L'Autre

2004 - Astoria/Ronald (1)

Astoria manipulait une de ses roses, vérifiant la fraîcheur des pétales après deux mois hors de terre et sursauta légèrement lorsque Daphné l'interpella.

- Tu m'as fait peur ! s'exclama-t-elle en se tournant vers sa sœur.

- Désolée, Rosie, s'excusa Daphné. Comment vas-tu, aujourd'hui ?

- Très bien, arrête un peu de me poser cette question ! rouspéta la jeune femme.

- Excuse-moi mais il n'y a pas si longtemps, tu enchaînais les migraines ! Tu es même restée alitée toute une semaine !

- Eh bien sache que je n'ai plus ressenti la moindre douleur depuis que j'ai emménagé avec Drago, la rassura-t-elle.

- Cela fait des années que je te dis de partir de cette maison... Je sais, tu ne voulais pas laisser Papa seul, mais il faut penser un peu plus à toi, parfois ! Je n'ai jamais vu de Serpentard aussi peu égoïste que toi !

- Tu sais très bien que le Choixpeau a hésité avec Poufsouffle, la contra Astoria, amusée par sa fougue. Et je suis comme je suis, Daph', je n'y peux rien.

- Ta gentillesse te perdra, chère sœur ! Enfin, au moins tu as écouté Papa, à défaut de m'écouter, moi.

- Drago s'est montré très convaincant, aussi...

- Je sais, je ne l'oublierai pas, d'ailleurs. Je n'arrive pas à croire que vous ne soyez pas réellement ensemble, tous les deux !

- Je t'ai déjà dit que...

- Je sais, je sais ! la coupa Daphné. Rien de romantique entre vous, juste de l'amitié, tout ça, tout ça. Il n'empêche que vous êtes parfaitement assortis.

- Il y a plusieurs façons d'être proche de quelqu'un, tu sais ?

- C'est vrai, admit Daphné. Mais quand même... Enfin ! A la base, je venais t'annoncer deux bonnes nouvelles !

- Ah oui ?

- Parfaitement, partenaire ! La première est que le mariage de Patil a été un grand succès. Nos roses ont apparemment beaucoup plu, j'ai déjà reçu trois parchemins pour un devis. Il va donc falloir fixer des rendez-vous pour que tu puisses leur présenter nos différentes espèces.

- C'est génial ! Mais pas avant la semaine prochaine, par contre. Les Lady Banks sont encore en bouton, ce serait dommage de ne pas attendre leur éclosion.

- Si tu le dis..., répliqua Daphné, visiblement indifférente. De toute façon, Millie et moi partons en Suisse pour voir ses parents demain et nous ne rentrons que lundi.

- Juste, tu me l'avais dit, en plus ! confirma Astoria.

- Ce qui me mène tout droit à ma seconde grande nouvelle...

- Ah ?

- Millicent m'a demandé de l'épouser.

Astoria dévisagea sa sœur, les yeux écarquillés par la surprise. Elle n'aurait jamais cru que ces deux-là serait du genre à se marier ! Et pourtant, elle ne connaissait pas de couple plus épanoui. Non, c'était juste que pour elle, elles étaient trop indépendantes pour prêter un tel serment.

- Tu n'es pas heureuse pour nous ? demanda Daphné, les sourcils légèrement froncés.

Astoria se ressaisit aussitôt pour aller l'enlacer.

- Tu veux rire ou quoi ?! Bien sûr que je suis heureuse pour vous ! C'est juste que je ne pensais pas que c'était votre genre, rien d'autre. Mais c'est une excellente nouvelle, vous êtes faites l'une pour l'autre !