III. Retour à la Réalité

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claire danes as kaia hart ;

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claire danes as kaia hart ;


Suite à cet événement, Kwangsuk retournait victorieux au restaurant. Certes, Rig lui avait promis de lui rendre son argent, mais c'était un soulagement d'avoir tout récupéré.

L'adolescent se posait beaucoup de questions à propos de celui-ci. Qui était-il réellement ? Lui racontait-il la vérité, ou se jouait-il simplement de lui ? Tant de choses lui venaient à l'esprit rien qu'en mentionnant son nom. Ce garçon était un sacré mystère, et la bonne conscience du serveur lui disait qu'il valait mieux laisser ce genre de préoccupations de côté. Il était décidément trop curieux, cela finirait par lui nuire, et il avait déjà assez de problèmes comme ça.

Le tressé arriva devant cette façade qu'il avait vu un bon milliard de fois durant sa courte vie. Elle paraissait luxueuse, dans le même genre que les restaurants de l'entre-deux guerres en Occident, et c'était parfaitement le style qui attirait les occupants. Ses parents avaient bien joué sur ce coup-là.

Le jeune homme pénétra à l'intérieur, sac sur le dos – et Rig avait raison, qu'est-ce qu'il pouvait être lourd ! Comme d'habitude, la salle principale était bondée, et les clients le gratifièrent de leurs plus beaux regards remplis de jugement. Allaient-ils le laisser vivre, un jour ? Ces gens étaient vraiment incroyable ! Il n'y a pas une seule fois, au long de sa brève existence, où il avait réussi à traverser cette pièce sans qu'on ne le dévisage. Le voleur avait raison.

Ces gars étaient vraiment des tocards. Et puis qu'est-ce que je raconte, moi ? Je n'allais pas approuver ses dires, maintenant ! Il ne manquerait plus que ça !

Kwangsuk se faufila entre les tables le plus rapidement et discrètement possible pour enfin atteindre la caisse, inoccupée à ce moment-là. Il ouvrit le tiroir et commença à ranger les nombreuses pièces dedans. Ça lui prendrait sûrement des heures à tout remettre en ordre, encore une fois : merci Rig.

Alors qu'il maudissait sa récente rencontre de toutes les manières possibles et imaginables, une personne qu'il ne connaissait que trop bien vint s'installer à ses côtés.

« Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle en s'asseyant sur le comptoir.

– Descends de là, c'est pas fait pour poser tes fesses. », rétorqua le garçon sans lever ses yeux des pièces jaunes.

Il s'agissait de Kaia, une employée du restaurant. Une fille qui n'était pas née en Corée du Sud, bien évidemment. Elle était originaire d'un pays Nordique. Les propriétaires de l'établissement faisant louer l'appartement qui se trouvait au dessus, elle y habitait avec sa famille. Elle avait décidé de travailler ici histoire d'avoir de l'argent de poche et pouvoir se payer des produits de luxe.

Les occupants, je vous jure, toujours dans le superficiel !

Les deux avaient le même âge, et malgré les nombreuses remarques du coréen pour lui faire comprendre qu'ils ne seraient jamais amis, elle continuait d'essayer de l'aborder. On pouvait dire qu'elle était bornée.

Kaia avait un corps de mannequin, étant fine, sa mâchoire saillante, ses cheveux blonds parfaitement lisses et ses yeux clairs comme de l'eau de roche. C'était une très jolie jeune femme, on ne pouvait le nier. Elle attirait le regard de tous les clients. Ils semblaient l'apprécier, tandis que dans le cas de son collègue, c'était le parfait inverse. Ils ne faisaient pas partie du même monde, c'était une évidence pour le garçon, malgré le fait que Kaia essaie toujours de l'en dissuader.

« T'es vraiment un rabat-joie, souffla l'adolescente en redescendant de son perchoir, et sa phrase rappela affreusement Rig à son interlocuteur.

– C'est toi qui ne m'écoute jamais.

– T'as besoin d'aide ? demanda la blonde pour changer de sujet.

– Je me débrouille, c'est bon.

– Mais tu vas mettre des heures à ranger tout ça ! pouffa-t-elle en regardant le contenu du sac alors que Kwangsuk attrapa une autre pièce.

– Je ne te fais pas confiance, de toute manière, affirma-t-il en essayant de voir l'inscription sur l'objet qui était vraiment usé. Et puis tu serais capable de te tromper dans les compartiments, ce serait tout à refaire et on perdrait encore plus de temps.

– Pour qui me prenez-vous, monsieur Lee ? rit Kaia en croisant les bras.

– Pour toi, une fille qui est juste là pour pouvoir s'acheter du Gucci.

– Ce n'est pas parce que j'utilise mon argent dans des produits de luxe que je ne sais pas lire les inscriptions sur une pièce ! Regarde, celle-là est de dix cents ! annonça-t-elle en la tendant à son collègue. Tu vois, ce n'est pas si compliqué. »

Celui-ci soupira d'exaspération. Quand est-ce qu'elle allait lui lâcher les baskets ?

« Pourquoi est-ce que tu me détestes ? finit-elle par dire. Je n'ai pourtant rien fait de mal.

– Je n'ai pas vraiment de raison. Maintenant laisse moi travailler. »

Le visage de la jeune fille était triste, son interlocuteur l'avait rarement vue avec une expression pareille. Il y avait été un peu fort. Suite à ça, l'adolescente retourna en cuisine, le laissant seul avec le sac de Rig.

Il est vrai que le tressé pouvait paraître méchant avec Kaia, mais il ne voulait juste pas être en contact avec elle. Il ne l'aimait pas, et elle le savait, alors pourquoi insistait-elle autant ? Le garçon eut tout le loisir de tenter de répondre à cette question en rangeant la caisse. À son plus grand désespoir, sa petite solitude ne dura pas longtemps.

La blonde était de retour, visiblement, elle ne comptait pas le laisser tranquille.

« Je t'ai dit que je n'avais pas besoin d'aide.

– Je m'ennuie, annonça-t-elle, les bras sur le comptoir et la tête reposant dedans.

– Qu'est-ce que j'en ai à faire ? T'as qu'à prendre ta pause.

– C'est bien beau mais ça ne change rien au fait que je m'ennuie.

– Eh bien vas manger dans ce...

– Déjà fait, le coupa Kaia.

– C'est pas mon problème de toute façon, laisse-moi travailler en paix. »

La jeune fille tourna la tête vers Kwangsuk, une mine boudeuse peinte sur le visage. Si elle s'attendait à ce qu'il lui propose de l'aider, elle pouvait toujours rêver.

« T'as faim ? lui demanda-t-elle pour changer de sujet.

– Non c'est bon, merci, affirma son collègue, mais son ventre le trahit au bout d'une seconde à peine, ce qui provoqua le rire de son vis-à-vis.

– Tu veux quelque chose ? J'ai rien à faire.

– J'aurais trop peur que tu m'empoisonne, plaisanta le jeune homme.

– C'est toi qui dis ça ? s'étonna l'adolescente. La dernière fois que tu t'es retrouvé en cuisine, c'était l'apocalypse !

– Ne me rappelle pas ce sinistre jour, s'il te plaît.

– Il serait temps de reconnaître ton passé de terroriste culinaire !

– J'ai pas vraiment envie étonnamment, pouffa-t-il, ayant soudainement baissé sa garde face à elle.

– Maintenant que j'y pense, en parlant de terroriste, t'es pas censé être à l'usine ? », lui fit remarquer Kaia à juste titre.

Encore une fois, merci Rig de me faire oublier les choses importantes.

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