La pluie... cette catin qui vient faire frémir chaque homme autour de moi.
Elle donne au sol une potion qui fait d'elle une boue insurmontable.
Je ne peux pas faire une dizaine de pas sans que ma botte ne reste enfoncée dans ce sol fétide.
Puis d'un coup plus rien, les goutes d'eau avaient cessé de nous tirailler, le silence était pesant.
Quelques heures plus tard le soleil n'avait rien sécher.
Le champ devant nous était encore trempés et nous aussi...
On attendait sur place, on fait que ça d'attendre.Mais le silence fut rompu par un obu qui tomba à quelques mètres du fossé où on était posté.
Nicolas, Benoît, Gille, Blaise, Palvot et 16 autres gars était avec nous se couvraient rapidement le visage pour éviter que la terre vienne entrée dans nos yeux.
Le 101e avait été ravitaillé en viande fraîche... on n'allait pas tarder à voir ce que Dieu attend de nous.Palvot me regarde et sourit.
-Alors Darwin... on a peur ?!-Peur de me noyer sur place... et bien oui Caporal !
Les gars autour de moi se mettent à rire mais le mouvement du caporal quelques secondes après fait taire les railleries.
Il mit sa main à la poche et laisse apparaître sa montre à gousset.-2 Décembre 1914, il est 14h05 !
Les espions français ont indiqués que l'artillerie allemande allait commencer à nous pilonner dans peu de temps... un assaut va suivre.Le caporal n'avait pas finit de parler que une pluie d'obus commençait à tomber sur les positions françaises.
La terre tremblait, le sol grondait de douleur... la France pleurait ! Toutes les cicatrices que les boches faisaient était étendue sur tout un territoire vierge.Palvot met un clips dans son fusil et monte hors du fossé.
On entend un coup de feu puis il redescend en vitesse.-Darwin ! Nicolas ! Magnez-vous ! Mettez la mitrailleuse en place !
Darwin au tir, Nicolas recharge.
Les autres chargez vos armes et préparez-vous.Je ne dis rien et me précipite vers le haut du fossé qui devait faire deux mètres de profondeur et un peu plus de 20 mètres de longueur.
Je place la mitrailleuse et aide Nicolas à charger les longues bandes de munitions.Les obus continuaient de tomber sur nos positions.
Je regarde à ma droite l'un des autres fossés creusés par nos sapeurs.
Un obus tombe dedans, je vois plusieurs corps virevolter vers les cieux; un bras tombe dans notre fossé.
Gille pousse un cri de panique, je préfère resté attentif et ne pas faire attention à l'horreur.
Des corps rampaient hors du fossé touché... des corps déchiquetés en deux, les pauvres ne pouvaient que criés leurs mères...Palvot lance à côté de moi un fusil.
-Si la mitrailleuse s'enraye tu l'utiliseras ! On ne reproduit pas les erreurs de Saint-Quentin !
Au même moment un deuxième fossé est touché et une pluie de sang s'abat sur nous tous ! On ne peut que lâcher des cris de panique mais on est obligé de tenir notre position.-J'en ai marre ! J'en ai marre !
Tout à coup une jeune recrue panique et commence à se pisser dessus, il se lève et se hisse hors du fossé, il court hors de celui-ci et court vers les positions allemandes !
Tous les français poussent des cris en lui disant de revenir mais il marche sur une mine et explose. En l'espace de quelques secondes cet imbecile est éradiqué du sol terrestre.Une grande voix se fait alors entendre... c'était Larrieu qui s'était hissé hors des fossés ne craignant aucune balle... aucun obus.
- Messieurs ! Tenez ! Tenez pour la Patrie ! Les boches ne passeront pas ! Ils ne passeront pas la Marne ! 101e je vous ordonne de tenir ! De vous battre tel des enragés !
Allons enfants de la patrie...Deux-cents voix se mettent à chanter La Marseillaise... mon corps est traversé de milliers de frissons.
Les obus n'existent plus... il ne reste plus que nous et notre pays.Il reste encore 5 fossés composés d'une trentaine d'hommes... on continue de chanter attendant que la mort vienne nous ouvrir ses bras puis... les obus cessent de pleuvoir.
Un sifflet infernal se fait entendre et des cris retentissent...
À environ 300 mètres des milliers d'allemands sortent de la forêt en chargeant.Tous les français se mettent en positions attendant l'ordre de Larrieu...
-Faites bouffer du plomb à ces faquins de gueux ! FEU !!!!!!
Je fais cracher ma mitrailleuse de centaines de balles... tous nos soldats font cracher leurs armes tels des dragons en furie.
Les allemands tombent par centaines mais malheureusement ils arrivent au premier fossé, 150 mètres en avant du nôtre.
Je détourne le feu vers le flanc gauche tandis que nos tireurs continuent d'abattre les assaillants.
Les soldats du fossé se battent à la baïonnette et tiennent tels des lions !
Les allemands n'arrivent pas à passer mais ils débordent sur les flancs et contournent le fossé afin de continuer vers les autres positions de défense française ainsi que la nôtre.Je fais parler ma mitrailleuse qui en une 20e de seconde en abat une bonne centaine.
Puis l'impensable...
L'artillerie française commence à se faire entendre et tombe dans le champ devant nous.
Les allemands explosent littéralement... une pluie de sang vient s'abatte sur nous à nouveau...
Ils ne sont plus qu'environ 300 en face de nous.-Baïonnette au canon !!
Je lâche ma mitrailleuse brûlante et viens fixer ma baïonnette sur mon fusil, je reste bien contre le sol attendant la fin du ménage en empoignant fermement mon arme.
Un coup de sifflet mais cette fois français retentit.
Palvot s'écrie :-Chargez !!! Chargez !! Chargez !
On se lève tous et on se hisse hors de ce nid de boue.
Baïonnette en avant... je hurle... je hurle comme un tigre !
Mes camarades déferlons tel un torrent sur les allemands désorientés.Je fonce sur l'un d'eux que je percute. le choque le fait trébuché à terre.
Il me regarde en criant; je ne réfléchis pas et l'embroche.Le colonel Larrieu fusil avec son pistolet les allemands qui le chargent. Il embroche chaqu'un des boches qui se dresse contre lui.
Les ennemies sont complètements effrayés par la violence de la charge et se mettent à fuir.
Nous formons une ligne, comme un peloton d'exécution et abattons les fuyards dans le dos...
Nous n'avions plus de pitiés... on voulait tous se venger de Saint-Quentin... venger les civils morts dans l'église.Puis les quelques survivants disparaissent au loin et devant nous... un champ de cadavre.
Arthur s'avance et vomis ses tripes par terre.
Je regarde autour de moi... l'odeur abominable de la mort, de la merde fumante...
Une odeur abominable.Puis j'entends un cri derrière moi, c'était Palvot à genoux.
Je cours vers lui et devant lui, allongé à terre... Gille qui se vidait de son sang.
Il avait reçu plusieurs coups de couteau dans le ventre.
Il ne peut même pas dire un mot que la mort vient l'embrasser.On a perdu ce jour-là 45 soldats dont l'un de nos amis... pas le plus gentil, pas le plus marrant mais quand même un ami.
On retourne dans les fossés sans dire un seul mot.
Puis au loin des gouttes apparaissent, une pluie torrentielle se mettait à tomber.
Des larmes commençaient à perler sur mon visage, je ne pouvais pas me retenir.Cette putain de guerre nous tueras tous.
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Chapitre plutôt dure comparé aux autres mais il montre avant tout le tournant de la guerre qui commence à devenir une guerre de positions.
J'espère que ce chapitre vous aura plu !
N'hésitez pas à me donner votre avis et à voter c'est super important !
Merci beaucoup 😉
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Moi Soldat !
Historical FictionHarold Darwin, jeune étudiant, confronté à l'horreur de la Première Guerre Mondial, il va devoir survivre... Cette première guerre industrielle, cette première guerre de masse. Celle qui changera le visage du monde à jamais. Suivez le parcours de c...