My god

22 2 0
                                    


ET JE NE TRADUISIS PLUS JAMAIS AUCUNE LETTRE DE CATHERINE EARNSHAW. KAMO S'EN CHARGEA LUI-MÊME.
Pour apprendre l'anglais, il apprit! Et vite! Et bien! Dès qu'il avait une heure de libre, il la passait avec Mlle Nahoum.

- Mademoiselle, j'ai trouvé quelque chose à dire en anglais !

Elle ne lui posa pas de question. Quand il voulut payer ces cours particuliers, elle eut un joli refus :

- Vos progrès me paieront, little Kamo.

Elle fût vite payée! La courbe des notes de Kamo grimpa comme la température en été (brusque été après un long hiver!). Il n'était plus jamais disponible. Toujours fourré dans un coin avec un de ces énormes dictionnaires que lui offrait sa mère. Il lui faisait sans cesse acheter de nouveaux.

Rendons-lui cette justice, la mère de Kamo eut lieu victoire modeste. Inquiète, même :

- Repose-toi un peu, mon chéri, je t'ai demandé d'apprendre l'anglais pas de devenir anglais !

Comme il ne répondais pas, elle me prenait à témoin :

- Dis-le-lui, toi, qu'il travaille trop! Emmène-le donc au cinéma

Puis elle retournait elle-même a ses dossiers. Car elle aussi travaillait de plus en plus tôt pour finir de plus en plus tard. Tout juste s'ils s'entrevoyaient dans une journée. Leurs deux chambres restaient allumées jusqu'à l'aube, Kamo voyageant dans des encyclopédie de langue anglaise, sa mère traitant les dossiers, toujours plus volumineux, qu'elle rapportait du bureau.

  Au fond, tout le monde était heureux. Mlle Nahoum, Kamo, sa mère... Il n'y avait que moi pour m'inquiéter. Faible mot, «m'inquiéter».

Cette histoire me rongeait le foie, tout bonnement. Dès la lecture de la deuxième lettre de Catherine Earnshaw, je sorte de signal d'alarme avait retenti en moi. Il confirmait le malaise où m'avait laissé l'écriture indomptée de la première. Il ne s'éteignit jamais. Au contraire, les semaines passant, il s'amplifia, et ce fut bientôt comme si toutes les sirènes de Londres hurlaient dans ma tête avant le bombardement!
  «Qu'est-ce que c'est que cette fille qui ne sait pas ce qu'est le métro et qui ignore l'existence du téléphone ? »
  Voilà la première question que je m'étais posée. De nos jours, il fallait vraiment vivre retirée pour ne pas savoir ça !
«À propos, retirée où ? » Dans sa lettre, Catherine Earnshaw disait toujours «ici» («la vie que nous menons ici» sans préciser l'endroit. Et cet ami. «H»... Pourquoi juste une initiale? Ce furent mes premières questions. Inutile de les poser à kamo sont la grande préoccupations était de savoir s'il était vouvoyé ou tutoyé. Incroyable...
  D'après ce que je comprenais de ses discours exalté, «H» était un enfant trouvé qui vivait dans la famille de Cathy, une sorte de révolté permanent, qui se foutait de tout, n'avait peur de rien et n'aimait qu'un être au monde : Cathy. Pus que «H», lui-même, c'était la puissance de cet amour qui enthousiasmait Kamo.

- Il ferait tout pour elle !

Parfois, quand nous marchions ensemble, Kamo s'arrêtait pile, en me saisissant le bras. (Une poigne terrible.)

- Tu sais, ce mec, Hindley, le frangin de Cathy, celui qui martyrise «H», tu peux pas savoir le salaud que c'est! Bourré du matin au soir. La semaine, il a balancé son propre fils dans la cage d'escalier. Heureusement, «H» était en dessous et a pu rattraper le bébé au vol.

  My God...

Kamo l'agence Babel (1992)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant