Laisse-Toi Succomber [PAUSE]

Chapitre 3.2

« Run away, run away... 
Tell me why... » * 

Tarek 

Les quatre femmes sont devant le grand portail du terrain de chasse, prêtes à s'élancer à l'intérieur. Elles ont toutes fait une entrée remarquable, suscitant les applaudissements du public. Sauf Laïa, qui a préféré observer tous les étudiants d'un regard noir et monstrueux.

Au départ, une fois que Mélanie déclenche la fusée qui disparaît dans le ciel, les élues courent et s'engouffrent sur le terrain de chasse. Elles n'ont que trois petites minutes avant qu'on les rejoigne.

Loukas lève les bras en l'air et claque dans ses mains, très vite imitée par la foule. Ses longs cheveux blonds virevoltent dans tous les sens et ses yeux verts s'illuminent en remarquant l'excitation des personnes présentes.

− Vous avez hâte que le jeu reprenne ? s'écrie-t-il.

Un tonnerre d'applaudissement et de hurlements surgit.

− Après trois ans d'absence, on est de retour !

Je souris face à tant de jouissance. On est acclamé, tellement que ça me rend presque euphorique. J'ai une envie folle d'aller dans cette forêt, j'ai hâte ! Je ne cesse de gesticuler sur place, je n'arrive plus à me tenir.

− Attention dans cinq secondes, débute Mélanie.

On se met tous au départ, prêts à attraper celle qu'on veut avoir comme partenaire.

− Laissez-moi de l'avance pour choper Alix quand même, soyez sympa les gars ! annoncé-je subitement.

Sean a la même envie que moi, ça se lit dans ses prunelles. Ce sera une guerre entre nous deux dans cette forêt. Je veux lui mettre une raclée et il sait que je n'hésiterai pas.

− Trois... Deux... Un... C'est parti !

Ni une ni deux, je m'élance et bifurque à gauche. Je cours encore et encore, sans me retourner. Il n'y a aucun chemin voyant dans cette forêt. Il n'y a que des arbres, des troncs et quelques fleurs présents sur ce périmètre. Rien de plus.

Je m'arrête quelques mètres après, écoutant le silence qui règne. J'attends. Pour chasser ma proie, je patiente en guettant une erreur de sa part.

Un craquement résonne. Je fonce vers la direction du bruit, n'écoutant pas mon cœur qui s'affole sous l'euphorie et la nervosité. Je ne sais pas sur qui je vais tomber et c'est encore plus stressant.

Je percute quelqu'un, qui tombe à terre et se relève in extremis.

− Encore toi ! C'est pas vrai, j'en ai marre de voir ta gueule partout, vociféré-je.

Laïa se tient devant moi, les joues rouges. Quelques mèches brunes lui tombent devant le visage, elle a l'air essoufflée et fatiguée alors que ça ne vient que de commencer.

− T'es paumée chérie ? dis-je en rigolant.

Elle me fusille du regard, n'aimant sûrement pas mon petit surnom. Je m'en fous, elle fait avec. Je ne la voulais pas dans ce putain de jeu. C'est même moi qui aie tiré son nom, la poisse !

− Va te faire foutre ! aboie-t-elle.

Je rigole face à son air de chien menaçant. Elle est folle, cette nana est complètement folle. Elle doit faire deux têtes de moins que moi, elle paraît minuscule à mes côtés. Un petit microbe en plein milieu de la forêt.

− Tu sors les griffes ce soir microbe ?

Ses yeux marrons se grossissent et elle serre ses poings.