The Skulls

Instruction

Sally.

"Mon école... détruite... parce qu'un nouveau Faucheur est arrivé en ville !?
Je me redresse, pleurant de rage, fixant celle qui m'a donné vie.
Foutaise !! Il faudrait que je le tue pour espérer enseigner à nouveau ? C'est du foutage de gueule ! Pourquoi vous m'infligez ça !?
-Sally calme toi...
Je repousse le bras de Shoji qui se pose sur
mon épaule la faisant tomber au sol.
-Parce que tu penses être la véritable victime Sally ? Tu penses aux proches des humains morts injustement ? Et moi ? Crois-tu que je fais ça par choix, ça me fait plaisir d'éliminer d'un claquement de doigts une vingtaines voire une trentaine de Faucheurs qui bossaient gentiment pour moi ?
-Si ça vous déplaît, pourquoi le faîtes-vous ?
-J'aimerais tant te donner une réponse qui te ferait plaisir, mais la vérité ou un mensonge te rendraient fou de rage. Ainsi je me tairai simplement. Au revoir, mes enfants."

La voilà disparue. Elle est sans doute retournée d'où elle vient. Me laissant... Nous laissant seuls.

C'est sûrement de notre faute, on aurait dû s'habituer à son absence, comprendre qu'elle a besoin de temps pour elle. Qui sait ce qu'elle vit. Si les croyances sont vraies alors elle n'est pas seule comme déesse. Nous sommes personne pour dire si La Mort fait mal son travail ou non. Il n'y a pas de mode d'emploi pour être dieu. S'il y en avait un, peut-être que tout ce qui suit ne se serait jamais produit.

Suite à ça, les proches des défunts, Shoji et moi, nous nous sommes fixés longuement. Alors je me suis relevé, j'ai dépoussiéré mes beaux vêtements. J'ai posé ma casquette en tweed là où elle devait être. Puis j'ai regardé une dernière fois les ruines encore flambantes de mon école. La chaleur des flammes venait s'ajouter a celle du désert. Ça devenait étouffant.

"Sally, partons.
M'a dit Shoji.
-Non on ne peut pas.
-Pourquoi ? Que veux-tu faire ici ?
-Je veux honorer une dernière fois mon poste d'enseignant. Cela fait cent ans que je forme et aide à former les futurs générations de Faucheurs. Et il y a ici un Faucheur nouvellement arrivé. Je le formerai si tel est le souhait de La Mort, et il sera puissant, tant qu'elle le craindra. Montre toi, nouvel arrivant !

Malgré tout ce que je disais, je ne m'attendais pas à ce qu'il s'approche, dégageant de la masse de gens. Il aurait pu avoir peur des jugements, peur des "s'il n'était pas venu en ville, l'école serait encore debout.", mais rien de tout ça ne semblait l'affecter. Son regard était celui d'un Faucheur, il n'y a pas de doute possible. Il est né pour tuer. Cet anonyme était le héraut de notre condamnation. La Mort allait le craindre, ça oui, et le voyant avancer vers moi, je nous faisais faire un pas de plus vers la fin de ce monde.

Il n'est pas si grand, il devait faire un mètre quatre-vingt à peu près, il n'est ni gros ni maigre, sa peau est pale comme si elle était encore morte. Il est mal coiffé avec des cheveux noirs plutôt longs même s'ils sont bien plus courts que les miens, il a des grands yeux marrons presque vides. Il avait bien la gueule d'un Faucheur fraîchement revenu à la vie.

-C'est moi, le "nouvel arrivant". Appelles moi Zèd je te prie.
Je le salue poliment en souriant.
-Enchanté Zèd, je suis Sally. J'étais le directeur de cette école, tu seras mon dernier élève le temps que tu te fasses un nom ici et que La Mort te donne ta première mission. En attendant tu apprendras tout ce que nous savons, Shoji et moi.
-Qui est Shoji ?
Me demande l'air perplexe, cherchant mon amie qu'il ne peut voir.
-Tu n'as pas besoin de la connaître tant que je te rapporte ses paroles.
-D'accord... C'est bizarre ça mais on va faire comme si j'avais rien entendu.
-Oui il vaut mieux"
Je lui souris toujours poliment, il a l'air inquiet lui qui semblait si sûr il y a quelques secondes.

Ainsi je commence ma route vers mon chez-moi, je logeais dans l'école en tant que directeur, mais maintenant je peux retourner dans ma petite maison. Il va falloir faire du ménage je pense, ça me fait un grand mal au cœur que d'imaginer ma maison ravagée. Zèd me suit en silence bien que je ne lui ai rien demander, il marche à quelques mètres de moi. Shoji me chuchote qu'il lui fait peur, moi je l'aime bien. J'apprécie tout particulièrement d'aider les petites âmes perdues comme lui, il a besoin d'un toit, de réponses à ses questions, de savoir des choses simples sur nous les Faucheurs.