Chapitre 11

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Même si ce n'est guère raisonnable, j'abandonne la boîte en plastique sur le bureau pour rejoindre la soirée. Dès que je fais mon apparition, Andréa se jette sur moi, me prend par la main, et m'entraîne à la cuisine où elle me sert une bière.

- Santé ! s'écrie-t-elle en entrechoquant sa bouteille contre la mienne.

Ses yeux noirs en amande brillent un peu trop et sa peau mat est rose au niveau des joues et du nez. J'avale une gorgée tiède du liquide amer puis suis ma colocataire qui tangue jusqu'au salon. En les pointant du bout du doigt, elle me récite tant bien que mal les noms des personnes présentes dans la pièce puis me propose une cigarette que je refuse.

Tandis qu'elle rejoint le balcon, je prends place auprès de Tim et Élisa que je salue d'un sourire. Comme à son habitude, Tim a glissé une main sous le tee-shirt de sa petite-amie et caresse voluptueusement son dos.

- Alors Alba, comment se passent les révisions ? s'enquiert Tim en parlant fort pour couvrir la musique. Tu avances ?

Je porte une nouvelle fois le goulot à mes lèvres avant de répondre :

- Ça pourrait être mieux, je suis en retard... Et toi, en tant que spécialiste des révisions de dernière minute, tu en es où ?

Il éclate d'un rire franc.

- Nulle part, c'est encore trop tôt pour commencer.

Je soupire quand je pense qu'il sèche les cours et qu'il révise toujours au dernier moment... Tim fait partie de ces rares personnes qui sont capables de réussir leurs examens en fournissant un minimum d'efforts.

- Et toi Élisa ? j'interroge pour faire bonne mesure.

- C'est bientôt, mais je me sens prête, répond-elle en tirant sa jupe en direction des genoux.

Élisa a une année de moins que nous et passe cette année le bac en filière littéraire.

- Comment est-ce que tu as fait pour convaincre tes parents de te laisser sortir un jeudi soir ? je questionne en réprimant un sourire.

Son teint d'ordinaire pâle prend une couleur soutenue et sa poitrine opulente se soulève sous son tee-shirt.

- Hum... J'ai dit à mes parents que j'allais réviser chez une amie et passer la nuit chez elle.

- Je vois... dis-je en hochant la tête. Plus c'est gros, plus ça passe.

- Exact. En plus, je leur ai dit que cette amie fréquentait une paroisse voisine de la leur tous les dimanches. Ça les a rassurés. Tu sais, je t'avais expliqué qu'ils sont contre les relations... euh... charnelles avant le mariage. Ils sont très stricts et ils me trouvent trop jeune pour...

Ses grands yeux cherchent un soutien dans les miens. Son malaise est évident et comme Tim ne se décide pas à intervenir, je décide d'interrompre son calvaire.

- Je comprends, dis-je amusée avant de me tourner vers son petit-ami. Tim, tu n'oublieras pas de confesser tes pêchés quand tu iras à la paroisse dimanche prochain !

- La liste de mes pêchés est trop longue, je suis voué à l'Enfer, ironise-t-il en jetant un coup d'œil à Élisa.

- Ne dis pas ça ! lance-t-elle offusquée en s'écartant.

Elle croise les bras contre sa poitrine et serre les lèvres comme une petite fille boudeuse. Je sais que Tim aime la charrier avec ce genre de phrases qu'elle déteste entendre. C'est un sujet de conflits entre eux.

- Il plaisantait, dis-je gentiment en lui tapotant le genou. Tu sais mieux que moi, à quel point ses blagues sont douteuses.

Tim dépose un baiser sur le sommet du crâne de sa petite-amie qui se détend presque instantanément puis se tourne vers moi en fronçant les sourcils.

En effervescence [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant