Chapitre 2

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Sept heure du matin, le réveil sonne. J'ai mal dormi la nuit dernière comme peut en témoigner mon visage : cernes noires, yeux bouffis, teint blafard et joues tombantes. A côté, même un zombie aurait meilleure mine. Je fais de mon mieux pour camoufler les dégâts sous une couche épaisse de maquillage. Cependant, le miracle ne se produit pas, j'ai toujours la même tête de déterrée.

Posé sur la table de nuit, mon téléphone clignote. Un message m'est parvenu pendant la nuit.

"Salut Alba,
Je tenais à t'écrire un message avant qu'on ne se quitte définitivement. J'ai passé trois années merveilleux à tes côtés. Tu as fait de moi un homme et je ne peux que t'en remercier. Grâce à toi, j'ai énormément mûri, pris confiance en moi et aimé comme je n'ai jamais aimé auparavant. Tu m'as rendu tellement heureux... Tu es une très bonne personne, gentille, touchante, intelligente... et par-dessus tout, tu es absolument magnifique. Tu dégages une prestance qui m'a éblouie tous les jours. Je crois que je ne te l'ai pas dit assez souvent et c'est ce qui a certainement fait que nous en sommes arrivés là. En tout cas, saches que l'on se quitte en bons termes. Je ne t'en veux pas. J'imagine que c'est un choix très difficile que tu as dû faire.
Je pense encore fort à toi malgré mon envie du contraire.
Au revoir, tu auras été mon premier amour."

Plusieurs fois, je relis le message et chaque relecture me fait l'effet d'un coup-de-poing asséné dans le creux de l'estomac. La souffrance et les regrets se dégagent de chaque mot écrit. Louis doit être dans un état lamentable. Au fond du gouffre. La chute a été violente. Lui, jeune prodige travailleur et ambitieux, à qui tout réussi, se prend une énorme gifle dans la figure par la personne la plus chère à son cœur. Je me sens détestable, mais contrairement à hier soir, mes pensées se sont un peu ordonnées et clarifiées. Je suis intimement convaincue d'avoir fait le bon choix. Certes, cela me prendra un peu de temps pour réorganiser ma vie, trouver mes marques et m'habituer à la solitude, mais n'est-ce pas là la rançon de la liberté ?

La journée à l'école est longue et maussade. J'assiste à tous les cours, mais mon esprit est ailleurs. J'aurais tout aussi bien pu rester sous la couette toute la journée. Le pire moment de la journée survient lorsque mes deux amies, Fleur et Elena, que j'avais mise au courant de mes intentions, me demandent comment cela s'est passé et que je fonds en larmes au beau milieu du hall d'entrée de l'école.

- Viens par-là ma belle et assieds-toi, marmonne Fleur en m'agrippant le poignet d'une main et tirant une chaise de l'autre.

Nous nous installons à une table à l'écart tandis qu'Elena s'éloigne en direction de la cafétéria. Elle revient quelques instants plus tard avec une tasse de thé fumant au jasmin. Mon préféré. Cette petite attention me touche.

Fleur qui a toujours sa main enroulée autour de mon poignet glisse ses doigts entre les miens pour m'apporter du réconfort.

- Alors, ça y est, tu l'as fait...

Je plonge la tête dans mes mains pour masquer mes larmes et hoche la tête, incapable de parler. Elena me prend dans ses bras avec douceur, comme si j'étais une petit chose fragile.

- Tu as fait ce qu'il fallait.

- C'est un grand garçon Alba, il s'en remettra. Pourquoi culpabiliser alors que tu as simplement osé formuler la vérité ? Le mensonge ne pouvait plus durer. Tu as été droite dans tes bottes en disant tout ce que tu avais sur le cœur.

- Tu as été courageuse et honnête avec toi-même. C'est tout ce qu'il faut que tu retiennes. Tu es jolie, intelligente, drôle et attentionnée alors, je t'en prie, termine ce chapitre et tourne une nouvelle page.

En effervescence [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant