Fil rouge (Yoonmin) ✔

Chapitre 2

Une semaine. Ça ne faisait qu'une semaine que la rentrée avait débutée. Une semaine ? Ce n'était pas possible, si ? Ah ben si, ça faisait bien une semaine.

J'étais dans mon lit, on était dimanche midi, ça faisait une semaine. Sept jours, dont six que je me résonnais mentalement en me disant que ce n'était pas grave. C'est juste une belle famille, c'est juste un groupe. Mais oui, c'était ça ! C'était juste la belle famille de mon meilleur ami qui va débarquer dans sa vie en me l'enlevant ! Et c'était juste un groupe qui allait m'obliger à me produire devant un tas de lycéens antipathiques qui me haïssaient ! Et c'était juste ma moyenne qui allait baisser considérablement si je ne me reprenais pas vite fait bien fait !

Ça faisait un an seulement que j'avais enfin trouvé un équilibre. Une façon de survivre, dans ce monde où ma famille me haïssait ou mes camarades de classe me détestaient. Seulement un an où, grâce à mon soleil, j'arrivais à aller à l'école sans trop d'appréhension et où j'arrivais à rentrer chez moi sans trop craindre les coups.

Même si je connaissais Hoseok depuis quatre ans, il en avait fallu trois pour qu'on se retrouve dans la même classe et que mes parents commencent à être satisfaits de mes notes. Enfin satisfait, n'est pas le bon mot, nous dirons plutôt indifférent. C'était toujours mieux qu'en colère.

Un an que j'arrivais à avoir l'ébauche d'un sourire sur mon visage. Alors qu'est-ce que je devais faire ? Comment devais-je agir ? Je ne pourrai pas m'en sortir cette année. Je... je ne pourrai pas survivre. Tous ces gens qui me haïssent et qui n'attendent qu'une chose que je me plante pour me faire regretter mes choix. Je serai trop exposé, je me mettais vraiment en difficulté. Je me tirais moi-même une balle dans le pied en acceptant de participer à cette association et à la nouvelle vie de mon voisin de soleil.

Bon, je ne pouvais pas être aussi négatif. C'était bien là mon plus gros problème, je voyais toujours le mal en premier. Il fallait que je respire, trois grands souffles, et analysons les choses une par une.

Premièrement, mon soleil : Je me devais de le garder ! Je resterai à ses côtés et le soutiendrais ! Et si jamais il s'éloignait et bien je poursuivrai seul mon chemin comme je le faisais avant de le connaître. Et puis Hoseok ne m'abandonnerait pas, il est tellement sociable que s'il avait voulu ne pas me garder en tant qu'ami il l'aurait fait et plus d'une fois. Donc ça s'était réglé. Je soupirai un coup, une partie de ma nervosité avait disparu.

Deuxièmement, le groupe : Juste un groupe de lycéens qui s'amusent, pas de pression, Hyung fera le principal, je ferais juste office de figurant en arrière-plan, faire deux, trois pas de danse comme devant la télé avec Hoseok et le tour était joué. Deux représentations dans l'année, ça devrait aller. Et si Hoseok, Namjoon et Jin Hyung y participaient, je devrais pouvoir m'en sortir ! Oui, c'est ça. Je soupirai une deuxième fois, quasiment toute ma nervosité était partie. Mais en pensant au problème restant, tout le bénéfice de mes bonnes résolutions avait disparu.

Troisièmement, dernièrement et pas des moindres : Ma moyenne ! Alors là, il ne fallait pas que je me plante ! Parce que si mes parents savaient pour le groupe et qu'en plus ma moyenne baissait... Je ne sais même pas si je serai encore de ce monde pour passer mon baccalauréat, et quitter cet enfer qui me sert de maison. Je devais donc ne prendre aucun retard, dans toutes les matières, voir même m'avancer sur le programme scolaire. Je devais aussi établir un plan de révision dès maintenant ! Tiens en parlant de plan, il était où mon calendrier ?

hm, la musique me signalant une notification me tira de ma recherche de calendrier. Tiens c'était Hoseok qui m'écrivait !

Jiminie ! Le mariage était super, on s'est grave marrés ! Tu aurais dû venir ! Au fait, j'ai enfin rencontré ma belle-famille au complet, pas trop tôt LOL c'était un peu à prendre ou à laisser... m'enfin. Ma belle-mère est trop sympa et qu'est-ce qu'elle était belle ! Sa fille aussi je ne te dis pas ! Enfin si je te le dis, elle est magnifique, douce, gentil, mais un peu timide elle me fait trop penser à toi, je suis sûr que tu t'entendras bien avec elle. En revanche, le frangin c'est une autre paire de manches, mais bon 2/3 ce n'est pas si mal non ? Il est assez renfermé et parle peu, mais sa sœur m'a dit qu'il est déjà plus ouvert qu'il y a quelque temps. Qu'est-ce que ça devait être ? Dis tu veux venir à la maison cet aprèm pour nous aider dans le déménagement ? Tu es bien entendu invité pour le dîner une fois fini ! Tu sais en général c'est ce que l'on fait lors des déménagements. Et surtout, on a besoin de deux bras de plus, parce que le fils, Yoongi, je ne suis pas sûr qu'il nous aide des masses... Il est trop occupé à prendre possession de son nouveau lit. Il a l'air gentil, mais un peu à l'Ouest enfin surtout absent depuis ce matin il n'a quasi pas bougé de notre chambre, il dort beaucoup ce petit. Enfin tout ça pour dire, viens, on a besoin de toi Jiminie ;), j'ai besoin de toi.

Tiens, un mini monologue, il devait y avoir quelque chose qui le contrariait. Je ne pouvais pas le laisser seul dans un moment pareil, je devais le soutenir, peu importe la situation surtout si je voulais le garder auprès de moi. Habituellement, Hoseok écrivait rarement plus d'une ou deux phrases, c'était quelqu'un de très sociable, mais qui ne s'étalait pas plus que ça sur les évènements de sa vie, surtout par SMS .

Je me préparai en vitesse avec mes habituels vêtements trop larges que j'affectionnais tant. Ils me servaient d'une part à cacher les sévices de mes parents, mais aussi à faire rempart avec le monde extérieur qui m'entourait. Une fois habillé en vitesse lumière, je descendis les escaliers.

— Papa ! Maman ! Je vais chez Hoseok pour aider sa belle-famille à s'installer, je mangerai avec eux ce soir.

Ma mère sortit de la cuisine et me lança d'un ton dégoûté.

— Il s'est déjà retrouvé une femme ? Et ben, dis donc, il y en a qui ne perdent pas la face, tu as entendu chéri ?

Mon père qui ne leva même pas les yeux de son livre répondit d'un ton las :

— Oui, il devait sûrement avoir besoin de quelqu'un pour entretenir la maison.

Ma mère fut comme à son habitude choquée du ton de mon père. Je suis certain qu'à une époque ils s'étaient aimés. Il restait des traces de cet amour sur les différentes photos encore présentes dans le salon. Mais comme notre habitacle n'était qu'une pale imitation de notre pays, tous n'étaient que paraître.

— Non, mais je rêve ! Tu crois que c'est le seul intérêt d'avoir une femme ? commença à crier ma mère.

Je profitai du début de la énième dispute entre mon père et ma mère pour me faufiler dehors bien trop content de pouvoir y échapper.

En allant à la maison voisine, j'aperçus une deuxième voiture garée devant la maison de mon soleil. Sûrement celle de sa nouvelle belle-mère. Un camion de déménagement était déjà là aussi devant la maison.