Minsung - I love uyu

Chapitre 11

Jisung : Minho ? Je savais que tu reviendrais vers moi. Tu peux pas savoir ce que tu me fais comme effet, j'ai cru que j'allais te sauter de...

Le rappeur se coupa. Il n'était pas fou, il avait bien vu Minho rentrer dans les toilettes. Où était-il passé ? Les toilettes semblaient vides. Il entendit un reniflement venir d'une des cabines. Une ombre était visible sous la porte.

En effet, le danseur se trouvait bel et bien là. Il était venu pour pleurer tranquillement. Il ne s'attendait pas à être suivi par le châtain. Mais, en l'entendant prononcer son prénom, un vent d'espoir avait soufflé en lui. Il ne s'en fichait pas. Jisung ne s'en fichait pas ! Il avait vu qu'il n'était pas bien et était venu le consoler ! Mais lorsque le plus jeune avait poursuivi, il s'était senti tomber au fond d'un gouffre. Le sexe. Il était là pour le sexe. Bien sûr ! Pourquoi d'autre est ce qu'il aurait pu venir ? Le brun se sentit si bête. Comment est ce qu'il avait pu croire que quelqu'un allait l'aimer pour sa personne ? Non il était beau et c'était bien là son seul atout. Rencontrer le groupe lui avait donné l'impression à un moment donné d'être plus que son physique et il s'était laissé bercé par ces compliments. Mais il fallait se rendre à l'évidence. Sans son joli minois, personne ne resterait avec lui. Ses anciennes relations à l'écoles, amicales comme amoureuses le lui avait bien prouvé. Il avait cru que Jisung était différent et voyait en lui ce que les autres n'arrivaient pas à voir. Sa sensibilité, son affection, son humour, sa maladresse touchante et sa vision originale. Mais il s'était bien trompé. Il remonta ses jambes vers lui, assis recroquevillé sur les toilettes, les larmes coulaient toutes seules, agitant son corps de soubresauts involontaires.

Jisung : Minho ?

Jisung tendit l'oreille. Pas plus de réaction que la première fois. Seulement le bruit de sanglots étouffés. Son coeur descendit dans son buste. Il se précipita contre la porte.

Jisung : Minho sors s'il te plait, on peut discuter parle moi !

Sa main agrippa la poignée et la secoua violemment, en vain. La porte restait désespérément fermée.

Jisung : Allez, Minho ! Non non non me fais pas ça, sors ! Je te jure je peux ...

Minho : MAIS DEGAGE JISUNG TU COMPRENDS PAS QUE J'AI PAS ENVIE DE TE VOIR !

Jisung accusa le choc. Le flot de sentiments qu'il s'acharnait à emprisonner en lui depuis des mois lui revint en plein visage. Son corps entier fut secoué de spasmes, les larmes dévalèrent le long de ses joues en trombes incontrôlées. La vision brouillée par la colère et les larmes, il frappa la porte de toutes ses forces. 

Jisung : MERDE OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE MINHO !

Il s'acharna contre la porte, des coups de pieds, des coups de poings. Il en avait plus qu'assez de cette situation de merde. Ses jointures devinrent rouges à force de coups. Il criait des reproches à présent incompréhensibles, désignés à Minho, à ses amis, à sa compagnie, au monde entier, à lui-même surtout. Sa voix déraillait complètement, se brisait, mais il ne s'arrêtait pas de crier. Il avait besoin de se défouler, de se laisser aller pour une fois. Il jetait son corps entier contre la porte, s'y fracassant dans des bruits sourds. Il s'en fichait enfin de tout ce qu'il y avait autour, il n'entendait plus rien, ne voyait plus rien que la rage dans laquelle il baignait. La douleur qu'il ressentait était libératrice, une échappatoire dont il ne voulait pas sortir. 

Chan : JISUNG ARRÊTE TU ES FOU ??!!

Il fut cependant forcé de retourner à la réalité lorsque quelqu'un agrippa ses épaules et l'immobilisa. Il sentit un torse contre son dos et des bras puissants l'encercler. La personne lui murmura des paroles réconfortantes à l'oreille et il reconnu la voix de son ami Changbin. Il sentit un poids énorme s'abattre sur ses épaules et sa voix se fana. Il s'évanouit, laissant son corps sombrer à cause de l'épuisement. Le plus âgé le pris dans ses bras.