2018 - Scorpius/Rose (août)

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Août - Scorpius

Scorpius était allongé sur l'herbe, dans le parc du Manoir, et regardait des nuages cotonneux dériver à travers le ciel bleu.

Son père se trouvait non loin de lui, installé sur la balancelle, et lisait un gros ouvrage relié de cuir vert.

Ils n'avaient échangé que quelques mots, depuis leur réveil, mais ce silence serein lui convenait assez bien.

Lorsqu'il voyait ses grands-parents ou même ses tantes, ils voulaient toujours lui parler du décès de sa mère. Ils lui demandaient comment il allait, si ce n'était pas trop difficile, s'il souhaitait parler d'elle... Et bien souvent, ils ne se souciaient pas vraiment de ses réponses, n'en faisant qu'à leur tête.

Scorpius, lui, ne voulait pas penser à sa mère. A quoi bon ? Elle était partie, à présent, et rien ne pourrait changer cet état de fait.

Seuls son père et Albus semblaient le comprendre. Roussette ne lui avait pas posé de questions sur elle, quand il les avait vus quelques jours plus tôt, mais il avait compris à la lueur qui brillait dans ses yeux qu'elle en mourrait d'envie.

Si Scorpius n'avait aucune difficulté à partager ses joies et ses réussites, il avait toujours eu du mal à parler de ses peurs ou de ses peines.

De plus, en l'occurrence, ça ne servirait de toute façon pas à grand-chose de s'étendre là-dessus.

Penser à ses amis le fit sourire. Oui, il avait passé un très bon moment en leur compagnie, même s'ils n'avaient rien fait de spécial.

C'était justement cette banalité qui lui avait plu. Quelques jeux de société chez Roussette, une balade dans Godric's Hollow où vivait Albus, rien de plus, mais amplement suffisant.

Contrairement à ses grands-parents paternels qui avaient tenu à l'emmener en weekend au bord de la mer ou à ses grands-parents maternels qui voulaient toujours lui offrir plein de trucs pour, soi-disant, lui changer les idées...

Absurde.

- Au fait, Scorp', l'interpella son père.

- Oui ? répondit-il en se réancrant au présent.

- On a reçu un message de tes tantes Daphné et Millicent, ce matin. Elles partent en Suisse la semaine prochaine, chez les Bulstrode, et demandent si tu souhaites les accompagner ou pas.

Scorpius soupira, las. Il savait que ça partait d'une bonne intention, mais jamais auparavant elles ne lui avaient proposé de se joindre à elles.

Sa mère mourait et tout d'un coup, tout le monde se montrait ultra-protecteur envers lui alors que tout ce qu'il voulait, c'était justement qu'on le laisse respirer.

- En fait..., esquiva Scorpius, Hermione m'avait dit que je pourrais retourner chez elle avant la fin des vacances, pour revoir Al et Roussette...

- Hermione ?! souligna son père en se redressant dans sa balancelle pour le regarder plus franchement.

- Bah oui... Tu sais, Hermione Granger, la maman de Roussette...

- Et tu l'appelles Hermione ?!

- C'est son prénom, il me semble, non ? se défendit Scorpius. Et c'est elle qui m'a dit que je pouvais l'appeler comme ça. Pourquoi tu l'appelles toujours par son nom de famille, toi, d'abord ?

Il vit son père pincer les lèvres et se frotter les yeux d'un geste nerveux avant de répondre.

- C'est-à-dire... Elle et moi, nous ne sommes pas très... proches, tu comprends ?

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