Chapter 4

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Perdre les gens qu'on aime c'est une des choses les plus dure de la vie. Et pourtant, malgré tout les efforts que l'on fait pour tous les garder près de nous, on en perds souvent.
Que ce soit lorsque cette personne meurt ou qu'elle parte tout simplement, la douleur n'en ait pas moindre. Chaque séparation est douloureuse.
On m'a toujours dit que les gens mourrait, que j'aurais du chagrin mais que ça finirait par s'atténuer. J'y ai cru, et je m'y suis préparée. Je savais que je finirai par perdre ma grand-mère alors je l'appelais tout les soirs. Je savais que mon oncle était vieux alors j'allais chez lui à chaque vacances. Et je faisais ça avec tout le monde.
Mais malgré ça, malgré toute cette prévention on ne m'a jamais dit ce que c'était que de perdre autrement que par la mort. On ne m'a jamais dit que parfois il faut laisser partir ceux qu'on aime. Je n'ai jamais su que parfois les gens partent en nous plantant un couteau dans le dos.
Je n'ai jamais rien su de ça.
Ni même que lorsqu'on aime, partir est parfois la meilleure des solutions. S'accrocher pour s'accrocher c'est se mener au déclin.
J'en ai voulu à tout le monde de ne jamais m'avoir dit ça, et puis j'y ai réfléchis. Tout est devenu logique. Si on m'avait prévenu, je me serais empêchée de vivre pour ne jamais connaître cette douleur.
Si on nous prévenait, on ne vivrai pas.
Bien sur que nous allons perdre des gens qu'on aiment.
Mais on va en retrouver aussi. Beaucoup. Et ça compensera les pertes.
Oui, on va souffrir. Mais on va aussi se taper des fous rires à trois heures du matin pour des conneries, on va appeler des gens en pleurant pour qu'ils reviennent, on va passer des soirée à avec nos amis, on va grandir, on va apprendre, on va se bourrer la gueule jusqu'à tout oublier, on va faire des voyages fantastiques, on va aimer autant qu'on va détester et on va découvrir la vie.
C'est pour ça que personne ne nous prévient. Parce que pour vivre il faut être plongé dans cet inconnu de folie.
Vis.

*

Quand je relis un livre que j'aime énormément, où quand je revois un film adoré j'ai un sentiment merveilleux dans la poitrine. Vous savez le sentiment de connaître l'histoire, de savoir la fin mais d'être toujours surpris, ému, triste et heureux pour les personnages.
J'ai toujours aimé ce sentiment si particulier que me donnait mes relectures.
Puis je suis rentrée à l'hôpital.
Et chaque jour était le même que l'autre à quelques petites différences près. J'ai arrêté de relire mes livres, de revoir mes films. Parce que je vivais cette relecture.
Ma vie s'était mise en boucle.

-Salut, tu es bien Alwena ?

Un garçon d'environ treize ans, un bras et une jambe plâtrés, assis dans un fauteuil roulant attendant à l'entrée de ma chambre.

-En chair et en os. Plus en chair qu'en os d'ailleurs mais avec pas mal d'os tout de même...

Je m'arrêtai en voyant l'expression d'incompréhension totale de son visage.

-Désolée. C'est bien moi Alwena.

Il éclata d'un rire qui me semblait familier.

-Tu m'étonnes que mon frère t'aime bien, t'es totalement le genre de fille bizarre qu'il aime.

-Ton frère ?

-Jason. Il voulait que je te donne ça. Je sais que c'est pourri les lettres à notre époque alors qu'on a les portables, mais je te le cache pas il est un peu ringard.

-Merci, c'est... c'est bien les lettres.

-Oh, t'es aussi ringarde que lui. C'est mignon un couple de vieux avant l'âge.

-On est pas en couple !

-Mais vous êtes ringards.

Il me fit un clin d'œil et sortit riant encore.

fuck offOù les histoires vivent. Découvrez maintenant