Nightmare || MHA

Sort n°4 : Dream

        Aujourd'hui était l'un des rares fois où Shoto assistait aux cours. C'était un cours d'histoire dédié à l'étude des magies anciennes qui n'existaient plus de nos jours. Il était toujours important de connaître l'origine de leur pouvoir.

        Aizawa Shota, le professeur d'histoire ancienne donnait son cours sérieusement, mais impossible d'arriver à se concentrer. Surtout lorsque vous aviez chacun un bocal de sang noir sur votre bureau. On se demandait plutôt d'où pouvait provenir tout de sang et pourquoi cette couleur ? Le sang n'était-il pas rouge ?

        Shoto faisait partie de ceux qui n'arrivaient pas à se concentrer. Ce sang noir le mettait mal à l'aise. Il se rappelait de ses cauchemars. Chaque nuit, depuis à peu près huit ans, il faisait toujours le même cauchemar. Il était à terre, ne pouvant pas bouger. Devant lui, ses parents gisaient dans une marre de sang noir. Il tendait sa main pour atteindre sa sœur, mais celle-ci se fit trancher la gorge avant que des flammes ne l'enveloppent entièrement. Le sang inondait la pièce dans laquelle il était. Les flammes dévoraient tout, les meubles, ainsi que les membres de sa famille. Les cris d'horreur fusaient. L'odeur de sang, de chair brûlé et de la fumée rendait l'air irrespirable.

        Quelques minutes après, Shoto s'effondra dans la salle de classe. Ce fussent les cris d'inquiétudes de ses camarades de classe qu'il entendit avant de s'enfoncer dans le noir absolu.

        Il détestait ça. Chaque fois qu'il s'endormait, les cauchemars reprenaient. Ses parents se faisant sauvagement égorgés. Sa sœur, dont la tête se décrocha après qu'on le lui a tranché. Son frère Natsuo qui pleurait et hurlait. Recroquevillé dans un coin de la pièce, comme s'il attendait son tour pour y passer. Son frère, qui, connaîtra la même mort que celle de leur parent : un couteau dans la gorge. Shoto, toujours immobile, voyait la silhouette du meurtrier se rapprocher de lui. Impossible de voir le visage de l'assassin. Aucun son ne sortait de la bouche du bicolore. Il ne pouvait ni se relever ni faire quoi que ce soit. C'était à son tour d'y passer.

        Shoto se réveilla en sursaut. Transpiration. Respiration saccadé. Comme s'il venait de terminer une course de fond.

— Tu vas bien ?

        Cela lui prit environ quelques minutes avant de trouver un semblant de calme. Son corps tremblait encore. Même après huit ans, ces images ne voulaient pas le quitter.

        Un verre d'eau lui fut tendu par l'infirmière. Il comprit qu'il était à l'infirmerie. Il saisit l'eau et la bu lentement. Ses tremblements ne voulaient toujours pas s'arrêter.

— Tu veux que je te donne un calmant ? Proposa la vieille dame.

        Shoto secoua négativement sa tête.

— Ça va aller. Tenta-t-il. Ça se calmera rapidement si je me repose un peu.
— Dans ce cas reste allongé. Je te réveillerai d'ici une heure.
— Merci.

        Shoto se rallongea sur le lit et l'infirmière referma les rideaux autour de lui. Se rendormir ? Il en était hors de question. Devait-il plutôt rentrer chez lui ?

        Il entendit le son de la porte coulissante s'ouvrir puis se refermer. Des bruits de pas assez timides se rapprochaient de lui.

— Todoroki-senpai ?

        Il reconnut aussitôt la voix de son cadet.

— Midoriya ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

        Izuku fit glisser sa petite frimousse à travers les rideaux et entra dès que Shoto lui en donna l'autorisation.

— Je t'ai cherché dans ta classe et on m'a dit que tu étais à l'infirmerie. Tu vas bien ?
— Rien de grave. Juste de la fatigue. De quoi voulais-tu me parler ?
— Je suis passé au bureau de mon père aujourd'hui. Ils viennent d'apprendre que le tueur en série est un manipulateur de flammes bleues.