Chapitre 38: La cage de la liberté

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Une silhouette noire fondue dans la nuit s'aplatit contre le mur en pierre humide. Vu les gouttes perlant au plafond en un jour pourtant ensoleillé, on pouvait deviner la situation en sous-sol de la bâtisse.

La personne transmit un message par pensées :

« Je l'ai trouvé. Cellule numéro soixante-six, troisième couloir à gauche. »

A une centaine de mètre de là, un jeune homme fit tourner une série de clés sur un doigt, savourant le chant cristallin des fers.

« J'ai les clés. J'arrive. »

Avant de finir son dernier mot, il s'était volatilisé en quelques ombres.

...

Floralyn, à travers les barreaux, leva sa capuche noire et leva ses yeux glaciers vers la personne à la carrure de jeune homme attachée au mur par les chaines d'un métal étrange. Mais elle savait parfaitement ce que c'était : du kalstërn, métal surnommé « l'étoile déchue », qui avait la particularité de priver d'un Estre de ses pouvoirs. C'était également cela qui le rendait rare sur le marché. Pourtant, trouver cela dans la première prison souterraine de Weiska n'étonnerait aucune personne dotée d'un soupçon de culture. Cela prouvait bien la richesse du pays du nord –Liore.

Mais même ainsi, ces chaines n'étaient utilisées que sur les prisonniers les plus importants. Certains, même sans être attachés, n'avaient pas le pouvoir de s'échapper des griffes dans gardiens, ou même de franchir les barreaux.

La personne enchaînée ne bougeait pas. Ses cheveux argentés frôlaient ses épaules emmêlés par la sueur et le rouge poisseux du sang, et son corps meurtri de petites marques rouges pincèrent le cœur de la jeune fille.

Comment ne pas reconnaître ce visage juvénile encore ?

Il se tenait tout près de la barrière, alors elle voulut traverser les barreaux de ses doigts, mais une barrière invisible rendit une décharge qui lui fit froncer les sourcils. Elle avait enclenché un piège : à partir du moment où elle avait frôlé la barrière, Weskovin avait apprit qu'elle s'était infiltrée dans la prison !

« Vite ! », lança une silhouette entièrement vêtue d'un habit de nuit en lui lançant un objet brillant.

Dans la main de Floralyn atterrit un trousseau de clés. Elle dut en essayer plusieurs avant de débloquer la serrure massive. Elle entra rapidement, dégaina son épée aux reflets argentés et trancha la chaine sans même toucher les tissus enveloppant le prisonnier.

-Hélan ! Appela-t-elle.

La personne qui venait de lui lancer les clés acquiesça et prit le garçon inconscient sur son dos. Ils échangèrent un regard avant de s'enfuir vers la sortie d'un pas vif et léger.

Mais au dernier moment, trois personnes bloquèrent la voie unique.

Au centre, un homme d'une grâce efféminée, affichant toujours le même sourire amusé sur son visage élégant. A côté de lui, deux hommes ayant prit du recul afin de distinguer leur position inférieur au premier.

-Weskovin ! S'écria Floralyn, dont les yeux clairs se troublèrent d'une lueur désespérée.

-Ma chère amie, nous nous retrouvons. Vous ai-je manqué ? Questionna ledit Weskovin, d'un air taquin.

La jeune fille resserra son poignard dans sa main, semblable à un chat apeuré forcé de se défendre.

-Laisses-nous partir. Kaeron ne t'es d'aucune utilité.

Scarlet Princess Tome 2: TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant