Ce que j'aurai voulu vous dire...

Nouveau monde

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Vers 2 h, je me réveillai, quittai ma chambre, me fondant dans l'obscurité.

Une peur naquit en moi, j'allai dans la chambre de mes parents pour leur faire un dernier bisou. Sur le chemin, une tonne de souvenirs me revint à l'esprit, tout ce que j'avais vécu dans cette maison me revenait comme un boomerang, les cabanes d'aventuriers avec ma sœur, les chutes dans les escaliers de nos avions en papier transportant des fourmis...

Un jour, alors que nous étions seuls à la maison, ma sœur et moi jouions sur le lit de mes parents, nous sautions et retombions comme des singes, se poussant gentiment, faisant des roulades, ne s'arrêtant que pour aller boire. Nous avions passé la matinée dans les airs, ne touchant le sol que pour repartir. Jusqu'au moment où, tombant tous les deux sur le coin du lit, on entendit un grand CRAC ! Le pied du lit s'était cassé.

Ne pouvant certainement pas l'avouer à nos parents, nous décidions ensemble de mettre un des livres de notre bibliothèque presque inutile de notre chambre. J'étais le seul de la maison à posséder un dictionnaire, l'école me l'ayant exigé, je partis le chercher dans ma chambre et nous le positionnèrent sous le pied cassé du lit, le cachant grâce à la couette. Cette technique marcha pendant plus d'un mois environ, nous commencions à l'oublier cette affaire, quand mon père un soir, persuadé qu'il y avait une faute dans ma dictée, me demanda d'aller chercher le dictionnaire...

C'est en entrant dans ma chambre que je compris mon erreur, le dictionnaire n'était pas dans mon armoire, mais sous le pied du lit de mes parents. Je partis donc en vitesse, mais sans faire de bruit dans le lieu de repos. Je pris le pied dans une main, et croyant pouvoir le tenir, je soulevai, mais j'eus à peine le temps de retirer le dictionnaire, que mon muscle lâcha, le lit retomba dans un bruit d'hécatombe, toute la maison fut secouée. J'entendis mon père crier en bas, et ma sœur se mettre à pleurer. Mon père était déjà sur le chemin quand je retrouvai mes esprits, c'était trop tard. Quand il entra, il me regarda d'abord, puis tourna la tête et vit le lit, celui-ci formait un angle de 45 degrés avec le mur. Ses yeux perdirent leur vivacité, sa tête vira au rouge, et ses muscles se tendirent. Le rideau était tombé...

Retour à la réalité, j'ouvris la porte de la chambre, presque 5 ans plus tard rien n'avait changé, leur chambre était la même, je marchai bien qu'inutilement sur la pointe des pieds, et partis faire un dernier baiser à mes parents, ma mère se retourna dans son sommeil, ma mort l'avait énormément dévastée...

J'ouvris la porte, mais je restai immobile devant ma maison. j'hésitais à partir, je repensais à tout ce que j'avais vécu ici, je repensais à ce qui m'avais poussé à partir, est-ce une bonne raison de vouloir quitter le nid familial juste pour voir "autre chose"??

Je m'assis là, réfléchis longtemps, que s'était t'il passé, comment se pouvait t'il que je sois bloqué dans cet entre-monde ? Pourquoi devais-je voir les autres souffrir à ma place ? Puisque que mon esprit ne m'indiquait plus le chemin, qui devais-je suivre ?

Ne dis t'on pas que l'âme, le cœur et l'esprit sont la trinité qui est dans l'unité de l'Homme, comme dans l'unité de Dieu ? N'ayant plus d'âme, et mon esprit m'ayant "lâché", il ne me restait donc que mon cœur...

Quoi??..... Mais comment ai-je pu.... Comment ai-je pu oublier son existence, nous avons pourtant vécu tellement de choses ensemble, je sais où elle habite, je dois la rejoindre !