Chapitre 43

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Instinctivement, mon corps bouge vers l'autre moitié du lit. Je veux sentir sa peau douce, son odeur et sa chaleur contre moi. Malheureusement, ma main ne saisit que du vide. Surprise, j'ouvre subitement les yeux sur la pièce lumineuse et découvre que Mathéo n'est plus dans le lit, mais assis sur le canapé de la chambre. Vêtu d'un slip, les coudes posés sur les genoux, il est absorbé par son téléphone dont il pianote l'écran à toute allure. Il s'interrompt et un curieux sourire triomphant apparaît sur son visage.

- Qu'est-ce que tu fais ? je demande en rabattant les draps sur mon corps nu et exposé.

Immédiatement, il affiche une expression mi-coupable, mi-craintive puis verrouille le téléphone et le jette dans un coin du canapé.

- Je jouais à un jeu en attendant que tu te réveilles. Tu es belle quand tu dors.

C'est un compliment qui cache un mensonge. Il a détourné le regard comme si je l'avais surpris en train de faire quelque chose de mal. Je suis presque certaine qu'il ne jouait pas et qu'il envoyait un message à quelqu'un. Il s'allonge à mes côtés et dépose un baiser sur mon épaule avant de m'étreindre dans ses bras.

- Ça m'a manqué de ne pas te sentir contre moi.

Je souris faiblement, statufiée contre son torse. Cela ne suffira pas à me rassurer. Je crains qu'il n'ait envoyé un message à son ex, Carmen. Autrement, quelles raisons aurait-il eu de me mentir ? J'ai le cœur qui se serre à l'idée qu'il puisse lui parler régulièrement et peut-être même la voir dès que j'ai le dos tourné. Est-il possible qu'il joue sur deux tableaux ? Elle et moi en alternance, quand bon lui semble ?

- Tu sens bon, murmure-t-il, le nez collé entre mes omoplates.

Je l'écoute à peine. Ses propos me traversent de part en part sans atteindre mon cœur glacé. Pétrifiée par une série de doutes, je me demande si la moindre des phrases qu'il a prononcé depuis le début est sincère ou s'il s'agit d'une série de mensonges servis sur un plateau d'argent.

Tout à coup, j'éprouve le besoin de m'éloigner et de quitter ses bras qui m'enserrent dans un étau d'illusions. Je rassemble mes habits un à un et les enfile dos à lui, afin de masquer mon trouble. Sur le canapé, l'écran de son téléphone s'illumine. Son interlocuteur lui a répondu. Discrètement, je fais barrage de mon corps et jette un coup d'œil à l'appareil.

Adrian.

Je ne crois pas que ce prénom soit suffisamment répondu pour que Mathéo connaisse plusieurs personnes se nommant Adrian.

- Je ne savais pas que tu reparlais à Adrian.

Mathéo passe une main derrière sa nuque et esquisse un sourire confus.

- Je vois qu'on ne peut rien te cacher.

Profondément soulagée que l'interlocuteur soit mon colocataire et non pas Carmen, je laisse mes affaires en plan et me hisse sur le lit. Voyant que je m'apprête à le bombarder de questions, il prend les devants :

- Il y a quelques jours, je lui ai envoyé un message pour que l'on s'explique. Ensuite, on s'est téléphoné et on a parlé.

Mes yeux s'agrandissent de surprise.

- Et c'est tout ?

Allongé sur le côté, il pose sa tête contre son bras replié. Je m'oblige à ne pas me laisser perturber par son corps sublime et fixe mon attention sur son visage.

- Oui, c'est tout. Il n'y a pas grand-chose à raconter. J'ai eu tort de chercher à le contacter. Chacun reste campé sur ses positions et pense que l'autre a tort.

En effervescence [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant