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Les semaines passaient et je continuais de passer mes nuits à me saouler avec YeongSin ou à me soulager avec KiSuk. D'ailleurs, plus ça avançait et plus elle changeait. Je n'avais aucune idée du pourquoi, mais c'est comme si au fur et à mesure du temps elle ternissait. Elle ne me faisait plus ses sourires éclatant, elle ne riait plus avec moi comme avant. Plus de cuisine qui finissait en champ de bataille pour de simples crêpes, plus d'oreiller déchirés à la fin de nos batailles démentes à travers l'appartement. Plus rien de tout ça, juste une ambiance froide, un tour dans sa chambre, pas de discussion, un claquage de porte et on recommençait. Même de loin quand je la voyais servir à la boite elle n'avait plus cette luminosité, il ne restait plus que ce truc cassé que j'avais capté a notre rencontre; ce truc avait pris toute la place. Je ne savais pas vraiment quoi, mais ça me faisait quelque chose que je préférais ignorer: si elle m'atteignait c'est qu'on ne se détestait pas assez. En fait elle était devenue une sorte de défouloir, j'y passais toute ma frustration et ma négativité en espérant la ruiner assez pour pouvoir la détester complètement un jour. C'était con, j'étais con, mais c'est la seule chose qui me paraissait faisable. Un soir j'étais chez KiSuk, j'étais venu la voir à vingt-deux heures en espérant passer ma haine de la soirée. Ça avait marché, le sexe m'avait endormi serein. Je me levais malgré tout au beau milieu de la nuit sans sentir la jeune fille de l'autre côté du lit. Je me levais alors, espérant la retrouver en train de cuisiner quelque chose. À pas de loup, je me dirigeais vers la pièce principale après m'être vêtit de mon pantalon. C'est avec surprise que je la retrouvais assise sur une chaise de l'ilot, en train de pleurer en silence. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais même pas ce que je ressentais face à cette scène. Mon coeur se tordait un peu, je me demandais pourquoi elle était dans cet état. Ses sanglots étaient étouffés, elle ne voulait certainement pas se faire remarquer. Elle tremblait, son corps se tendait, ses mains s'acharnaient à essuyer son visage et remettre ses longs cheveux en place. Je l'observais toujours sans savoir quoi faire quand elle remarqua ma présence. Son regard sur moi était triste, déçu. Quelle était la bonne réaction face à ça? Je tentais de me rapprocher d'elle mais elle recula d'un pas, me lançant une simple phrase:
- Tu devrais partir, MinSik.
C'était clair, net. Elle ne voulait plus de moi ici.
J'allais alors chercher mes affaires sans un mot, puis je sortis de l'appartement sans un regard.

need ; kwon minsikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant