On avait passé la journée comme ça, comme avant. C'était assez bizarre au début, puis sans avoir eu besoin de se dire quoique ce soit au final ça s'était démêlé et on avait ris en mangeant de la glace. Je ne sais pas si c'était parce qu'on était sobre, parce que ça faisait si longtemps qu'on n'avait pas passé un moment ensemble ou pour une autre raison quelconque mais j'avais l'impression que c'était encore plus génial que toutes les autres fois. Malgré tout je me posais encore des questions. Alors que KiSuk était totalement absorbée par ce qui se passait à la télévision, moi je l'observais en me demandant si je devais parler. Je finis par me décider en lui touchant l'épaule, espérant des réponses à mes questions. Elle me regardait avec ses yeux interrogatifs grand ouverts alors que je cherchais mes mots.
- Tu... tu me déteste vraiment? Demandais-je, peu assuré.
Son rire me vint aux oreilles, elle avait détourné le regard et tenait sa main cachée dans sa manche devant sa bouche. Elle reposa les yeux sur moi en se calmant, laissant juste un grand sourire décorer son visage.
- Même si je te déteste, ça veut dire que je te porte beaucoup d'attention. Le jour ou je t'ignore et t'oublies complètement, c'est là que tu devras t'inquiéter.
J'étais sans voix, je ne savais pas quoi répondre. Je restais là à la fixer droit dans les yeux, complètement perdu et la bouche grande ouverte.
- Mais tu... réussis-je à prononcer.
- Je ne te déteste pas, me coupa-t-elle. J'ai du te haïr... quoi, cinq minutes? T'as été un sacré con mais j'imagine que tu ne serais pas là si tu ne regrettais pas, alors tout va bien.
- Je regrette, sont les seuls mots qui me vinrent.
Elle riait encore, faisant rougir ses pommettes.
- J'aime bien passer du temps avec toi, et t'es là à regretter. Tout va bien, donc ne t'en fais pas, tu n'as plus à t'inquiéter de ça.
Je souriais enfin, soufflant un grand coup tandis qu'elle se levait pour aller vider le cendrier. Elle finit par s'allumer une cigarette tandis que je la suivais du regard revenir de la cuisine. Elle se planta finalement devant moi, m'interrogeant du regard la tête légèrement penchée sur le côté. Je profitais de la voir face à moi pour la détailler. J'observais sa main qui portais sa cigarette à ses lèvres abimées, descendais sur sa nuque purement vierge que je voulais profaner, me dirigeais sur ses hanches couvertes par son grand pull qui ne laissait pas deviner le short qu'elle portait en dessous, terminais sur ses longues jambes pâles avant de remonter finalement vers son visage derrière un nuage de fumée qui s'évapora enfin pour me laisser planter à nouveau mon regard dans le sien. Je lui lançais un léger sourire, lui montrant deux de mes doigts en ciseaux. Elle comprit, s'approcha de deux pas, finissant bien trop proche de moi pour me donner sa cigarette. Je remontais le visage vers elle pour souffler ma fumée. Quelques minutes passèrent avant que je décide de lui rendre sa cigarette, remontant ma main en prenant soin d'effleurer sa cuisse au passage lui provoquant un frisson presque indiscernable. Elle reprit son dû d'une main que je devinais fébrile, alors qu'elle tirait sur sa clope pour reprendre contenance, fuyant mon regard pour quelques instants. Nous nous échangions à nouveau la cigarette et quand je soufflais je lui fis une remarque.
- J'aime aussi passer du temps avec toi.
Elle me sourit simplement, une pointe d'amusement dans le regard. Je lui laissais la fin de la cigarette, qu'elle termina en deux bouffées. Le cendrier était derrière moi, elle se pencha alors pour écraser son mégot en gardant ses yeux plantés dans les miens. Enfin à ma hauteur et le visage proche du mien, je décidais de briser l'espace restant, lui embrassant la joue. Elle ne bougeait pas, terminant d'écraser son mégot alors je rapprochais mes baisers de ses lèvres sans jamais y toucher. Les cendres éteintes, elle se redressa en sa position initiale: debout devant moi, entre mes jambes. On se regardait toujours alors que je décidais de poser mes mains sur ses hanches, descendant finalement en touchant doucement ses cuisses pour finir derrière ses genoux et la tirer sur moi. Ainsi assise sur mes hanches, mes mains sur ses cuisses, je l'embrassais enfin sérieusement. Ses mains se posèrent vite sur mes épaules, les miennes s'accrochèrent durement à ses hanches. Plus on s'appréhendait, plus nos gestes étaient vifs. Chacun cherchait la dominance du baiser, mordant les lèvres de l'autre. J'adorais la sensation de ses dents tirant ma lèvre inférieure. On se séparait quelques secondes, s'observant dans les yeux avec une sorte de défiance. On recommençait alors plus brutalement. Je tirais encore ses hanches contre les miennes, laissant nos intimités se rencontrer, me soulageant pour quelques secondes. Elle tirait sur mes cheveux, bougeant finalement son bassin contre le mien. On se battait presque, essayant de soumettre l'autre. C'est quand je descendais mes mains sur ses fesses, mordant sèchement ses lèvres en même temps, qu'elle lâcha enfin prise. Elle relâcha son corps, son emprise sur mes cheveux, la tension dans ses cuisses et je pus enfin la faire basculer contre le canapé. Je décidais de dévier mes baisers vers sa joue puis son cou, y laissant finalement mes dents pour entendre ses soupirs.
J'aimais la tournure que prenait cette journée.
