Astal sort de sa chambre laissant Daeron se reposer et monte sur le pont. Elle remarque qu'ils ont bien avancé même si elle voit encore la terre au loin.
— Astal ! Cette dernière se retourne et s'approche de son interpelleur qui n'est d'autre que Nòmin qui tient la barre. Comment va Daeron ?
— Il est souffrant, mais je lui ai donné ce qu'il fallait pour apaiser la douleur.
— Bien... Merci pour lui en tout cas. Ça lui évitera de mourir...
— Tu t'inquiètes pour lui ?
— Bien entendu, qui ne serait pas inquiet pour ses coéquipiers ?
— Hé bien... Je n'avais pas l'impression que tu étais du genre à t'inquièter pour les autres, juste pour toi.
— C'est vrai que je ne t'ai pas montré une belle image de moi...
— C'est le cas de le dire.
— Je suis comme ça de toute façon.
— Mmh...Astal s'appuie sur la rambarde et regarde l'horizon trouvant le changement de comportement de Nòmin louche. Il lui adresse rarement la parole, ou seulement lorsqu'il souhaite l'enfoncer. Mauvaise foi se dit-elle. Peut-être qu'il est simplement inquiet pour Daeron, après tout ils étaient proches dans le passé. Elle secoue la tête et soupire.
La terre s'éloigne de plus en plus. Elle est heureuse d'enfin partir en mer. De pouvoir découvrir de nouveaux horizons. C'est son rêve depuis qu'elle est une enfant, enfin surtout depuis qu'elle est arrivée à l'église.
Elle se rappelle vaguement de son enfance. La seule chose qui la poigne dans le passé est la mort de ses parents. C'est le seul souvenir distinct qu'elle a encore de cette période de sa vie. À vrai dire, c'est bien le seul dont elle aurait aimé ne pas se rappeler.
Astal reste appuyée très pensive. Elle s'est perdue dans les méandres et lambeaux de ses souvenirs. Si seulement elle parvenait à reconstruire tout ce qu'elle avait perdu, peut-être qu'elle n'aurait pas l'impression d'être aussi... incomplète.
Soudainement, elle sursaute en sentant une pression sur son épaule.
— Tu rêvasses depuis un moment dis-moi. La sort Carafinwë de sa rêverie.
— Oui, désolée. Tu voulais quelque chose ?
— Oh non, tu me semblais seulement seule. Alors je viens te tenir compagnie ! Répond-elle en souriant.
— C'est aimable de ta part.
— Tiens, dis-moi, à quoi pensais-tu ?
— J'essayais de recoller les morceaux de mon passé, mais ce n'est pas encore cela...
— Ça à l'air de vraiment te tracasser cette histoire... Tu veux m'en parler ?
— Je n'ai point envie de t'enquiquiner avec mes problèmes.
— Du tout, si je te demande.Astal hésite un instant, puis elle se lance. Elle raconte à Carafinwë ce qui est arrivé à ses parents lorsqu'elle était enfant. C'est la première fois qu'elle parle à cœur ouvert. La femme lézard à toujours été gentille et accueillante depuis leur rencontre. Certes elle remonte seulement à quelques jours, mais cette première impression est toujours importante pour elle.
Astal arrive à lire de la pitié et de la tristesse sur le visage de Carafinwë lorsqu'elle finit de lui raconter. Elle n'aime pas vraiment ce sentiment de pitié, c'est pour cela qu'elle n'a jamais voulu en parler. Mais d'un côté, elle ne peut pas y échapper.
— Je suis vraiment désolée pour toi...
— Le pire dans tout ça, c'est que je nee rappelle même pas de leurs prénoms. Je rêve toutes les nuits de leur mort, mais je ne sais même plus qui étaient ces personnes...Carafinwë la serre contre elle et frotte son dos. C'est réconfortant en vérité de se sentir soutenu se dit-elle. Elle aurait peut-être dû en parler plus tôt, elle se serait sentie plus légère avant. Mais bon, personne ne peut prévoir ce qu'il va se passer.
Son amie lui propose d'aller se reposer, histoire que le temps passe plus vite. Astal accepte cette idée et souhaite une bonne nuit à Carafinwë lorsqu'elle se sépare dans le couloir pour chacune se rendre dans leur chambre.
La jeune elfe entre dans le sienne et sursaute ne se rappelant plus que Daeron était encore là. Ce dernier a ôté sa veste et son haut, certainement à cause de la chaleur de la pièce ou la fièvre.
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Eveild [TERMINÉE]
FantasyAstal est une haut-elfe rongée par la solitude et la douleur incessante des rêves qui peuplent ses nuits. Lorsqu'on lui propose de quitter la région étouffante qu'est la sienne, elle voit sa liberté tant convoitée à porter de main. Elle va enfin pou...