de temps en temps chassés par les propriétaires des maisons.

Où étaient passés ces souvenirs ?

Devant le jeune homme s'étalait une ruine terrible. Les habitants, visiteurs et marchands n'étaient plus. De temps en temps, Krusla sentait la présence de quelques Estres qui s'enfuyaient une fois qu'ils se savaient détectés.

Oui, seulement des Estres. Aucun homme normal. Pas un chat. Et les Estres, de force moyenne possédaient pratiquement tous des blessures complexes.

Krusla fronça les sourcils. Que s'était-il donc passé ici ?

Vu la mine déconfite des hommes encore vivants à sa vue, il su qu'il n'était pas près d'obtenir une réponse. Que faire ? Les obliger à parler de force ? Cela risquerait d'avertir tous les survivants de la ville. Et s'ils se mettaient à le pourchasser sans le laisse s'expliquer...

Scarlet Princess Tome 2: TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant