Chapitre 4.1

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« Did you have to ruin, what was shini now it's all rusted ?
Did you have to hit me, were i'm weak, baby, I couldn't breathe,
And rub it in so deep, salt in the wound like you're laughing right at me. » *

Laïa 

  J'ai un mal de crâne insupportable. Il me tue de l'intérieur et me déchire l'arrière du crâne. Mes doigts veulent frotter l'endroit douloureux mais rencontrent un bandage. C'est quoi encore cette merde ? Je me réveille doucement et laisse ma vue s'habituer. Les rayons du soleil éclairent peu à peu la pièce où je me retrouve. Je ne suis pas chez moi.

Ma tête tombe sur l'oreiller et je m'insulte mentalement de l'avoir fait. Maintenant, c'est pire qu'une douleur que j'ai. C'est comme un marteau piqueur qui souhaite zigouiller ma cervelle et la réduire en cendres. J'ai fait quoi hier déjà ?

Hier... La fête de la chasse.

Je me lève in extremis et tangue légèrement. Je lève les bras et me maintiens à la commode en face de moi. La fenêtre se situe au-dessus, les rayons lumineux éblouissent mon visage. Il est quelle heure ? Je n'ai que de vagues souvenirs. Je me rappelle d'avoir été à la fête, surtout pour montrer que je n'étais pas une fillette apeurée.

Je me souviens aussi du terrain de chasse, de m'être un peu embrouillé avec cet homme. Je crois qu'Emi m'a dit son prénom la dernière fois, Trek il me semble. Il m'a donné un coup de boule. Je n'y crois pas, il m'a mise K.O juste par un coup à la tête. Lorsque je me remémore les détails de notre rencontre, je panique. Je tâte ce qu'il y a sur la commode et l'ouvre afin de trouver un objet pour me protéger de quiconque. Le meuble est vide, je n'ai aucune arme pour me défendre.

Je scrute d'un geste rapide la pièce et me concentre sur la porte en face de moi. Je me dirige vers elle et essaie de l'ouvrir. Impossible, elle est fermée.

Je me suis faite kidnappée. Oh mon dieu, ma mère doit être morte de peur à cette heure. Je ne l'ai pas appelé depuis deux jours, voire plus. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ici. Comment je vais m'en sortir ? Je débarque seulement à Rouen et je me fais déjà des ennemis. Qui peut bien m'en vouloir à ce point ?

Mon regard divague vers la fenêtre et l'étudie davantage. Il n'y a aucun verrou pour l'ouvrir et il me faudrait un outil pour la briser. Le soleil vient à peine de se lever et il n'y a personne dans la rue quand je regarde à travers la baie vitrée. À la vue de la hauteur où je me situe, si je saute, je finirais comme du nutella étalé sur une tartine. Morte.

J'ai fait quoi au bon Dieu pour qu'il s'acharne autant sur moi ? C'est à cause des chocolats que j'ai mangés devant ma mère parce qu'elle ne pouvait pas en prendre à cause de ses caries ? C'est ça ? Pour ma défense, je voulais juste la narguer.

Je reprends mes esprits et me concentre désormais sur ce qu'il y a autour de moi. Une lampe est posée sur la table de chevet, elle pourrait me servir de moyen de défense. Mes yeux divaguent dans la salle et se plantent sur l'armoire en face de moi, une sorte de dressing. Je me précipite dessus et jette un coup d'œil à l'intérieur. Je la referme aussitôt, des sous-vêtements de femmes sont rangés correctement. Je suis chez une femme ?

Ce ne sera pas mon moyen de sortir d'ici. Il n'y a aucun autre meuble et ma seule issue de secours reste cette porte fermée. J'essaie une nouvelle fois de l'ouvrir, tire la poignée et donne des coups d'épaule dans la porte. Rien n'y fait, elle ne bouge même pas d'un poil. Et si j'allais mourir maintenant, ou dans quelques heures ? On va sûrement découper mon corps et on ne pourra jamais le retrouver.

− Ta gueule Laïa ! m'écrié-je contre moi-même.

Je suis foutue. Je commence déjà à disjoncter. Je suis effrayée et paniquée. Toutes ces questions me donnent la chair de poule. Je sens mon cœur battre fortement au niveau de mon bras, dans un rythme irrégulier. Même ma jambe se met doucement à trembler. Et je déteste cette sensation, celle où je n'ai aucun contrôle de mon corps.

Laisse-Toi Succomber [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant