« Aussi vivante que toi,
Sais-tu que là sous ma poitrine
Une rage sommeille
Que tu ne soupçonnes pas ? »Clara Luciani - La grenade
Tarek
Au bout du dixième coton mis dans ma narine droite, le saignement s'arrête. Je jette tout le matériel utilisé dans la poubelle, désormais pleine. Laïa ne m'a vraiment pas raté. Mes yeux croisent mon reflet dans le miroir de la salle de bain, mon nez est rouge vif. Quelques gouttes de sang sont encore présentes à la commissure de mes lèvres. Je me dépêche de me nettoyer le visage en l'aspergeant d'eau.
− Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
Je souffle bruyamment, les poings serrés contre le rebord du lavabo. Je vais la frapper si elle continue à m'énerver ainsi.
− Rappelle-moi qui m'a fait ça ? dis-je en pointant le bout de mon nez.
Elle hausse les épaules et part s'installer confortablement dans mon lit. Elle m'a juste rendu la monnaie de ma pièce. Je me répète cette phrase sans cesse afin de calmer ma respiration. Je viens de me faire avoir par une nana, merde.
C'est pas grave Tarek, tu auras tout le temps de lui faire bouffer le mur.
Ouais, j'ai le temps. Assez pour préparer ma vengeance. Elle a beau être ma partenaire maintenant, ce n'est pas pour autant que je laisserai passer son comportement. Malgré moi, un rictus se forme sur mes lèvres et je ne peux m'empêcher de m'imaginer le visage de Laïa lorsque je riposterai.
Je malaxe mon nez et retiens un râle, la douleur est toujours là. Je suis sûre qu'elle m'a explosé quelque chose !
− Tu peux éviter de mettre tes pieds salaces sur mon lit, s'teu plaît.
Laïa ferme les yeux et ne m'écoute pas. Aussitôt, je lui agrippe les pieds et les tire d'un coup sec. Elle hurle en tirant la couette et se retrouve les fesses en l'air, dans une position de levrette. Mh, j'aurais pu la prendre là maintenant si j'avais une once de désir envers elle.
− Espèce de con ! Tu te rends compte que t'aurais pu me tuer ?! s'indigne la brune.
Je frappe contre la porte menant au salon, ravivant la douleur de la veille. Mes jointures virent rapidement au rouge.
− Dégage de chez moi ! hurlé-je, fou de rage.
Il y a des limites à ma gentillesse. Je peux me montrer compatissant, comme être le plus gros connard de la terre. Là en ce moment, j'ai juste envie de lui refaire le visage et de ne plus la revoir de ma vie.
− Mais, je ne sais même pas où...
− T'as pas compris quoi dans le mot « dégage » ? Sors, j'te donne à peine dix secondes pour déguerpir de ma vue !
Elle ne se fait pas prier et accours vers l'entrée de l'appartement. J'entends la porte claquer puis, plus rien. Le calme complet. Je savoure cet instant, en prenant de grandes respirations afin d'apaiser ma rage.
Pourquoi je l'ai prise avec moi ? J'ai été con, pourquoi cette idée m'a paru géniale ?!
Je grogne et frappe contre mon lit, encore et encore. Mes coups s'enchaînent et la vitesse à laquelle mes poings rencontrent le matelas augmente. Je prends de plus en plus de puissance, jusqu'à aggraver mes blessures.
Une fois défoulé, j'expulse toute l'air de mes poumons pour faire le vide complet. Cette gonzesse me rend complètement fou, elle me fait même péter les plombs. Comment vais-je réussir à la changer pour qu'elle devienne une parfaite marionnette ? Il va falloir la dompter.
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Laisse-Toi Succomber [PAUSE]
RomanceAprès trois ans d'absence, la fameuse liste est sortie. Dans trois jours, quatre prénoms seront tirés et devront se donner corps et âme pour ne pas sombrer dans la tentation. Tarek et Laïa sont désormais liés à travers ce jeu : Unfaithful Game. Rie...