Prologue - Tout ça, c'est de la faute de Cupidon !

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 ♫ Crushin' My Fairytale – Celeste Buckingham ♫


Des fois, je me demande ce que j'ai bien pu faire pour mériter tout ça. On récolte ce que l'on sème ? OK, mais je n'ai rien semé du tout moi ! Plus j'y pense et plus je me dis qu'il existe forcément un coupable derrière toute cette mascarade. D'ailleurs, qui contrôle mieux les sentiments que ce stupide Cupidon ? Non, vous ne rêvez pas ! Je parle bien de Cupidon, le dieu de l'amour. Si ce diabolique petit ange existait vraiment, je l'attraperais par les ailes en veillant à bien arracher chacune de ses plumes ; je tirerais de toutes mes forces sur sa couche-culotte afin de la claquer d'un mouvement brusque, puis je briserais son arc pour qu'il ne puisse plus jamais tirer ses foutues flèches sur des gens qui ne lui ont rien demandé. Si j'en détenais le pouvoir, je lui planterais moi-même ses flèches dans le cœur afin qu'il éprouve à son tour cette atroce souffrance : tomber irrémédiablement amoureux d'une personne qui ne partage pas nos sentiments.

Comment en suis-je arrivée là ? J'étais très bien dans ma tour d'ivoire, plongée dans mon fauteuil à lire des romans, regarder des séries télévisées avec Fanny et faire les magasins du centre commercial avec Romain, dit Romy. J'étais heureuse ainsi et je ne demandais rien d'autre. Mais il a fallu que cet imbécile de Cupidon m'envoie une de ses foutues flèches. Depuis, une seule personne ne cesse de hanter mes pensées : Thomas Ménard, mon meilleur ami. Et le hic – car il y en a toujours un, vous le comprendrez bientôt – c'est qu'il n'a pas reçu une flèche identique. Il en a bien obtenu une, mais elle ne me concernait pas. Mon amour sans retour est définitivement voué à l'échec. Depuis des années, je sais que lorsqu'ils sont à sens unique, les sentiments peuvent nous faire souffrir de manière considérable ; mais assister au spectacle où l'élu de mon cœur tombe sous le charme d'une autre fille et n'en être plus que réduite à un second rôle de confidente, ça fait encore plus mal. J'ai l'impression qu'on a ouvert ma poitrine pour en déloger mon cœur et qu'un poids lourd s'amuse à rouler dessus. Inlassablement. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. D'ailleurs, si des miettes subsistaient, je n'aurais plus la force de les ramasser pour le reconstituer.

Alors, un petit conseil : si un jour, vouscroisez la route de Cupidon, fuyez à toutes jambes et ne vous laissez surtoutpas transpercer par ses flèches empoisonnées. Ne faites pas la même erreur quemoi.

Ce stupide Cupidon (sous contrat d'édition avec Hachette)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant