Epilogue

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Le commissaire arrive enfin sur les lieux, toute son équipe derrière lui. Un nouveau meurtre a été signalé dans la nuit. Le deuxième en une semaine.

La sirène commence à lui bourdonner dans les oreilles, aussi est-il bien content de pouvoir descendre du camion. Il claque la portière derrière lui, et ne perd pas une seconde pour s'avancer vers l'imposante bâtisse.

Pistolets en main, les éclaireurs s'avancent, sur leurs gardes. Le commissaire les observe de loin avec le reste de l'équipe. Ils analysent attentivement le terrain de leurs yeux perçants. La pelouse devenue sauvage, les arbres morts qui parsèment le terrain...

Un des policiers revient et annonce au commissaire :

- Deux hommes ont été retrouvés morts, Monsieur. Nous avons fouillé le reste du domaine, rien à signaler. C'est au bas d'une fenêtre, de l'autre côté de la maison. Si vous voulez bien me suivre...


Le commissaire acquiesce lentement, et emboite le pas du policier qui vient de lui parler.

La scène n'est pas belle à voir. Pourtant, le commissaire en a vu durant sa longue carrière.

Deux hommes, presque inidentifiables tant ils sont recouverts de sang, sont étalés sur le sol.

Le premier est sur le dos, les bras et les jambes écartés, une expression surprise et terrifiée figée sur le visage. Il nage dans une mare de liquide rouge écarlate. Probablement est-il tombé de la fenêtre, ce n'est donc pas étonnant de le voir ainsi « éclaté » sur la terre humide mais dure.

Le second se trouve sur le ventre, recouvrant à moitié le premier. Il a dû être également tué par le choc. Son visage et son sourire carnassier ne montrent que de la haine, ses yeux que de la rage. Il semblait décidé, déterminé, sans aucune hésitation, la main étreignant un poignard encore enfoncé dans la poitrine de l'autre homme.

Le commissaire sursaute, et se retourne vers son collègue qui vient de tousser pour attirer son attention.

- Après quelques recherches, nous avons enfin trouvé l'identité de ces deux personnes. Le premier est François Starwell, et on est ici même sur son terrain, et le second se nomme Jonas Nigian.

- François Starwell et Jonas Nigian... murmure le commissaire, dans l'espoir que répéter leurs noms pourrait l'aider à trouver la cause de ce meurtre.

Puis, relevant la tête pour s'adresser à l'ensemble de sa troupe, il dit haut et fort :

- Bien, appelez l'équipe des médecins légistes afin de tirer tout ça au clair. Je vais ensuite faire un compte rendu détaillé, puis...

Il continue de dicter ses ordres, tandis que les policiers s'animent, leurs tâches enfin attribuées.

La matinée passe lentement, très lentement. Le commissaire ne sait plus où donner la tête en vue de tous ces événements inattendus.

D'abord, un enfant, d'une dizaine d'années, qui arrive dans le jardin d'on ne sait où. Cet enfant... le commissaire en frissonne encore. Il préfère ne pas y penser.

Puis ensuite les recherches sur le meurtrier, et sur la cause qui l'avait amené à commettre cet acte. L'expression qu'affichait son visage ne laissait aucun doute quant à son intention.

Les policiers s'occupent d'interroger toutes les personnes qui pouvaient avoir ne serait-ce qu'un tout petit lien avec Jonas Nigian, même si ce lien se résumait à l'avoir croisé dans la rue. Et les réponses sont déroutantes. Un homme tout à fait normal, discret, qui ne connaissait nullement Mr Starwell et qui vient pourtant de mettre fin à ses jours.

Le commissaire réfléchit, au volant de son camion, avec pour compagnie trois membres de son équipe. Il murmure en boucle ce nom, tentant d'en comprendre plus sur ce Jonas.

Enervé de réfléchir en vain, il décide de passer voir comment avancent les fouilles de l'appartement de Mr Nigian.

Il pénètre dans l'immeuble et gravit les marches des escaliers jusqu'à arriver enfin dans l'appartement. Le chef des opérations lui fait un rapide compte-rendu, qui est pour l'instant bien court, pour ne pas dire inutile. À l'évidence, ils n'ont rien trouvé. Mais soudain, un homme vient les interrompre.

- Commissaire ! s'exclame-t-il. Nous avons trouvé quelque chose !

L'interpellé le suit, et l'homme l'amène devant une lame du parquet qui vient d'être soulevée. Le commissaire y découvre un petit journal, assez vieux, et abîmé.

Il s'en saisit, lit sur la couverture « Journal d'un assassin », signé « du mystérieux J.N. ». Il ouvre la première page, et commence sa lecture, la vérité s'échappant de l'encre qui noircit le papier.

Journal d'un assassin - [NOUVELLE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant