Chapitre 1

179 7 14
                                    

Une semaine était passée depuis l'annonce du père de Hoseok. Une semaine que les cours avaient commencé, une semaine que Jin avait eu une idée digne de son caractère... Une semaine, que je priais le Bon Dieu qu'on me laisse en paix, qu'on me laisse assister aux cours, qu'on me laisse faire mes devoirs, qu'on me laisse dans ma bulle, dans mon quotidien, dans ma vie sans trop d'encombres, dans ma sécurité.

Mais apparemment, le destin ne l'entendait pas de cette manière, il avait d'autres projets pour moi de toute évidence. Vous voulez en savoir plus ? Vous voulez savoir pourquoi ma vie si rythmée allait bientôt se transformer en cauchemar. Bon je traumatise peut-être un peu, mais vous allez comprendre.

Le jour de la rentrée, c'était bien passé, nous avions rencontré Namjoon, qui avait l'air très sympa et relativement bavard quand on abordait un sujet qui le passionnait. On apprit assez vite que Namjoon hyung était très intelligent, il avait en effet un QI bien supérieur à la moyenne, mais pour l'instant il restait assez discret quant à ses passions. Bien que je fusse content de mettre fait un nouvel ami, cette pensée positive fut vite balayée le soir de la rentrée par l'arrivé de Hoseok chez moi. À peine deux heures après avoir quitté mon soleil de voisin, qu'il était déjà en train de toquer à ma porte.

— Hoseok ? Qu'est-ce qui t'arrive ? M'inquiet ai-je.

Il avait de toute évidence l'air préoccupé et énervé. Mon soleil en colère ? Non ça ne pouvait pas être possible, ça ne lui arrivait jamais.

— Jiminie, je peux dormir ici ce soir ?

— Bien sûr, entre. Qu'est-ce qui ne va pas ? Me pressai-je de le lui demander.

Sans même me répondre ou dire bonjour à mes parents (qui ne s'inquiétaient même pas de la situation), il monta dans ma chambre directe. Il faut dire qu'en quatre ans, Hoseok avait dormi pas mal de fois à la maison, en déboulant comme une fleur sans prévenir. Cela ne dérangeait pas mes parents, ils connaissaient bien mon camarade ainsi que son père, et tant que je maintenais mes notes, j'avais la paix et aucune question de leurs parts.

Mes parents étaient le genre à être là quand ils voyaient un quinze sur vingt pour me faire regretter mon manque de travail, mais ils étaient inexistants dès que celles-ci passaient de nouveau la barre des dix-huit. Cela me rappelle la fois où après une punition physique de la part de mon père, mes parents m'avaient formellement interdit de voir qui que ce soit pendant le trimestre entier. Hoseok qui se fichait pas mal de l'interdiction avait de nouveau déboulé à la maison sans prévenir et s'était fait renvoyer sans même un bonjour.

C'est ce jour-là qu'il a compris que le port de vêtement ample et couvrant en dehors des cours n'était pas qu'une faute de goût de ma part, mais le résultat d'un manque de discipline intellectuelle qui entrainait une punition physique. Depuis cet évènement qui ne s'était pas reproduit depuis deux ans Hoseok veillait à me laisser le temps nécessaire pour étudier pour que l'on puisse se voir. D'autant plus que cela me permettait par moment de dormir chez lui et ainsi d'éviter le temps d'un weekend ou d'un après-midi l'ambiance glaciale et stressante de ma maison.

Je pense que mon ami se doutait de la pression et du traitement de mes parents, mais il ne m'en avait plus jamais fait part depuis ce jour. Rien que de penser à nouveau à ce souvenir me faisait paraître des frissons. Il est vrai que le paternel ne m'avait pas raté, je mis près de trois semaines avant de pouvoir à nouveau porter mon sac à dos et respirer sans sentir les contusions sur mon ventre et mes pectoraux.

Ainsi Hoseok avait pris ma place dans le lit, et tirait une tête de six pieds de long. Bien incapable de savoir ce qui aurait pu lui donner cette tête, je m'empressai de le lui demander. Il mit un certain temps à me répondre et à reprendre ses esprits. Mais quand il le fit, il me déblatéra un monologue :

Fil rouge (Yoonmin) ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant