C'était Betty.
Elle était là, devant lui.
Elle n'avait pas l'air trop mal, pas traumatisée par d'horribles choses que lui aurait faites Curt.
Elle n'avait pas non plus de marques, de blessures apparentes.
Jughead se sentait soulagé, si l'on pouvait dire. Néanmoins, il savait mieux que quiconque que la blonde était plus que douée pour cacher ce qu'elle ressentait. Qu'elle était capable d'afficher un faciès neutre ou même un tantinet joyeux, malgré la tempête se déferlant dans son cœur.
L'écrivain ne bougeait pas. Il fixait sa petite-amie remontée de l'enfer. Comme si elle était revenue d'entre les morts.
Jughead n'avait jamais été aussi mal.
Lui aussi savait se taire. Il ne parlait jamais de ses sentiments, excepté à Betty.
Néanmoins contrairement à cette dernière, lui portait sur son visage la noirceur de son âme.
A la vue de son copain, de ses yeux brillants de larmes, de ses traits haineux et de son expression désespérée, la benjamine Cooper était désemparée.
Elle savait comment il fonctionnait et connaissait donc le fond de ses pensées.
Betty lisait dans les yeux de Jughead toute la souffrance qu'il avait en lui. Elle y voyait les heures passées ici, pendant qu'elle était en bas.
Ils restèrent un instant comme cela. Se perdant dans la profondeur de leurs regards et de se qu'ils y lisaient.
Et d'un coup, tout disparu. Le bonnet gris senti ses épaules se libérer d'un poids et son cœur fut aussi léger qu'une plume, rempli d'amour.
Il accourut si vite qu'il semblait n'être qu'une ombre parmi les ténèbres.
Ses bras entourèrent Betty en une étreinte puissante. La pression retombait. Il pouvait la voir, la toucher. Elle était réellement là, dans ses bras.
Il ne voulait plus la lâcher, plus jamais. Il avait si peur qu'à peine aurait-il rompu leur câlin, que sa petite-amie lui aurait été enlevée.
Il avait l'impression que si il la laissait ne serait-ce qu'une fraction de seconde loin de lui, Curt la remmènerait dans cet horrible sous-sol.
Curt...
Le sous-sol...
Si Jughead avait cherché à comprendre ce qu'il se passait dans son cœur et son esprit à cet instant, il n'aurait vraisemblablement pas eu ses réponses ; ses émotions jouaient au yoyo avec lui. Elles disparaissaient aussitôt qu'elles furent arrivées.
Et à présent, il n'était plus question d'un quelconque amour ou soulagement. Il n'était plus question de la joie des retrouvailles.
La haine avait pris le dessus.
Il se tourna vers Curt qui lui, affichait cet insupportable sourire diabolique qui ne le quittait jamais.
Jughead sentait la main de Betty enlacer la sienne et la serrer fort, comme si elle l'appelait à revenir à la raison. Mais la raison de l'écrivain était partie bien loin en cet instant, puisque le démon lui avait arraché sa raison de vivre pendant ce qui lui avait semblé être une éternité.
La benjamine Cooper semblait lui murmurer de douces paroles, l'implorant de ne pas commettre une faute dont tous en paieraient le prix.
Néanmoins Jughead n'était plus sûr de rien. La voix de sa petite-amie lui paraissait si lointaine, comme si elle parvenait encore de ce maudit sous-sol.
Le sous-sol...
Curt et son sourire insolent...
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le poing que le bonnet gris gardait fermé frappa le visage arrogant.
Le preneur d'otages valsa et s'étala contre le carrelage froid, tellement le coup de Jughead avait été fort.
Ce dernier tituba légèrement. Il fixait ce corps, que l'on aurait facilement pu comparer à un cadavre pendant quelques secondes néanmoins, les gémissements de douleur de Curt ramenèrent l'aîné Jones à la réalité.
Il cligna fortement des yeux et recula encore ; s'éloigner de ce démon.
Betty, entre l'homme à terre et son agresseur, observait son petit-ami qui lui semblait redevenu lucide, ne serait ce qu'un petit peu plus qu'avant.
Elle s'avança lentement, non pas qu'elle eut peur de lui ; elle savait qu'il ne lui ferait rien, mais elle voulait s'assurer qu'il soit sorti de sa trans.
L'avancée de la blonde fut coupée net par le canon noir qui pointait sur l'amour de sa vie, Ricky en son bout.
Elle réfléchissait vite. Comment pouvait-elle sauver Jughead sans risquer qu'il ne soit blessé ?
« Le pistolet... Ricky... »
Ses pensées lui traversaient l'esprit si rapidement qu'elle en ratait la moitié.
« Moulin à poivre... quoi ? Ressaisis-toi Betty. »
Le toussotement de Curt, qui était à présent sur les genoux, attira Betty.
« Mais bien sûr... »
La machine infernale à penser de la benjamine Cooper mit fin à son activité.
Elle avait trouvé.
II ne lui suffisait plus qu'à fixer ce démon ; il comprendrait tout seul.
Ce dernier avait vaguement aperçu la scène qui se déroulait sous ses yeux, néanmoins quand son regard croisa celui de sa blonde, il était on ne peut plus éveillé.
Un duel de regard s'installa, la jolie détective avait dégainé la première.
Curt tenta tant bien que mal de soutenir ces iris vertes et profondes.
Il fronçait les sourcils.
Clignait vivement des yeux suite à sa vision qui se troublait encore de temps à autre.
Betty l'observait durement. Le dévoué au « Roi des gargouilles » savait que si le précieux petit-ami venait à mourir, leur arrangement tomberait a l'eau. Et puis il travaillait également pour Madame Jones et même si celle-ci voulait voir disparaître son fils, Curt ne pouvait en aucun cas risquer de tuer le fils de sa boss.
- C'est bon Ricky, laisse le, lâcha t-il.
L'intéressé se retourna, incompréhensif :
- Mais, il...
- J'ai dis, laisse le ! le coupa le démon, toujours au sol.
Ricky baissa les yeux et serra les poings, tentant de cacher sa colère et frustration aux yeux de leurs otages ; une discorde au sein du groupe des agresseurs était une situation de faiblesse qu'ils ne pouvaient se permettre.
Il se dirigea alors vers Curt et l'aida à se relever.
La belle blonde se rua au cou de celui qui avait frôlé la mort plus de fois en une nuit que beaucoup en toute une vie.
Cette étreinte sortie pour de bon Jughead de sa trans, qui avait à peine remarqué le pistolet braqué sur lui.
C'était une véritable scène de cinéma qui se déroulait devant tous les autres néanmoins, cela était bien réel. Pour le plus grand malheur de tous.
Jughead prit délicatement le visage de Betty entre ses mains et plaqua ses lèvres contre les siennes.
Après quelques secondes, il s'éloigna légèrement, les mains toujours posées sur les pâles joues et admira sa belle.
Il pleurait, enfin.
- Tu es là... réussi t-il à articuler, la voix brisée.
Elle attrapa ses poignets et joignit leurs mains en y déposant un baiser délicat.
- Je suis là, Jughead. Je suis là...
Ils étaient proches. Un léger mouvement suffit à Betty pour que son front touche celui de son petit-ami, qui fermait les yeux.
Plus rien n'allait.
Leurs cœurs étaient brisés. Leurs âmes torturées. Leurs esprits embrumés par tout un tas d'horribles pensées et souillés par des traumatismes.
Leurs passés étaient salis.
Leurs avenirs étaient détruits.
Ils avaient pratiquement tué un homme.
La blonde avait conclu un marché avec le diable.
Jughead baignait dans la criminalité.
Betty jura l'impossible cependant, cette promesse allait probablement être la chose à laquelle elle s'accrocherait lors de ses plus sombres moments à venir.
Tout irait mal et pourtant, Betty Cooper susurra :
- Tout ira bien, je te le promet.———————————————————
Hey !
Me revoilà avec un nouveau chapitre. Un long délai s'est écoulé depuis le dernier mais bon, vous commencez à avoir l'habitude. Sincèrement désolé tout de même.
J'espère que ce chapitre vous a plus et j'essaierai de prendre de l'avance pendant ces vacances pour tenter ( j'ai bien dis tenter ) d'être un petit peu plus régulière. Mais je ne garantis rien !
Merci beaucoup de lire et de laisser vos si gentils commentaires qui me touchent énormément et qui me poussent à écrire, il faut se l'avouer ! 😆
J'ai une « communauté » ( si on peut appeler ça une communauté ) très impatiente 😆 où alors est-ce leur auteure qui est très en retard ? 🤫🤫
A bientôt et gros bisous 😘
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Tout détruire pour se sauver
FanfictionIl y avait là deux adolescents à l'âme brisée. Enfermés entre les barreaux macabres d'une ville perdue. Engloutis sous les pesants nuages du désespoir. Bloqués entre la voix ferrée et ses histoires. Il y avait là deux adolescents inconscients, d...