Tout détruire pour se sauver

Chapitre IX

- Ma chère et belle Betty, que vais-je bien pouvoir faire de toi ? demanda Curt, réthorique.
L'adolescente observait son ravisseur d'un regard assassin. Elle se questionnait également sur cette fameuse interrogation : qu'allait t-il advenir d'elle ?
La blonde essayait tant bien que mal de ne pas broncher face à l'éventail des possibles qui s'imposait à elle.
Le démon souriait.
Betty n'en revenait pas. Elle était habituée - si l'on peut dire - à toutes ces histoires sordides qui accablèrent Riverdale ces deux dernières années. Et pourtant, là, ligotée à cette chaise devant cet homme ; elle en était certaine.
Il était fou.
Et cela n'apporte jamais rien de bon.
Curt s'approcha. Il posa ses mains sur ses genoux de manière à se trouver à la même hauteur que son otage.
Sa tête s'inclina sur la droite, en un mouvement mécanique.
Les lumières tamisées du « Speakeasy » n'éclairaient qu'à moitié son visage de névrosé, ce qui le rendait davantage terrifiant.
Le rictus laissa les dents noirâtres s'échapper de l'insidieuse bouche du démon.
- Je comprends ce bon vieux Jug... affirma t-il en levant le long couteau qu'il tenait en main.
La lame se déposa sur la tempe de Betty. Un frisson la parcouru sous le métal froid.
- Il doit prendre son pied avec toi.
L'arme glissa jusque sur la pommette pâle de la jolie blonde.
- À t'embrasser...
Le métal percuta les lèvres rosées, tremblantes.
- Te toucher...
La pointe du couteau glissa le long du cou de Betty, y laissant de légères entailles.
- Tu es si désirable...
La lame touchait le décolleté de la victime tandis que Curt la déshabillait du regard.
Il se passa la langue sur les lèvres, envieux.
Qu'allait t-il lui faire ?
La violer ?
La petite amie de Jughead s'était résignée à s'attarder sur cette possibilité. Elle ne le pensait pas capable.
Néanmoins en cet instant, alors qu'elle scrutait les iris brunes du démon, elle comprit qu'il était prêt à tout. Fou de tout et de n'importe quoi.
Rien n'aurait pu l'arrêter.
Betty s'agita sur la chaise en bois noir.
Il fallait qu'elle sorte d'ici.
Peut être essayer de récupérer l'arme de son agresseur, ce qui lui permettra par la suite de se libérer de ses liens ?
Cela paraissait être la seule option aux yeux de notre détective. Cependant également la plus impossible à réaliser.
- Chut chut chut chut... murmura Curt, pointant l'arme sur le cou de la jeune fille.
Cette dernière se figea, n'osant faire un geste de peur d'enfoncer la lame directement dans sa carotide.
- Tiens toi tranquille. Je ne te violerai pas... quoique - il regarda vers le haut un instant - rien que pour mettre ton petit ami au bonnet dans une rage folle, je le ferai, déclara t'il nonchalamment.
Betty hurla à l'intérieur. Elle était si terrifiée et en même temps si en colère. Cependant rien ne la trahissait sur son visage, incroyablement neutre.
Elle ne se voyait pas faire autrement.
Elle ne se voyait pas donné la satisfaction à Curt de la savoir assaillie de peur et craintive face à lui.
Elle ne devait pas flancher. Garder le contrôle de ses émotions ; pour survivre.
Néanmoins pour permettre cela, elle implosait.
Tout en elle semblait prendre feu. Elle respirait difficilement et avait mal partout. Son cœur tremblait de douleur et de frayeur. Tout son être intérieur se contractait d'une grande violence sous le poids de sa haine.
Rien n'avait d'importance.
Elle se concentrait sur son but de sortir indemne de ce sous sol.
Elle se concentrait sur Jughead, qui l'attendait là-haut. Elle ne devait pas sombrer dans cette folie des quelques mètres qui les séparaient.
Elle devait tenir, pour lui. Ne pas perdre la raison, le revoir.
Et alors que ses organes se liquéfiaient, son expression elle, demeurait impassible.
- Tu m'impressionne Betty, franchement.
Curt recula, une moue affreuse au visage.
- Rester si forte face à l'adversité, c'est incroyable !
Il fit un grand geste du bras tout en serrant le poing, en signe de force.
Plus la situation avançait, plus Curt se dévoilait sous de nouvelles répliques ou gestuelles et plus cela effrayait Betty.
- Ne t'attend pas à une proposition incroyable de ma part, ravissante Betty, continua la gargouille, tout ce que je souhaite, c'est que tu convainques ton petit ami de laisser tomber son enquête contre nous et qu'après cela, tu rejoignes nos rangs.
La blonde cherchait à déceler le moindre tic qui trahirait Curt. La moindre faille qui confirmerait qu'il se joue d'elle.
Le regard insistant du jeune homme prouva le contraire : il était on ne peut plus sérieux.
Betty émît un rire nerveux.
Cela était totalement stupide. Le dévoué au « Roi des Gargouilles » savait pertinemment que cette dernière allait refuser. C'était insensé. Il devait forcément avoir autre chose en réserve.
La détective arqua un sourcil, souhaitant communiquer son dédain, malgré le risque que cela lui faisait encourir.
Il ne releva pas ce geste et en fût même amusé ; il aimait voir ce genre de réaction chez elle, typiquement celles qu'il aurait pu avoir.
- Plus particulièrement, j'aimerais que tu sois ma mule. Tu ne devras le dire à personne et tu ne changerais rien à tes habitudes, excepté convaincre Jugh de nous laisser tomber.
Betty abandonna son audace et se surprit à sérieusement songer à cette possibilité.
Elle s'imagina vivre dans cette situation. Mentir à tout le monde, se baladant les poches pesantes sous le poids des drogues, tout comme on porte un lourd secret.
Cela pourrait être envisageable, si la contrepartie est assez intéressante.
- Je sais ce que tu attends ; que je te dise ce que tu vas gagner en retour de tout cela ? Et bien voilà, je te propose de, déjà, te laisser remonter auprès de tes amis et d'ensuite, garantir qu'aucun autre meurtre ne sera commit durant tout le temps que vous resterez ici.
Curt venait de dévoiler à Betty ses plans. Il comptait rester comme cela plusieurs jours encore et même peut-être plusieurs semaines.
Avoir la certitude que ni elle ni ses proches n'allaient y laisser la vie était une proposition alléchante, néanmoins trop peu suffisante.
Si le démon eut espéré qu'elle accepterait sans broncher, pensant n'avoir aucune autre échappatoire, c'est qu'il la connaissait bien mal. Tous ceux qui avaient eu affaire à elle le savait ; il ne fallait jamais sous-estimer la benjamine Cooper.
Curt la détaillait attentivement, attendant une réponse qu'il s'imaginait déjà positive.
Betty planta son regard dans celui de son ravisseur et déclara, sans laisser d'autre choix à ce dernier que d'accepter :
- J'aimerais négocier.

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Hey !
J'espère que vous allez bien !
Si vous lisez ceci c'est que vous continuez à suivre  mon histoire et je vous en suis extrêmement reconnaissante.
Merci à tous ceux qui votent et laisse des commentaires, cela me motive à écrire une suite.
Un petit chapitre du point de vue de notre Betty Cooper, cela faisait longtemps que l'on avait pas de nouvelle du sous-sol 😝
Rendez vous bientôt pour un nouveau chapitre !
Gros Bisous 😘