Sort n°14 : Flower

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        Shoto et Izuku ne s'étaient pas parlé durant le trajet du retour. Les révélations de Shoto avaient changé plein de choses. Izuku avait désormais une autre image de son aîné. Une image qu'il avait du mal à accepter.

        Même arrivés à destination, aucun mot ne sortait de la bouche d'Izuku. Ce fut la même chose en traversant les couloirs de l'école. Shoto devait supporter un lourd silence et la peur de perdre son unique rayon de soleil dans son univers assombri.

— Izuku, je-
— Je ne compte pas m'éloigner de toi ou agir bizarrement. Le rassura Izuku. Mais je dois t'avouer que tu me fais un peu peur en ce moment.

        Izuku saisit la main de Shoto et l'invita à le suivre en silence. Le bicolore se laissa guidé par le plus jeune jusqu'au dortoir de la classe 2-B. C'était ici qu'a été retrouvée la seconde victime. Les deux garçons traversèrent le séjour devant des regards étonnés. Ils se rendirent au troisième étage dans l'aile des chambres pour garçons. A la sortie de l'ascenseur, la deuxième porte de droite.

        Trois coups sur la porte la fit s'entrouvrir. Un regard carmin irrité apparut dans l'entrebâillement de la porte.

— Je peux savoir ce qu'il fout ici l'autre double face ?
— Katchan, je t'expliquerai, mais il faut que tu inclues Todoroki-senpai dans ton plan.

        La porte s'ouvrit et laissa les deux garçons entrer, puis se referma.

***

        Non loin de là. Dans l'enceinte même de l'école.

        Une étudiante ouvrit un œil.

        Elle cligna des paupières, mouvement de réflexe afin de tenter d'apprivoiser le périmètre. Ses yeux la brûlèrent, elle eut l'impression d'une poignée de sable qui raclait son cristallin. Peu à peu sa vue s'adapta à la pénombre. Très vite, la jeune fille comprit qu'elle était assise. Pieds et poings liés. Un bâillon l'empêchait de parler. Elle palpa son siège, le même que celle de sa chambre.

        La panique déboula. Et avec elle, le souvenir des dernières heures. Sa meilleure amie Asui Tsuyu agissait bizarrement depuis quelques jours. Sa copine à la longue chevelure noir aux reflets verts les attachait bizarrement. Elle oubliait deux fois sur trois leur sujet de conversation. Inquiète, Ochako avait alors invité Tsuyu dans sa chambre pour discuter de ce qui n'allait pas. Sans qu'elle ne s'en soit rendu compte, une aiguille, d'une extrême finesse, s'était enfoncée au creux de son bras. En deux inspirations, Ochako s'était sentie partir.

        Qu'allait-il lui arriver ?

        Allait-elle mourir ici ?

        Tsuyu était donc la meurtrière ?

        Ochako ne voulait pas y croire. Les deux filles se connaissaient depuis l'école primaire. C'était impossible.

— Oh tu es réveillée ? Fit soudain une voix féminine.

        Un petit clic et la lumière éclaira la chambre de la petite brune.

        Une jeune fille la fixait du regard. Un regard de psychopathe sur le visage. Des cheveux blonds mal coiffés. Elle portait la tenue des étudiantes de deuxième année.

— Uraraka Ochako. Fit calmement la blonde. Etudiante en première année dans la classe 1-A. Fille de deux mages venant d'une famille modeste. A de bons résultats en cours. S'entend bien avec ses camarades de classe.

        Ochako l'écouta étaler sa vie.

— Ochako. Tu sais, je n'ai rien contre toi. Tu ne fais d'ailleurs pas partie de ma liste. Mais tu t'es rendue compte que Tsuyu agissait bizarrement. Moi qui avait fait tant d'effort pour agir normalement.

        La brune comprit. Cette fille avait donc prit l'apparence de son amie. Ce qui expliquait les sujets de discussions mal accordés. Mais qu'était-il donc arrivé à la vraie Tsuyu ?

— Elle va bien t'inquiètes ! J'ai juste pris son apparence et me suis arrangée pour n'apparaître que dans les endroits où elle n'y était pas. Je dois reconnaître que vous êtes toutes les deux mignonnes.

        Quelqu'un frappa à la porte. D'un claquement de doigt, la blonde prit l'apparence d'Ochako. La transformation était parfaite. De l'apparence jusqu'à la tenue. Dans les moindres détails. Personne ne pourrait dire qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre. La copie d'Uraraka se leva du lit et vint entrouvrir la porte.

— Oui ?

        Même sa voix avait changée.

— Ah désolée de t'embêter Uraraka. On va bientôt descendre dîner, tu descends avec nous ?
— Je vais descendre un peu plus tard je pense. J'avais prévu de faire des révisions en prévision de tests de la semaine prochaine et je me suis endormie !
— D'accord ça marche. Bon courage pour tes révisions alors !

        La vraie Uraraka mourrait d'envie de bouger et rattraper la fille qui venait de passer. Malheureusement, elle n'arrivait pas du tout à bouger. Rien à avoir avec ces liens. Elle ne pouvait même pas bouger un petit doigt.

— Par pure précaution. Fit l'autre Uraraka. Tu es une magicienne, donc utiliser de simples cordes pour t'immobiliser est impossible. J'ai enchanté ces cordes pour qu'elles se nourrissent de ton énergie magique. Tu ne pourras pas t'en défaire et tu ne pourras pas non-plus utiliser de sorts. C'est pratique hein ?

        La fausse Uraraka sortit un petit couteau de sa poche.

— Toutes mes armes sont enchantées de la même façon. Sais-tu pourquoi ? Parce que l'ange de la mort faisait pareil. Il se prenait de la même façon pour punir les sorciers et mages corrompus.

        Elle approcha dangereusement le couteau de l'originale. Uraraka sentit la froideur de la lame lui caresser la jambe pour remonter sur sa cuisse. Le couteau remonta cette fois sur sa joue. La partie tranchante s'appuya doucement contre sa peau avant de la transpercer délicatement. Un picotement puis du liquide rouge s'échappa de la coupure. Uraraka était terrifiée et écœurée lorsque l'autre lécha directement sa blessure.

— Tu sais Ochako, je t'aime bien. Je vais te laisser ici pendant que je termine ce que j'ai à faire.

        Toujours sous une fausse apparence, la meurtrière fouilla dans les tiroirs de celle qui était toujours attachée. Elle sortit dans l'un des tiroirs un journal intime. Le feuilleta très rapidement et en sortit une photo.

— Je suis très douée pour changer d'apparence. Mais il y a beaucoup de préparatifs pour que ce soit parfait. Ton apparence va m'être très utile Ochako. Ne t'en fait pas pour ce garçon, je ne lui ferai rien, il est mignon lui aussi. Je pense qu'on a le même goût en matière de garçons.

        Toujours incapable de bouger, Ochako s'inquiétait pour le garçon sur la photo que l'autre fixait.

        Midoriya Izuku était en danger.

🌟Hoshi_steph🌟

Nightmare || MHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant