Chapitre 10

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Au grand étonnement de James et Lily, presque un mois passa, pendant lequel nos deux amoureux se retrouvèrent tous les soirs sans avoir de problèmes. Mais un soir de mai, James ne monta pas assez précautionneusement et sa mère, se doutant encore de quelque chose, l'entendit et décida de les prendre la main dans le sac. Elle monta donc, à pas de loups, sans que personne ne l'entende. Elle s'arrêta sur le palier et attendit quelques minutes de sorte à les surprendre dans le feu de l'action. 10 minutes passèrent pendant lesquelles Minerva se boucha les oreilles pour ne pas entendre les bisous et les "je t'aime". Enfin, n'y tenant plus elle ouvrit la porte furieusement :

« Bonsoir jeunes gens. »

Lily et James, choqués ne réagirent pas du premier coup. Puis, ils se séparèrent et James répondit :

« - Tiens maman !

- Ah oui ! Tu ne t'attendais pas à me voir ici hein ! Et toi non plus Lily ! Vous ne pensiez pas que je découvrirai vos cachotteries !

- Il est vrai que..., tenta Lily.

- CHUT ! Je ne veux pas entendre vos explications. Je vous ai déjà dit plus d'une fois, que vous ne devez pas avoir une relation qui dépasse celle de patron à employé. Vous ne comprenez pas ? C'est presque comme de l'inceste : c'est malsain. James, nous sommes sa deuxième famille. Vous ne pouvez pas être ensemble ! N'essayez même pas de me désobéir, je vous en empêcherai. Lily, je ne veux plus te voir approcher ma maison si tu es encore avec James. Et James, tu viens avec moi maintenant. Demain, à l'aube, je veux que tu partes Lily. Ne reviens que quand tu l'as oublié. »

Sur ces mots, la mère à l'apparence douce et gentille, prit son fils par le bras et alla mettre sa sanction à exécution. Plus tard, Lily apprit que lorsqu'Arthur avait demandé pourquoi les deux adolescents devaient être ainsi séparés, Minerva lui répondit, toujours énervée :

« Oh rien ! Dans tous les cas, t'en aurais rien à faire. » Arthur comprit que ses questions n'étaient pas les bienvenues.

Cette nuit, Lily ne dormit qu'une ou deux heures. Le reste de la nuit, elle le passa à pleurer et se lamenter sur son sort. Dès que le soleil fut levé, elle se leva, fit sa valise, prit deux tartines sans beurre, sans confiture, sans miel et partit s'assoir sous l'arbre aux 7 troncs pour pleurer. Entendant, les volets des maisons s'ouvrirent et les premières personnes se lever, aller faire leurs courses ou partir travailler, elle alla s'installer à côté de la rivière pour pleurer, se baigner, pleurer, se baigner et ainsi de suite.

L'après-midi arriva, Lily n'avait pas déjeuné et aurait dut, comme tous les samedis, retrouver James et aller au kiosque. Cependant le cœur lui manqua, et elle ne voulait pas se présenter au kiosque et devoir répondre aux questions du vieux vendeur à propos de l'absence de James.

À 16h passées, Lily pleurait encore, et le vendeur, se demandant où était sa cliente favorite, décida d'aller la chercher. Il connaissait son trajet du samedi par cœur, et se dit qu'il aurait des chances de la trouver près de la rivière. Lorsqu'il arriva, il vit Lily, les bras repliés sur ses genoux, la tête sur les bras, pleurent à grands sanglots. Touché par la tristesse de sa jeune amie, le vieux Ronald, passa son bras au-dessus de ses épaules et lui demanda :

« Lily ! Qu'y a t-il ? »

Sentant qu'elle était encore bouleversée, il lui proposa :

« Viens donc à la maison. Ma femme a préparé du thé à la menthe. Tu nous expliqueras tout, en haut, avec une bonne boisson chaude. » Lily hocha la tête entre deux sanglots et suivit le vieil homme. En arrivant chez eux Ronald la présenta à sa femme :

« Molly, voici Lily Smith : c'est la cliente la plus fidèle que j'ai jamais eue. Je t'en avais déjà parlé n'est-ce pas ? Eh bien voilà que je la trouve à côté de la rivière pleurant toutes les larmes de son corps. Je l'ai invitée à la maison pour qu'elle nous explique tout. Donnes-lui une bonne tasse de thé et Lily, installe-toi sur le canapé, fais comme chez toi. » À ces mots, les sanglots de Lily redoublèrent mais elle balbutia quand même un « Merci » au vieux couple.

Lorsque Molly revint avec une tasse de thé brûlante, Lily eut plus le temps de la dévisager. C'était une bonne femme, avec un visage rond et potelé, de grands yeux verts profonds et des joues de femme qui se nourrit bien. Elle était de taille moyenne et était vêtue d'une robe de coton bleue et blanche qui lui arrivait aux chevilles. Par-dessus, elle avait un tablier blanc avec des motifs bretons. Elle avait un sourire doux, qui donnait envie de parler mais aussi de pleurer. Molly lui faisait penser à sa mère.

Ronald revint et demanda à Lily de tout leur raconter. Cette dernière leur expliqua tout et ses sanglots s'atténuèrent au fur et à mesure qu'elle racontait cette mésaventure jusqu'à s'arrêter totalement. Molly la prit dans ses bras et Ronald entoura les deux femmes de ses bras puissants. Ce tableau donnait l'impression d'une famille unie, aimante et attentionnée les uns envers les autres. Au bout de quelques minutes Ronald dit à Lily qu'il avait ses journaux et les lui tendit. Puis, Molly proposa :

« - Lily, comme tu n'as plus de toit, veux-tu rester à la maison le temps que tout s'arrange ?

- Oh non ! Je ne voudrais pas vous déranger plus que nécessaire. Vous avez déjà fait beaucoup pour moi, répondit Lily, timide.

- Nous n'avons pas d'enfants, rien ne vous ferais plus plaisir que de t'avoir dans notre famille. Où pourrais-tu dormir sinon ?

- Je ne sais pas... sur les berges ?

- Surtout pas ! C'est bien trop dangereux, interrompit Ronald. Lily, tu dormiras et vivra ici jusqu'à ce que tout se règle avec les Martins. Et tu auras tes journaux tous les samedis. Chut, la coupa-t-il quand elle essaya de répliquer, tu les auras gratuitement. C'est une offre non négociable. » Lily rit, et accepta.

5 years laterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant