Aïda et le courant d'Erh

Erh 5

Les Cors'Erh qui sont d'habitudes discrets à leur arrivée à la capitale sont aujourd'hui bruyants et chancelants. Ce qui attire bien des passants et déplaît à un grand nombres de ses habitants qui voit d'un mauvais oeil les Cors'Erh.

Acclamée par ses hommes Aïda fait une fois de plus retentir les talons de ses chaussures en cuire, sur les pavés jaunâtre de la capitale.
La capitaine porte sa tenue de lieutenant Cors'Erh, elle a cependant prit soin de faire coudre l'insigne de capitaine Cors'Erh sur la veste en cuir de Korn et de lui légué son tricorne.

Ce geste symbolique suffit pour que certains soldats courent en direction du palais, annoncer la nouvelle du changement de statut qui a eu lieu sans aucun accord de la royauté.

Les marches du palais, une rude ascension de 500 marches avant de pouvoir franchir les portes du palais, mais jamais, au grand jamais Aïda n'a soufflée ou soupiré à l'idée de monter ses marches.

Au contraire, la vue en haut du palais est à couper le souffle, une vue en dégradée sur l'archipel du sud s'offre à vous une fois au sommet des marches. Une vue panoramique, magnifique et une garde royale au garde à vous qui protègent les portes du palais.
Avec des étoiles plein les yeux, c'est toujours la même joie que d'atteindre le sommet des escaliers pour la capitaine corsaire.

C'est Hertin II en personne qui vient à la rencontre des cors'Erh.
Il sert la main d'Aïda puis salut Korn et les corsaires présents, un air entoushiaste s'affiche sur son visage, il semble ravi de voir les corsaires débarquer.

Après avoir guidé les corsaires dans la salle de réunion adéquat, Hertin II disparaît aussitôt, visiblement trop occupé,  il laisse le soin à ses ministres de s'occuper des Cors'Erh.

Aussitôt le visage squelettique et désapprobateur du ministre des lois et de l'armement apparaît à la table.

Le regard hautain et spéculatif du ministre scrute la lieutenant corsaire ainsi que Korn. Détaillant de haut en bas les deux individus, il finit par encrer son regard glaciale dans celui de la corsaire.

Mais le regard orangé de la corsaire tranche rapidement la froideur du ministre qui déstabilisé par t'en de fougue dans son regard, s'assit à la table et sort son bloc notes ainsi qu'un stylo, il saisit ses lunettes et les plaqua sur son nez puis commença aussitôt son discour.

-Je note que vous n'avez pas fait par d'un changement de statut à la royauté, lieutenant. À quoi est-ce dût ?

- Je pars en mission, en mon absence et jusque nouvel ordre, c'est à Korn Bazit que vous devrez adresser vos instructions.

Le ministre se tut un instant, laissant Korn se présenter et repris ses propos toujours avec le même ton désapprobateur et hautain.

-Il sera donc capitaine Cors'Erh à compté de ce jour. Bien. Pour qu'elle mission vous engagé vous ? Dois je vous rayé de la liste des activités de la royauté? Demanda le ministre en survolant le nom de la corsaire avec son stylo.

-Je sais que vous en rêvez, mais non. Je pars en mission pour intégrer les troupes d'Eoly. Affirma la corsaire le sourire aux lèvres.

Le ministre rangea son stylo, posa ses lunettes et croisa ses doigts entres eux, un regard septique sur la corsaire.

- Souhate. Vous partez seule ? Demanda l'homme.

-Affirmatif.

-Bien. Vous avez 2 semaines. Affirma le ministre en se levant de sa chaise et en commençant à quitter les lieux.

-Sauf votre respect monsieur, 2 semaines me paraissent peu pour l'importance de la mission. Affirma l'ex lieutenant Cors'Erh.

Le ministre se retourna et afficha un sourire narquoi.

-Vraiment ? Dit-il avec ironie.
-Alors que proposez vous Ranid? Déclara t'il sèchement.

-Si vous tenez à donner une durée à cette mission alors prenez plutôt 2 à 8 mois minimum. La confiance de ses hommes ne me sera pas accordé de suite, à tenter que j'intègre ses troupes du premier coup.

Le ministre ria aux éclats.

-Croyez vous vraiment que la royauté va s'engager sur une durée aussi longue et vous verser votre dût durant autant de temps, tandis que vous participerez aux actions de piraterie contre le gouvernement sous la tutelle d'une criminelle? S'exclama l'homme.

-Si cette mission, d'une grande importance m'a été proposée c'est que vous me pensez digne n'est ce pas ? Alors si ma loyauté ne vous suffit pas que vous faut il de plus ? Demanda la corsaire sachant d'avance que le ministre attendait cette remarque.

-La remise en question de votre titre. Si vous échouez ou si vous ne donnez pas d'informations utiles régulières à la royauté sur Eoly Centos, vous perdrez vos droits et votre titre de corsaire. Le regard méprisant et spéculatif du ministre se mit à briller. Visiblement fier de sa proposition.

- Souhate. Répondit la lieutenant en contenant la colère de ses hommes.
-Avez vous d'autres informations pour cette mission? Demanda Aïda.

- Aucunes autres, disposez. Déclara le ministre en quittant les lieux, le sourire aux lèvres.

Aïda s'exécuta tandis que ses hommes tentaient de faire rendre raison à celle-ci. Une telle injustice à la moindre erreur avait toujours était le mode de fonctionnement du ministre envers Aïda. Visiblement mécontent de voir une femme monter dans les rangs militaires de ses troupes il avait décidé de ne lui accorder que le titre de lieutenant, tandis que capitaine était le véritable titre. Depuis la guerre entre ministre et Cors'Erh avait éclaté.

Chaque rendez vous avec le ministre était une corvée, chaque ordre discuté se terminé en chantage et remise en question de tous ce que Aïda Ranid avait acquéri.

Il en avait toujours était ainsi, mais Aïda n'avait jamais échoué, aucunes missions. Toujours triomphante et agaçante, le ministre devenait donc de plus en plus sévère à chaque mission proposé, espérant le faux pas qui la baniera des Cors'Erh et du service de la royauté.

~

Elle ne le savait pas encore, mais en acceptant cette mission, son rêve allait prendre fin, tout comme sa vie entière aller basculée. Plus jamais elle n'empreintera les marches du palais, plus jamais elle ne s'adressera à la royauté, plus jamais elle ne verra la garde royale. Plus jamais.