La journée a été tellement longue ; ce n'est que lorsque une douleur aiguë se fait ressentir dans mes épaules et au bout de mes doigts que je m'arrête enfin.
Je dépose mon pinceau et regarde ma peinture, la tête légèrement penchée. Est-ce qu'elle réussit à décrire ce que je ressens? Est-ce que l'on peut réellement y voir toute la confusion et la peine qui me tourmente lorsque l'on regarde cette œuvre ?
Finalement, je range mon matériel et rentre chez moi. Je suis resté bien plus longtemps que ce que j'avais prévu. Je ne voulais que peindre un petit peu, reprendre petit à petit. Pas me retrouver dans mes vielles pensées négatives.
Mes vieux démons.
Devant l'ascenseur, je repense au passé et à tout ce que j'ai laissé pour arrivé là où j'en suis aujourd'hui. Est-ce qu'un jour viendra ou je ne serais plus tourmenté par tout ça ? Est-ce que je pourrais enfin vivre pleinement ma vie sans repenser à mes remord, mes regrets, mes traumatismes ?
La vie n'est pas censé être si compliqué...si? Est-ce que tout le monde a déjà expérimenté cela? Ou suis-je le seul sur qui la vie s'acharne ?
Je me masse l'épaule gauche, la douleur me fait grimacer. Mon corps et engourdis et courbaturé, je suis épuisé, et pourtant, je sais d'avance je n'arriverais pas à dormir ce soir.
Je dépose ma mallette à mes pieds en attendant que l'ascenseur arrive. Si seulement cet immeuble n'avait pas une vingtaine d'étages...
Bon, je devrais déjà être reconnaissant que cet engin marche de nouveau. Lorsque les portes s'ouvrent, me faisant revenir à la réalité, j'entre péniblement.
— Eh bien, eh bien. Ça na pas l'air aller, fait une voix aiguë et douce.
— Tu me surprend toujours, me planai-je en relevant la tête vers la jeune fille avachie contre la parois.
— Je suis plutôt douée pour ça. Est-ce que tu rentres du travail ?
— Oui, je suis tellement épuisé, soupirai je la tête baissé.
Je sais qu'intérieurement, je voulais dire être épuisé mentalement également. Na Ri range son téléphone dans la poche arrière de son jean noir avant de croiser les bras sur sa poitrine.
— Ça va mieux après une bonne nuit de sommeil, généralement. Quel métier exerce tu ?
— Je suis professeur d'Art dans une grande école.
— Waw ! Est-ce que je pourrais voir tes dessins un jour ?
Celle-ci joint ses mains, les yeux grands ouverts. Pourquoi ne dessine t'elle pas si cela l'intrigue tant ? Je m'insulte intérieurement en remarquant ma mauvaise humeur.
— Oui, si tu veux, dis-je simplement.
Elle s'adosse au mur sans me lâcher du regard. Na Ri est très jolie et son t-shirt parsemé de dessins de de cerises sont assorties à ses joues rouges.
Je remarque que sa frange est légèrement de travers sur le cotés. Ses chèques sont attachés en une queue de cheval aujourd'hui. L'envie de remette ses mèches en places me prend de court, mais je me retiens. Elle trouverait ça étrange.
Lorsque nous arrivons à notre étages, je pose ma palette à mes pieds avant de l'appeler. Elle fait rapidement volte face et je lui demande d'approcher, ce qu'elle fait sans hésiter.
Lentement je lève le bras et remets ses cheveux en place. Lorsque je recule de quelques pas, je remarque la teinte que son visage vient de prendre. Elle continue de me fixer, puis son regard descend sur mes lèvres.
Quelque chose d'étrange se passe avec moi, quelque chose que je n'avais jamais ressentie. Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique, prêt à exploser et mon corps est parsemé de fourmillements.
Je dois être plus fatigué que ce que je pensais.
Puis, alors que je comptais m'en aller, je suis surpris de la voir se rapprocher de moi. Et la, je suis pétrifié.
Pris de panique, je récupère maladroitement ma mallette avant de m'en aller, faisant mine de n'avoir rien vu.
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La météo annonce de fortes pluies pour la semaine, ce qui ne me déplaît pas. J'aime le son provoqué par celle-ci, et je réussis à me détendre lorsque je l'entend.
Le son de la pluie est magique.
En boule sur mon canapé, je zappe plusieurs chaînes, à moitié endormie. Comme je l'avais si bien deviné, je n'ai pas dormis pendant deux jours, puis j'ai retrouvé mes cachets semblable à de la melatonine. Cela a été compliqué, mais je n'ai pas penché pour la poudre blanche, comme je le faisait auparavant.
Peut-être y'a t'il un petit peu d'espoir pour moi, finalement ?
Cela fait quelques jours que je n'ai pas croisé Na Ri, et bien que j'en sois rassuré, il faut avouer que cela me déplaît également. J'aime beaucoup l'aura et la bonne humeur qu'elle dégage.
Mais, elle ne doit plus vraiment m'apprécier après ce que j'ai fais. Les seuls moment où je sors sont pour aller enseigner, et pour faire les courses, aussi. Mon cœur se gonfle à chaque fois que j'entre dans mon bâtiment, et que j'attend devant ce putain d'ascenseur.
C'est vraiment désagréable, ce sentiment qui me prend par les tripes lorsque je me rend compte que je ne la croiserais pas, au final.
Et je me rend compte à quel point ma vie est nulle et insignifiante pour que je sois là en train de penser à ma voisine qui n'en a certainement rien à faire de moi.
Je me lève en grognant et manque de trébucher en me rendant dans ma chambre. Le colis que j'ai ouvert il y a peu est machinalement pose sur mon bureau. Mon regard se pose sur le contenant de la boîte, et je sens ma tête tourner, encore.
Je ne sais pas pourquoi je l'ai garder, peut-être pour me souvenir de la douleur. Ou peut être parce que je suis trop faible.
Et stupide.
Mais je ne veux plus rien savoir d'eux, plus jamais. Pourquoi est-ce que le passé persiste à me tirer vers les ténèbres ?
C'est assez compliqué comme ça.
Malgré qu'il soit très tard, je récupère la grande boîte en carton, déterminé à tout faire disparaître de mon ancienne vie. Pantoufle au pied, je sors et me retrouve automatiquement devant l'ascenseur.
Et puis merde.
Je prends finalement les escaliers, comme ça je suis certain de ne pas la croiser. Et puis, de toute façon, cet ascenseur ne sert à rien et ne marche qu'une fois sur trois, et il est long, et-...
— Baekhyun ?
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❝ 𝐀𝐭𝐭𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞𝐝 ❞ - [𝑩𝒚𝒖𝒏 𝑩𝒂𝒆𝒌𝒉𝒚𝒖𝒏] || 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝟏
FanfictionIls ne sont que des voisins, mais l'un est rongé par son passé alors que l'autre croque la vie à pleine dent...c'est ce qu'il pensait, du moins. Elle est pleine de folie, mais tellement attirante. Les opposés s'attirent malgré qu'ils se ressemblent...