Chapitre 2 - Le voyage

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            Laurens se laissa tomber dans un siège du train en soupirant. Le wagon était rempli d'élèves de tous âges. On entendait rire et chahuter. Les élèves se racontaient leurs vacances et les derniers potins du monde de la Magie. Laurens reconnu plus loin une tête brune, il se releva pour aller se glisser sur une banquette juste à côté de son camarade.

- Salut ! lança-t-il au garçon brun et joufflu, à l'air plutôt sympathique.

- Hé, salut ! répondit Lilian Jollière, un élève de 2ème année comme lui, avec lequel il partageait son dortoir à l'école. Devine quoi ?! ajouta-t-il. Il n'attendit pas que Laurens lui réponde pour lui balancer son information,

- Le professeur Roisnier a pris sa retraite !

- Génial ! dit Laurens qui, comme la plupart des élèves ne portait pas ce professeur dans son cœur.

- Ah oui ! Vraiment une bonne nouvelle non ? renchérit Lilian, avec tout ce qu'il m'a saqué l'an dernier, bon débarras !

- Qui va donc reprendre les cours de potions cette année ? le questionna Laurens

- Aucune idée, mais ça ne peut pas être pire si ?

Ils furent interrompus par Marion Roussel et ce qui semblait être sa petite sœur, qui s'installèrent en face d'eux. Les deux sœurs, malgré leur année de différence, se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. On aurait dit que quelqu'un avait utilisé un sortilège de Gemino pour créer une copie à l'identique de la grande sœur.

Marion, l'ainée, repoussa ses longues boucles brunes de son visage alors que sa sœur lui sautait pratiquement sur les genoux pour s'assoir.

- Pousse toi donc ! lui dit Estelle, tu ne vois pas que tu prends toute la place !

Marion leva les yeux au ciel,

- Laurens et Lilian, je vous présente ma sœur Estelle. C'est sa 1ère année à Beaux-Bâtons.

Laurens les regarda avec envie, il aurait aimé lui aussi partager ce train avec Octave. Ils auraient peut-être pu retrouver des relations apaisées... Ce n'est pas comme si il avait choisi de naître sorcier. Si seulement la magie était héréditaire ou transmissible...

Laurens essaya de reprendre le fil de la conversation. Apparemment Lilian venait d'informer Marion du départ du Pr. Roisnier, ce qui avait l'air de l'indifférer.

- Comment se rend-on à BeauxBatons ? demanda soudain Estelle. Ma sœur prétend qu'il faut s'y rendre en balai mais je n'ai pas encore appris à voler, avoua-t-elle d'une voix peu rassurée.

- Il me semble bien qu'il faut se battre contre un dragon... taquina Laurens d'un air malicieux, puis voyant le visage d'Estelle se décomposer, il précisa d'un air énigmatique dans un clin d'œil,

- Tu le découvriras bien assez tôt...

Le reste du trajet se passa tranquillement, à discuter des vacances, raconter les derniers potins de l'école, à somnoler. Enfin, le train et son wagon magique atteignirent le terminus et donc le point de rassemblement.

- Locomotor Barda! lança Laurens en pointant sa baguette sur sa lourde valise.

Cette dernière se mit à flotter dans les airs, pris la sortie du wagon pour atterrir bien sagement sur le quai de la gare. Le village de Saint Oursan, auquel appartenait la gare, était composé d'une population de sorciers uniquement. De ce fait, on était libre de pratiquer la magie sans crainte de violer la loi ou d'effrayer un non sorcier (plus communément appelé Moldu par la communauté des sorciers).

- Les élèves de Beauxbatons !! Par ici, suivez-moi ! criait une petite voix suraiguë par-dessus la foule, pour essayer de se faire entendre.

Melle Maccari, une jeune surveillante de l'école était censée rassembler les élèves pour la suite du voyage.

- Laissez vos valises ici, elles vous seront rendues à votre arrivée à l'école. Par iciiiiiiiii ! cria-t-elle au moment où Laurens passait à côté d'elle. Il crut bien avoir perdu un tympan.

La place du village de Saint Oursan était une jolie place, entourée de bâtiments en pierres apparentes. La luminosité de ce début de mois de septembre sur ce joli village médiéval lui donnait un cachet irrésistible.

- Laurens !!

Quelqu'un lui sauta dans les bras. Le visage de Laurens s'illumina d'un sourire immense. Odran Lecours, son meilleur ami, se tenait devant lui. C'était un petit brun maigrichon à la mèche rebelle de cheveux noirs, qui lui tombait sans cesse devant ses yeux. Il avait cet air malicieux qui ne quittait que rarement son visage. Les deux garçons se serrèrent la main, les yeux pétillants de malice. Enfin, la folle aventure pouvait commencer !

- Oh ! s'écria soudain Estelle, qui se tenait à côté d'eux en levant les yeux vers le ciel.

Des « Oh » et « Ha » d'exclamation s'élevèrent de la foule des élèves. Quatre immenses carrosses bleu pastel, tirés chacun par cinq magnifiques chevaux ailés venaient de faire leur apparition dans le ciel azur de Saint Oursan. Un des carrosses passa en rase motte au-dessus de l'église et on pensa bien un instant que le bâtiment allait perdre son clocher !

Les carrosses atterrirent sans bruit dans un champ attenant. Aussi, les élèves s'y rendirent en rang deux par deux sous l'œil attentif de Melle Maccari. Les habitants de Saint Oursan se tenaient sur les pas des portes et des boutiques pour saluer les élèves d'un geste amical. Laurens et Odran prirent la file d'attente menant à la porte du premier carrosse. Ce dernier était d'une taille impressionnante, celle d'une grande maison. Sur la porte étaient dessinées, à la peinture fine et ouvragée, les armoiries de Beauxbatons : deux baguettes d'or croisées qui lançaient chacune trois étoiles. Attelés devant chaque carrosse, les cinq magnifiques palominos blancs se tenaient bien fièrement. Laurens mit le pied sur le marche pied d'or et grimpa à l'intérieur du carrosse, suivi par Odran.

Une fois installés sur de confortables banquettes de velours bleu nuit, Laurens pris un paquet de cartes dans sa poche et le tendit à Odran.

- Génial ! s'exclama Odran en les prenant, tu y as pensé !

- Tu m'étonnes, je n'allais pas oublier ! répondit Laurens.

Il regarda son ami scruter de ses yeux verts pétillants les cartes des Crados qu'il venait de lui remettre. Il s'agissait d'autocollants totalement en vogue dans le monde des Moldus (mais inconnus des sorciers) et représentant des personnages plutôt dégoutants. Odran s'était pris de passion pour ces cartes lorsque Laurens les lui avaient fait découvrir l'an dernier. Il s'amusait notamment à leur lancer un sort pour les animer. On pouvait maintenant voir « Mathieu le dégoutant » mettre son doigt dans son nez jusqu'à s'en crever la tête ou « Frédéric Atomic » exploser avec panache. Laurens et Odran éclatèrent de rire et passèrent le reste du voyage à s'amuser à animer leurs cartes.

Soudain, Odran mit un coup de coude à Laurens. Par le hublot du carrosse, un spectacle plus que magique s'offrait à eux. Dans le crépuscule, comme découpé dans les montagnes, le palais de l'école Beauxbatons venait d'apparaitre.

Laurens à l'école de BeauxBatonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant