Chapitre 27

111 10 3
                                    

Précédemment dans Ruban et Porte-Jarretelles :
Prudence est une jeune prostituée du 17e siècle, originellement entourée de quelques prostituées, elle décide de quitter cette vie afin de rejoindre son premier amour : Ruben, dans un cirque. Le découvrant sous un nouveau jour, abusif, violent, voleur et manipulateur, Prudence quitte le cirque grâce à l'aide de son ami Jean. Avant de partir loin, elle emmène sa mère et la conseille d'arrêter le métier. Elles s'installent dans un bordel où Prudence rencontre ses premières et véritables amis, dont Rose avec qui elle se lie sincèrement. Toutes les deux, elles partent fréquenter une sphère plus bourgeoise de la société afin d'amasser assez d'argent pour soutenir la vie du bordel. De fil en aiguille, Rose et Prudence arrivent au château du roi. La première arrête le métier et devient femme de chambre tandis que l'autre s'insère parmi les siens, découvrant les ficelles de la cour, les prostituées favorites des pairs du roi ainsi que Mr. de Baivel, qui ne semble pas indifférent à ses charmes. A travers ce nouvel univers, elle semble s'impliquer dans un problème qui la dépasse puisque le frère du roi est revenu à la capitale sans que son fils, François, ne s'en réjouisse. Au contraire, il voue une admiration sans faille à Mr. De Chenon, homme qui n'inspire ni la sympathie, ni la confiance auprès des nobles de la cour. François, développant une certaine affection pour Prudence, son père est venu à elle pour lui demander de veiller sur son fils.

- Comment osez-vous me faire du chantage ainsi ? Se renfrogna le frère du roi

Essayant de garder contenance, je relevai le menton en affrontant son regard. Il soupira en croisant les bras. Les yeux dans les yeux, nous nous affrontions avec sévérité. Je décidai de reprendre la parole :

- Vous êtes obligés de me faire confiance maintenant que vous savez que votre fils m'apprécie. C'est à moi d'avoir confiance en vous à présent.

Le prince grimaça, il savait que j'avais raison. J'étais son seul espoir et j'avais su montrer que j'étais quelqu'un d'honnête, notamment grâce aux propos des pairs.

- Que veux tu savoir?

- Tout, je ne veux pas de faux semblant entre nous, votre altesse !

Il roula des yeux, sérieusement agacé par mon impertinence. Il fallait peut-être que je me calme un peu.
Le prince me proposa de m'installer à nouveau sur la chaise et me fit face, les mains jointes essayant de savoir par quoi commencer.

- C'est compliqué. Vous devez me faire la promesse de ne jamais rien révélé de ce que je vous dis ce soir. Ni François, ni vos amis, ni les pairs. Personne.

Je hochai la tête, visiblement concentrée. J'étais enfin prête à connaître la version de son histoire.

- Le mariage que j'ai eu avec sa mère était un mariage forcé. Comme la majorité des mariages des nobles me direz-vous...

Il leva la tête vers moi, attendant une réaction de ma part, peut-être de la pitié. Mais il n'eut rien de ma part, j'étais silencieuse et attendais pieusement la suite.

- C'est mon frère qui m'a demandé de me marier au plus vite pour cacher... mes préférences.

Je levai un sourcil, ne sachant pas où il voulait en venir.

- Disons le simplement, je n'aimais pas ma femme et elle ne m'aimait pas. Nous n'avons eu qu'un enfant ensemble, j'avais eu un fils en bonne santé et je n'avais aucune raison de rester à ses côtés plus longtemps.

Son histoire ne me sembla pas différer d'une autre mais avant de faire le moindre commentaire, je le laissais s'expliquer jusqu'au bout.

- Mes fonctions de prince m'ont amené à m'éloigner de ma famille. Je faisais des voyages réguliers entre le royaume et les pays voisins. En effet, j'aimais voyager et cela me permettait d'être loin de ma femme.

Ruban & Porte-jartellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant