The Skulls

Punch

Zèd.

"Zèd ! Il est l'heure de se réveiller !
Le blondinet ouvre en grand les rideaux de ma chambre pour laisser passer les rayons du soleil.
-Bordel de merde !
Mes iris brûlent et je me tortille dans tous les sens.
-Il est sept heures, habille toi vite pour que l'on commence l'entraînement.
-Un... entraînement ?
-Tu vas avoir un grand avenir Zèd, et ce n'est pas en restant allongé dans un lit comme un rat que tu deviendras celui qui fera peur à La Mort.
Je m'assois sur mon lit en râlant.
-Ça me fait chier ça ! Flemme de m'entraîner.
-Oh je vois, dans ce cas je te laisserai seul face aux habitants de Dust-Pen qui te haïssent...
Je m'étouffe à moitié en enfilant mon caleçon.
-Ils me haïssent !?
-Pas tous, mais pour certains tu es la cause de l'explosion de l'école. Tu es le fautif, le faucheur en trop, l'homme à abattre pour faire revenir les jeunes morts.
Sally me dit avec un calme olympien.
-On va éviter de crever, je suis déjà mort une fois et ça me suffit.
-Je suis tout à fait d'accord ! Alors magne toi, je t'attends dans la cour."
Il quitte la chambre sur ces mots. Une cour ? Mon Dieu mais je suis tombé sur une espèce de bourge ou quoi ? Avec sa casquette en tweed et son costard, il fait trop le beau gosse alors qu'il ressemble à une femme !

J'enfile les quelques fringues qui correspondent à mon style vestimentaire, soit tout sauf celui de Sally.
Dans la salle de bain, je constate la blancheur de ma peau, mes cheveux mal coiffés et mes cernes exubérants. Je ressemble à un ado gothique. Mon Dieu je veux mourir, c'est quoi cette gueule ?

J'arrange mes cheveux pour ressembler à quelque chose, puis me rince le visage pour me réveiller un bon coup. J'ai littéralement la gueule d'un cadavre.

Je descends les escaliers direction le salon, avant de m'entraîner, je veux bouffer.
Sur la table repose une assiette où des pains croustillants à l'ail m'attendent gentiment: "Zèd mange nous, Zèd mange nous !" Avec plaisirs mes chéris !
A peine ai-je le temps de poser ma main dessus qu'une force me pousse en dehors du manoir, traversant la baie vitrée pour atterrir dans la cour.

"Te revoilà Zèd. Je ne m'attendais pas à une telle entrée.
-Moi non plus... une fantôme m'a empêché de prendre mon petit-déjeuner.
-Voyons mon cher Zèd, les fantômes ça n'existe pas.
Il m'aide à me relever et époussette mes épaules.
La prochaine fois, tu éviteras d'essayer de piquer la nourriture de Shoji.
-Shoji ? C'est pas ton Daemo...
-Bien !
Il tape fort dans ses mains.
-Sais-tu te battre au corps à corps ?
-Bonne question.
-Aujourd'hui je vais t'enseigner l'essentiel du combat à mains nues, si jamais on venait à te désarmer. A ton âge, on ne peut pas faire un combat avec son Daemones alors on est maladroit, on ne sait pas trop comment l'utiliser, bref on fait n'importe quoi.
-Apprends-moi directement à m'en servir. Il est con ton raisonnement.
-J'adorerais, mais je n'ai aucune information sur ton Daemones.
-Y'a pas de... guide du Daemones ? Ou un mode d'emploi ?
-Non. Juste un almanach qui recueille tous les Daemones dont je connais l'existence. Il y a leur nom, un magnifique croquis fait par moi et une description imagée et vague afin qu'on ne décèle pas directement leur pouvoir.
-Et c'est toi qui as écrit cet almanach ?
-Bien sûr ! C'est ma petite fierté ! Je l'écrivais bien avant d'avoir mon propre Daemones. Dès que les premiers sont apparus, ils m'ont fasciné. Hélas, un Daemones ne peut nous dire d'où il vient ou nous raconter son passé, ils en sont simplement incapables.
Il n'y a pas de doute là dessus, Sally est bel et bien passionné par ces étranges armes. L'impatient en moi veut déjà connaître le nom du mien, j'espère qu'il a des pouvoirs aussi puissants que le Daemones de Sally. Se transformer en une forme adaptée aux faiblesses de l'ennemi, Sally est tout simplement invincible.
-Et donc, en quoi va consister mon entraînement ?
-Tu vas devoir me battre dans un combat sans Daemones, je ne voudrais pas que tu meurs dès maintenant.
-Quoi !? Y'a pas de case "théorie" ? On passe directement à la pratique !?
-Oh ! Mais ça c'est la théorie. La pratique sera le premier contrat que La Mort te donnera.
Sally parle toujours avec ce calme impassible, c'est à la fois très énervant et effrayant, en cent ans, il a dû en vivre des trucs !
-Bon et bien s'il suffit de ta casser la gueule, je devrais y arriver rapidement.
-Je te souhaite bonne chance. Pose ton Daemones ici s'il te plaît, à côté du mien, il n'y aura aucune triche.
Il me montre une table où son épée attend patiemment, je m'exécute alors.

Je viens à son niveau, me mettant en garde.
-Je vais pas y aller de mains mor...
Il me coupe en me frappant violement dans l'estomac, j'en vomis presque mes tripes.
Je recule de plusieurs pas avant de poser genoux à terre.
Bordel c'est quoi cette force !?
-Relève-toi, j'aurais déjà eu le temps de te tuer de trois manières différentes.
-T-Ta gueule... j'étais pas prêt...
Je cours sur quelques mètres pour lui assener un grand coup dans sa petite gueule.
Malheureusement, j'ai rêvé un peu vite, il me stoppe avec un coup de pied à l'horizontale qui m'arrive tout droit dans la mâchoire, j'ai cru l'entendre se déboiter.

La force de son attaque me fait voler avant de m'écraser face contre terre. Mon nez pisse le sang, impossible d'arrêter ce merdier et bouger la mâchoire me donne un mal de chien.
Je me relève en titubant. Ma vue est troublée, j'arrive plus à voir Sally.

Il est derrière moi, je n'ai même pas le temps de me retourner, qu'il frappe un grand coup directement au niveau de ma colonne vertébrale, je sens et entend mes os se craquer et se briser sous la violence.
Je suis paralysé, au sol, le visage en sang.
Sally prend le soin de me briser les deux jambes, il le fait méthodiquement et doucement. Je ne peux plus bouger de toute manière.

J'en ai honte mais la douleur m'a fait hurler, hurler si fort que mes cordes vocales auraient pu s'arracher. Je ne faisais même plus attention à ma mâchoire.
J'ai essayé de m'enfuir, par la seule force de mes bras.
Dieu que j'ai si mal !
La douleur parcourt tout mon corps.
-Où vas-tu Zèd ?
-Je... fuis... je... veux pas... crever...
Je le sens s'asseoir sur moi pour que je ne bouge plus. Je tente encore malgré tout de m'enfuir.
Il attrape mon bras droit.
-Dis un nombre entre un et cinq.
-Jamais !
-Aller, joue le jeu !
-Un !
Il me brise le pouce. J'hurle une nouvelle fois.
-Un chiffre entre deux et cinq."
Je tente de libérer mon bras mais sa force est... colossale ! J'ai la sensation d'avoir un immeuble sur le dos. C'est ça un Faucheur de cent ans ? C'est ce à quoi ressemble le Faucheur qui entraîne tous les autres ?

Pourquoi veut-il que je fasse peur à La Mort quand il me fait déjà peur à moi ?! Je ne pourrai jamais le dépasser !

Ce mec est littéralement invincible !!

Correction par: Hiddenkard16