~ Les douleurs internes sont les plus fortes ~

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°°° Salut! Petite appartée! Cette histoire-ci peut être dure à lire ou dure tout court donc ben voilà attention à vous les coupains! Bonne lecture 🌵°°°


De l'autre côté de la porte, j'entends ma sœur crier mon nom. Je ne l'entends que faiblement, plongé dans mes pensées, les yeux rivés sur cette lame qui m'attire tant.
La main droite au-dessus du bras gauche, j'hésite. Je sais au fond de moi, que si je trace le premier trait, je ne pourrai plus faire marche arrière. Ce serait la fin de tout, un pacte muer avec celle qui détient la faux, lui promettant de bientôt la rejoindre. J'abaisse lentement ma main, et un frisson glacé vient soudainement me parcourir l'échine.
J'enfonce la lame un peu plus profondément dans ma peau, et aperçoit la première goutte de sang se former au bout de ce petit bout de métal. Je trace ce premier trait tant redouté et pousse un léger grognement de douleur. Mais la douleur physique n'est rien comparé à la douleur mentale.
Je laisse le sang couler le long de mon bras, pour finir sa route dans le creux de ma main. J'admire ce beau trait reflétant parfaitement bien ma souffrance et me dis que, comme moi, il doit se sentir seul.
Je me mets alors en quête d'en tracer un autre.
Les coups contre la porte deviennent de plus en plus violent. Comme ceux qu'il m'assainait sans une once de pitié, les jours où il avait besoin de se défouler.
La douleur est soudainement devenu bien trop supportable. Alors, d'un mouvement plus fluide et frénétique, je continue.
Avec cette lame, je trace ma vie, mais je trace aussi la fin de celle-ci.
Plus je trace, plus les blessures sont profondes et plus le sang coule. Je ne peux plus m'arrêter en si bon chemin. Je ne peux pas arrêter ma descente imminente dans les abysses de la mort.
Les coups ne deviennent plus que de lointains souvenirs, alors que je m'arrête enfin pour contempler mon oeuvre. La plus effroyable et la plus sanglante de toutes. Mais elle me représente si bien. Des traits sans aucune direction précise, créés juste pour faire souffrir. Totalement moi.
Les yeux dans le vague, je me lève du rebord de la baignoire et observe mon reflet dans le miroir brisé par un de mes précédents coups de poing. Mon torse nu est couvert de sang et mes bras me brûlent. Mes yeux sont rouges à force de pleurer ma rage et ma haine envers la vie, ma mâchoire douloureuse à force de retenir mes cris de douleur.
Lentement, je m'approche de la porte et la déverrouille. Elle s'ouvre doucement, me laissant le temps de remarquer que les coups ont cessés.
Lorsqu'elle m'aperçois, ma sœur se met à hurler puis je m'écroule au sol. Je vois dans le couloir ma mère se précipiter vers moi. Elle pleure. Ses larmes coulent sur son visage d'ange alors qu'elle me prend dans ses bras. Je me sens bien. Bercé par la chaleur de son corps. Elle me murmure des mots se voulant rassurant mais je n'entends plus. Ma sœur pleure silencieusement et je lui prends doucement la main.
J'entends la mélodie lointaine de l'ambulance mais c'est trop tard. Je vais finir ma vie dans le couloir de ma maison, auprès de ma mère et de ma sœur. La meilleure mort qui puisse être pour moi.
Je ferme doucement les yeux et prends le temps de regarder leur beau visage une dernière fois. Une dernière respiration, un dernier battement de cils, une dernière pulsation. Mon cœur s'arrête. Enfin. Je ne regrette pas. J'avais promis de rejoindre la mort et je l'ai fait. Dans mon poing fermé contre mon torse sanglant, reste encore un petit mot, dernière et unique trace de ma culpabilité.

*Maman, je suis désolé. Je n'ai pas su te protéger ni te garder. Comme le doit un bon fils. Mais je t'aime. Et rien, ni aucune lame, ni aucune larme, ne pourra défaire ça.*

Laisse libre court à ton imagination 💭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant