A toutes les étoiles,
A tous les guerriers magiciens de ce monde qui se battent contre cette terrible maladie qu'est le cancer
A mon O. et L.
*******
L'été tirait à sa fin, il restait une dernière journée de vacances et l'année scolaire recommencerait. Quelque part dans un petit village du Sud de la France, Octave, un jeune homme blond élancé de 15 ans, était allongé sur son lit. Les bras croisés derrière la tête, il semblait attendre que le temps passe. Comme à chaque fois depuis l'année dernière, il ressentit soudain ce petit pincement qui lui était maintenant devenu familier. Aussi fort qu'il souhaitait l'empêcher, malheureusement, il était jaloux. Enfin, pour tout vous avouer, c'était pire qu'une petite jalousie. S'il devait complètement être honnête, il ressentait une rage énorme devant tant d'injustices.
Son petit frère de 12 ans, Laurens, allait entrer dans sa 2ème année d'école supérieure. Mais pas n'importe quelle école... A cette pensée, le ventre d'Octave se tordit. C'est ce qui le faisait le plus enrager... L'école de son frère était une école de magie. L'école de sorcellerie de Beaux-Bâtons. Voilà, c'est dit... Son imbécile de petit frère était un sorcier. Un être doué de pouvoirs magiques. Quand lui-même n'était... rien ! Un « moldu » tel que lui lançait son frère en guise d'insultes lors de leurs trop nombreuses disputes.
Octave essayait pourtant de faire bonne figure mais ce n'était pas évident. Vous auriez vu la tête de leurs parents lorsque Laurens avait reçu sa lettre d'inscription à l'école de Beaux-Bâtons l'an dernier ! On aurait dit deux gamins surexcités ! Alors qu'Octave ne voyait là que la confirmation que son frère était effectivement cinglé. A la réception de cette lettre, d'un coup, Octave eut la sensation de cesser d'exister. Rien ne comptait plus aux yeux de leurs parents que leur précieux fils sorcier. Si intéressant... si passionnant... si... magique.
Rien de ce que pouvait entreprendre Octave en comparaison n'était d'excitant. Qui cela pouvait-il intéresser qu'Octave ait obtenu son brevet pour conduire un scooter ou qu'il entre au lycée cette année ? La seconde générale paraissait ennuyeuse en comparaison, c'est certain.
S'il n'y avait que ça... Tenez, déjà à la base, rien que le choix de leurs prénoms... Octave. C'est quoi ce prénom ? C'est d'un banal ! Son frère lui, avait hérité d'un prénom avec bien plus de caractère. Laurens, ça a beau être un vieux prénom provençal, ça claque quand même plus que Octave, non ?
BAM !
La porte de sa chambre venait de s'ouvrir en grand. Laurens, petit blond espiègle aux yeux marrons presque noirs, un épi dressé sur le devant de la tête, sauta sur le lit de son frère :
- Encore en train de tirer la tronche ?
- Qu'est- ce que tu veux ? riposta immédiatement Octave d'une voix mauvaise
- Rien... Juste profiter de t'embêter pour cette dernière journée ensemble. Ou bien ... te jeter un petit sort, qui sait ?
- Sors de là tout de suite ! gronda Octave, tu ne sais pas lire ? dit-il en pointant du doigt l'écriteau « Interdiction d'entrer » affiché sur la porte de sa chambre.
- A tes ordres, Moldu ! lança Laurens moqueur, qui sortit en faisant une révérence.
La journée se poursuivit dans l'animation. Laurens préparait ses bagages pour partir le lendemain à Beaux-Bâtons. Leurs parents couraient dans tous les sens pour remettre la main sur le matériel nécessaire à emporter. On pouvait entendre :
- Laurens, où as-tu donc rangé ton nécessaires à potions ?
- As-tu vu mon balai/ma baguette/mon livre d'histoire de la magie ? (Ne cherchez pas, il n'y a pas d'erreur ou de mention inutile à rayer dans cette phrase)
Dans toute cette agitation, Octave se sentait bien seul. Il avait l'impression par moments de ne plus faire partie de cette famille. Il se sentait spectateur et avait la sensation d'observer le reste de sa famille derrière une vitre. Il y avait comme un fossé qui se creusait entre eux. Lui d'un côté, Laurens et ses parents de l'autre. Un autre côté qui semblait bien plus attirant et où il n'avait pas sa place. Il avait honte de se l'avouer mais par moments, il aurait voulu que son frère cesse d'exister.
Le matin du départ arriva, dans une atmosphère de début d'automne. Les matinées s'étaient rafraichies depuis peu, septembre était là. Octave se serait bien passé d'emmener son frère à la gare mais pour sa mère, ce n'était pas une option. Il devait venir lui dire au revoir. Octave, Laurens et leurs parents montèrent dans la voiture familiale où Frédéric, leur père avait entreposé non sans mal, toutes les affaires de Laurens. L'école de Beaux-Bâtons était éloignée de leur domicile, éloignée de tout d'ailleurs. C'est la raison pour laquelle les élèves y étaient internes à l'année (bon débarras, pensa Octave).
Le trajet vers la gare fut joyeux, les parents et Laurens discutaient à bâtons rompus, ils riaient en se remémorant des anecdotes de leurs vacances, lorsqu'ils étaient tous partis camper en famille dans les Gorges de l'Ardèche. Bref, cela ne semblait déranger personne qu'Octave ne participe pas à la conversation. Il était tourné vers la fenêtre, le regard perdu dans le paysage qui défilait à mesure que le véhicule se rapprochait de la gare.
Une fois stationnée, la petite famille sortit et se rendit sur le quai. Il fallait être discret car la gare était partagée par des Moldus. Les élèves de Beaux-Bâtons venaient des quatre coins de France mais l'école recevait quelques élèves également d'Espagne, Portugal, Pays-Bas, Luxembourg ou Belgique.
Le wagon réservé aux élèves de Beaux bâtons se trouvait en tête du train. Celui-ci était magique et avait l'avantage, une fois rendu au terminus, de se détacher du train et de continuer sa route, ni vu ni connu vers le point de rassemblement situé dans le village magique de Saint Oursan.
- Laurens, as-tu ton billet ? demanda Ornella leur mère en lui ébouriffant tendrement les cheveux.
- Oui, je l'avais mis en lieu sûr, répondit Laurens en tapotant la poche arrière de son jean.
Leur père s'occupa de monter tous les bagages dans le premier wagon, puis redescendit avec le sourire aux lèvres : « On se voit à Noël alors ? ». Octave pouvait percevoir l'excitation dans la voix de son père. En effet, il était prévu cette année-là que les familles rejoignent les élèves de Beaux-Bâtons pour une journée de festivités portes ouvertes, juste avant les vacances de Noël.
- Oui, oui, répondit Laurens, je vous enverrai les détails par courrier. Puis il se tourna vers son grand frère, tu es invité aussi Octave. Et allez, arrête de tirer la tronche, tu devrais être content de te débarrasser de moi.
- Mmm... grogna Octave comme toute réponse.
Laurens embrassa sa mère, qui essayait d'aplatir inutilement l'épi sur le devant de sa tête, puis son père qui lui donna une accolade. Laurens prit brièvement Octave dans ses bras, avant qu'il ne puisse protester, puis monta dans le train sans même se retourner.
VOUS LISEZ
Laurens à l'école de BeauxBatons
FanfictionOctave, 15 ans, est mort de jalousie. Son petit frère Laurens va entrer dans sa 2ème année de sorcellerie à l'école de Beaux Bâtons. Pourtant, lorsque Laurens va avoir ce grave accident en cours de potions, la relation entre les deux frères va être...