Chapter 3

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Donner une définition de la liberté, c'est un peu comme décrire une couleur. 
On donner une idée générale, imprécise, et embrouillée. Si personne n'arriver à donner de définition totale, c'est justement parce que personne n'est d'accord sur l'interprétation de la liberté. 
Pour moi, être libre c'est pas juste pouvoir faire absolument ce qu'on veut. Pour moi, être libre c'est être soi.
Je pense qu'être libre c'est pouvoir dire "je t'aime" sans avoir peur des représailles. Être libre c'est avoir le choix de dire "oui" ou "non". C'est avoir le droit de rire. Être libre c'est pouvoir sourire. C'est pouvoir courir. C'est pouvoir s'arrêter. C'est pouvoir faire ses propres choix. C'est pouvoir défendre ses valeurs. C'est pouvoir se faire confiance et avoir confiance. C'est pouvoir assumer la personne qu'on est. C'est pouvoir mettre des chaussures différentes. C'est pouvoir changer de vernis tout les jours. C'est pouvoir parler. C'est pouvoir voyager. C'est pouvoir rester chez soi.
Mais être libre, c'est aussi avoir le droit de changer. On a le droit de prendre un autre chemin. On a le droit de tenir fort les mains des gens. On a le droit d'avoir peur. On a le droit d'être essoufflé et de vouloir arrêter. On a le droit de faire des erreurs. On a le droit de tomber. 
Et dans tout ça. Dans tout ses jolis droits. Faut que tu saches que t'as le devoir de tenir bon. Si t'as peur, t'as le droit de pleurer mais il faut que tu continues. Parce que si t'arrête. Si t'abandonne, t'auras perdu. Et tu peux pas perdre. 
Tu es une personne fantastique. 
Et tu es libre. 

Quand j'ai commencé à faire du vélo, j'avais six ans. 
C'était un jour magnifique, il faisait doux. Mon père était arrivé et m'avait pris la main. 
Il m'avait guidée jusqu'au garage, et avait sorti un vieux vélo miteux. J'avais peur, ce vélo n'avait pas les roulettes. Sur le moment j'avais pleuré et refusé de monter. 
Il m'a regardé et a finis par me dire "Ne monte pas si tu n'en a pas envie, mais sache que si tu n'essaye jamais, alors tu ne découvriras jamais rien". 
Il avait raison. 
Alors je suis montée sur ce vieux vélo, et ait appris à pédaler. 
Malgré les chutes, j'ai continué. Et j'ai réussi. 
N'oubliez pas, pour découvrir il faut oser. 
Ne faites pas comme moi. Ne l'oubliez pas. 

*

J'ai rencontré Abi le jour de mon arrivée à l'hôpital. 
Je traînais une valise trois fois trop grande pour mon corps d'enfants de treize petites années.
Elle était arrivée devant moi et avait explosé de rire. D'un rire qui avait fait bougé tout son corps sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. 
Sans prononcé un seul mot, elle avait glissé sa main a côté de la mienne sur la poignée de ma valise. Et côte à côte nous avions traîné ma valise, elle en riant sans bruit et moi en riant malgré mes poumons défaillant. 
Nous devions avoir l'air de deux folles, elle, pâle aux longs cheveux blonds et aux yeux d'un bleu presque transparent, à côté de moi, presque mate, les cheveux noirs coupés à peine sous les épaules et les yeux marrons. 

Je ne me souviens pas vraiment comment ça s'est passé, mais le lendemain nous étions amies. 
Très vite, tout l'hôpital était au courant de l'étrange amitié qui nous unissait. 
Nous passions tout nos temps libres ensemble. 

Le lundi, nous ne nous voyions jamais. 
Le mardi, nous allions voir la vieille Jenna. C'était un peu devenue notre grand mère. Elle ne pouvait pas marcher alors on lui lisait des livres pour la faire voyager sans qu'elle ne sorte de sa petite chambre.
Le mercredi, sa mère venait la voir. Avec le temps,  sa maman était un peu devenue ma tante.
Le jeudi, on aimait nous balader aller voir les gens. Je crois qu'on était bien appréciées.
Le vendredi, elle passait sa journée avec Théa. Alors je restais seule. Mais c'était normal, Théa était la psychologue et on m'avait dit qu'Abi avait besoin d'elle.
Le samedi, on faisait toujours une longue balade. 
Le dimanche, on passait la journée dans mon lit à se reposer. 
Et chaque semaine, nous recommencions. 

Au fond, ça nous plaisait. On aimait avoir nos habitudes, et ça nous rassurait. 
On était comme des jumelles. On se comprenait sans un mot, avec elle il n'y avait jamais de mots. Elle était tout pour moi, et j'étais tout pour elle. C'était réciproque. Nous nous connaissions par cœur. Chacune de nos actions pouvait être préméditées par l'autre. 

Cette amitié était absolument parfaite. 
Sauf que si cette amitié avait grandi à l'hôpital, c'est parce que nous vivions à l'hôpital. 
Et Abi était en service psychiatrie. 

Jamais ça ne m'avait empêché de l'aimer. 
Jamais ça ne m'aurait empêcher de l'aimer.
Mais, l'amour que j'avais pour elle n'a pas suffit. 
Ma meilleure amie ne s'aimait pas. 
Et les gens qui ne s'aiment pas parce qu'ils sont persuadés d'être fous finissent par se perdre. 

J'ai toujours pensé que la moitié de moi qu'il y avait maintenant suffirait à la sauver. 
Je m'étais trompée. 
Et maintenant, la moitié de moi, la plus belle moitié de moi a les yeux fermés dans le corps de la seule personne qui comptait pour moi. 

Abigail aussi était malade. Elle était traumatisée. 
J'avais mis longtemps à comprendre pourquoi ils pensaient qu'elle était traumatisée. Et surtout pourquoi elle l'était. 
J'y avais longuement réfléchi, et j'avais finit par conclure que sa maladie était plus grave que la mienne. 
Moi, je savais que j'allais mourir. Même si les médecins s'acharnait à me bourrer de médicaments. Abi, elle, personne ne pouvais la soigner. A part elle. 
J'ai compris tout ses comportements étranges le jour où j'ai réalisé cela. Abigail ne se battait pas contre une maladie. Elle se battait contre elle-même. 

Malgré tout, absolument tout, Abi était pour moi la personne la plus forte de cette terre. 
Jusqu'au jour où elle a décidé qu'elle voulait en finir avec sa vie.

C'était un lundi soir, j'avais entendu des hurlements en provenance du service psychiatrie. Je m'y étais précipitée avec plus de peur que jamais je n'en avait éprouvé. 
Trois infirmière était rassemblée autour d'un corps inerte.
Son corps. 
Personne n'a songé à m'écarter. 
Même quand le docteur a hurlé qu'elle était vivante mais probablement dans le coma. 
On n'a pensé à me faire partir simplement quand j'ai demandé comment c'était arrivé. 
Le docteur a répondu que ça ne me regardait pas, mais l'infirmière m'a pris la mais et m'a dit qu'a 16 ans j'étais en age de comprendre. Abi avait avalé des médicaments, et son corps l'a mise dans le coma avant qu'elle n'en meurt. 

Cela fait six mois. 

Et pour le première fois depuis que je l'avais rencontrée, je lui en voulait terriblement. 

Je lui en veux terriblement de ne pas m'avoir parlé.

Même si je sais qu'elle n'aurait pas pu. 

Abigail était traumatisée. Et avait arrêté de parler depuis son entrée à l'hôpital. 

Elle était mutique. 

*

because despite everything i trust in us.

car malgré tout j'ai confiance en nous. 

Bonjour, bonsoir ! 

Je sais que ce chapitre a mis longtemps à sortir, et sachez que je m'en excuse. J'ai eu beaucoup de mal a introduire Abigail dans l'histoire et j'ai finalement pensé qu'un chapitre devait lui être consacré. 

Il faut savoir que j'ai fait beaucoup de recherches de manière à ce que mon histoire soit le plus fidèle à ce qui pourrait se passer dans la vraie vie.

J'espère que fuck off vous plaît ! 

N'hésitez pas à mettre un petit commentaire, je ne mords pas !

A très vite ! 

Ju. 

(1267 mots)

fuck offOù les histoires vivent. Découvrez maintenant