The Skulls

Questions

Sally

Cela fait maintenant plusieurs jours que j'entraîne Zèd et je peux en tirer plusieurs conclusions:
Premièrement, ses capacités d'auto-régénération sont très bonnes. Il ne lui faut que quelques heures pour réparer un os brisé. Quand nous utiliserons nos Daemones, je verrai le temps qu'il lui faut pour régénérer un membre entier et s'il peut survivre la tête tranchée.
Deuxièmement, il ne manque pas de détermination ! Je pensais que le premier jour le démotiverait mais ça a eu l'effet inverse. Persuadé que suis imbattable, il se donne à fond pour me donner une bonne correction. Quand il y arrivera, il sera prêt.
Troisièmement, ses nerfs sont de moins en moins sensibles à la douleur. J'ignore s'ils s'habituent ou alors si Zèd est incapable de les soigner. Dans le deuxième cas, il ne sera plus sensible à rien, ça peut être un avantage comme un inconvénient durant un combat mais j'ai peur qu'il devienne trop sûr de lui.

Ensuite, Shoji a commencé à converser avec le Daemones de Zèd. C'est uniquement grâce à elle que mon petit almanac recensant les différents Daemones existe. D'après elle, il n'est pas très bavard et il a fallu négocier longtemps pour connaître son nom.

"Blade'n'Bullet"

J'ai déjà écrit une page dans mon almanac pour un certain Blade'n'Bullet mais j'y ai dessiné une fine épée noire... étrange. C'est le moment de corriger cette erreur.
Cependant il a refusé de nous dévoiler ses capacités ni même la signification de son nom. La Mort ne nomme pas un Daemones par hasard, au contraire, cela nous donne la clef pour le comprendre et connaître son pouvoir.
Shoji, tout comme le Dieu des vœux Shojin, exauce les souhaits. Enfin, ça c'est la version courte. Son pouvoir est bien plus complexe et je n'en ai pas encore saisie les subtilités.

"-SALLY !!!
Zèd hurle de toute sa colère depuis la cour. J'ouvre une fenêtre de ma baie vitrée et lui répond.
-Que se passe-t-il mon cher ?
-Viens ici que je te botte le cul ! Je suis chaud bouillant !
Je ris un peu et ferme la fenêtre. Qu'il en soit ainsi alors. Je sors pour le rejoindre, enlevant mes gants de soie que je pose non loin de là.
-On commence dès que tu es prêt Zèd.
A peine ai-je fini ma phrase qu'il m'attaque. J'attrape son poing droit avant qu'il ne me touche, il riposte avec un crochet du gauche que j'attrape de la même manière. On est maintenant dans une posture où seuls nos pieds (ou notre tête si on est assez fou) peuvent attaquer. Enfin ça, c'est que doit penser Zèd.

Moi, je relâche sa main droite pour le retourner en faisant tourner son autre bras, lui faisant une clef de bras. Je le pousse au sol, le mettant à quatre pattes, toujours en tenant son bras.
Je crois avoir appuyé trop fort car j'entends son épaule se disloquer et Zèd pousse un petit cri de douleur.
-Enflure !
-Je pensais que tu étais "chaud bouillant", ça a pourtant duré bien moins longtemps que d'habitude.
-C'est bon tu peux me lâcher !
Je m'exécute et il se relève doucement en tenant son épaule.
-Je m'excuse pour ça, j'ai vraiment pas fait exprès...
-Tu réagis trop vite à tout ce que je fais !
-Faut utiliser sa tête quand on se bat mon petit Zèd."
Il soupire agacé et retourne vers les sacs de frappe. Enfin LE sac de frappe ! Il les a tous explosés !!
Je ne m'en rends pas compte mais Zèd a gagné beaucoup de force et ses muscles se sont énormément développés ! Est-ce en lien avec ses capacités auto-régénératrices ?
S'il devait affronter un humain, il gagnerait haut la main, mais ça ne lui suffirait pas, je m'en doute bien.

                   [Plus tard dans la soirée]

Impossible de dormir, ni pour moi ni pour Shoji... il est approximativement trois heures du matin. J'ai passé ma soirée dans ma bibliothèque, cherchant les vieux bouquins que j'ai écris. Un mot hante nos pensées "Blade'n'Bullet". Ce nom je suis sûr de l'avoir déjà entendu mais c'était sûrement il y a plusieurs dizaines d'années !
Même Shoji a oublié, pourtant elle se souvient avoir eu une discussion avec un couple se nommant Blade et Bullet. Elle se rappelle d'un fort sentiment d'insécurité, de malaise ou de peur. Ce couple l'effrayait mais elle ne sait plus s’ils étaient des Deamones. Ils semblaient trop vils pour ça.

Moi je fouille encore et encore mais je ne trouve rien ! Ça m'énerve, je ne trouverai pas le sommeil tant que je n'aurais pas de réponse à mes questions. Mais ça ne sert à rien de s'acharner, je ne trouverai rien ici.

Je dois retourner à l'école de Dust-Pen.

Avec un peu de chance, la bibliothèque est intacte. Elle était au sous-sol car, à mon grand désespoir, peu de Faucheurs voulaient vraiment lire, alors j'ai déplacé la bibliothèque là où elle ne gênerait pas.

J'enfile mon manteau, ma casquette en tweed absolument confortable et mes gants et me voilà dehors. Je prends soin de fermer la maison à double tour. Shoji est avec moi évidemment, un Faucheur ne se déplace jamais sans Daemones, qui plus est, elle pourrait m'aider à trouver des réponses.

On arrive, après quelques minutes de marche dans le sable, devant les ruines de l'école. Certaines parties fument encore. Ce spectacle médiocre m'attriste et me blesse. J'ai été le directeur de cette école pendant plus de quatre-vingt-dix ans, et elle a été ma plus grande fierté. Une preuve que les humains et les Faucheurs pouvaient cohabiter. Aujourd'hui ils ont déjà perdu le peu d'éducation que mes collègues et moi-même leur avions donnée. Que c'est pathétique.
Je marche vers l'escalier menant à la bibliothèque, je remarque que la plupart des livres n'ont pas brûlé. Quelle merveille !
Enfin une bonne nouvelle !

Je cherche les bouquins que j'aurais pu écrire. Il y en a bien plus que je ne le pensais, en quatre-vingt-dix ans on a le temps d'en raconter des choses. J'aurais été bien triste que tous ces trésors de savoir soient emportés par les flammes.

Finalement, Shoji et moi n'avons gardé que quelques livres: "Deamones et Faucheurs, sont-ils dangereux l'un pour l'autre"
"L'effroyable affaire de l'an 166"
"Comment sont créés les Daemones ?"
"Un Deamones est-il vital pour son Faucheur ?"
C'est Shoji qui a trouvé le deuxième livre, me disant qu'elle ne se souvenait pas d'une "effroyable affaire" qui a eu lieu il y a quarante-six ans. Alors, elle le lit attentivement. Pendant que je me tape les trois autres.

C'est alors que je lisais le deuxième recueil que j'avais trouvé, que Shoji est venue me voir.
"-Sally. Je crois que j'ai trouvé quelque chose.
-Cette affaire aurait un lien avec le Deamones de Zèd ?
-Cette histoire concerne un jeune Faucheur qui était dans cette école. Son propre Deamones l'aurait tué.
-Quoi !? Pourquoi je ne m'en rappelle pas ?
-Il est écrit que tu avais trouvé d'où venait le problème et que tu aurais pu sauver ce Faucheur si tu avais appris son mal plus tôt.
-C'était bien le moi d'avant ça "si ceci... si cela".
-Regarde ce que tu as écris "Il existe en ce monde un Deamones qui consume l'âme de son Faucheur grâce à sa haine. Le Deamones est forgé à partir de deux esprits, il est donc impossible pour le Faucheur de lutter. Je travaille en ce moment sur un moyen d'empêcher qu'une telle tragédie se reproduise."
-J'ai vraiment écrit tout ça ?
-Même beaucoup plus.
-Je n'en ai aucun souvenir !!!
-Bah moi non plus Sally ! Et ça m'inquiète énormément ! Le livre ne donne pas plus d'indices que ça, et tu ne donnes pas le nom du Deamones qui mange les Faucheurs !
-Il n'y a qu'un Deamones glouton, et c'est toi Shoji. Tu as déjà vidé nos boites de gâteaux.
Elle se tait, s'avouant vaincue. Pour cette fois.
Je me relève et range les livres dans ma veste, prenant celui de Shoji en main, il pourra me servir.
-Où allons-nous ?
-A la mairie, il n'y a que là-bas que j'ai pu ranger un rapport détaillé de cette histoire."

Corrigé par: Hiddenkard16