- On est à combien de temps de Manhattan ? Soupiré-je en suppliant du regard le type qui me fixait toujours l'air surpris.
- Vous êtes sûre que vous ne vous êtes pas cognée la tête ? Je peux vous emmener voir un médecin ou...
Je levais les yeux au ciel puis me frottai le crâne, une bosse était apparue sous ma chevelure brune. Mouais, finalement je m'étais peut-être cogné la tête suffisamment fort pour me faire perdre la raison. Peut-être étais-je devenue folle. Ou peut-être que j'étais dans un monde parallèle ou que New York en était un, de monde parallèle... je soupirai une nouvelle fois puis lui demandai où se trouvait l'hôtel le plus proche.
Il fallait absolument que je puisse me changer, car à l'instant où je me suis dit que je n'étais pas prête de retrouver mon appartement douillet et me changer je me suis aperçue que je le grelotter de froid dû à ma chute dans la neige.
- Je vous y accompagne. Décrète le type en me jetant un coup d'œil. Vous êtes sûre que vous ne voulez pas aller à l'hôpital ? Vous avez fait une sacrée chute.
Je secouai la tête tout en ignorant la douleur lancinante que ce geste entraîna et un prit la direction qu'il indiquait du bras.
- Voilà, c'est ici. Le seul motel de la ville. Déclara l'homme, une fois que nous nous fûmes arrêter devant un grand bâtiment sombre éclairé par ses décorations de Noël.
Je n'avais pas fait attention mais manifestement où j'avais atterris, il était tard et non le matin comme à New York. L'homme me tint la porte pour me faciliter l'accès à l'hôtel tout en me scrutant toujours l'air inquiet quant à mon désir de ne pas aller consulter. Il croyait déjà que j'étais folle, je refusait qu'un médecin valide ce fait.
J'examinais l'accueil du motel, tout était en bois et décoré comme à l'extérieur. Je remarquai rapidement que toutes les clés des chambres étaient absentes du présentoir derrière l'hôtelier. Je demandai quand même, si il n'y avait pas ne serait-ce qu'un lit de disponible mais il fut catégorique.
- Non, aucune chambre de disponible Mademoiselle Sally.
Je levai les yeux sur lui, « Mademoiselle Sally » ? Qui lui avait dit mon prénom ? Je le détaillais sans aucun scrupules et le reconnu finalement. Sans la barbe ainsi que ses petites lunettes rondes, il était plus difficile de le reconnaître mais il me semble qu'il s'agissait bel et bien de ce vieux qui se prenait pour le Père Noël à New York.
Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Il se prends pour un hôtelier maintenant ?
Le vieux ose même me faire un clin d'œil alors que je manque de bouillir de rage.
Je quitte le motel, le type qui m'a ramassée sur le sol sur mes talons.- Sally, attendez.
Je le fusille du regard en me retournant vers lui ce qui lui arrache un sourire.
- Quoi ?! Et puis pourquoi vous me suivez depuis tout à l'heure ?
- Euh... je vous ai accompagnée jusqu'ici parce que vous vous êtes cognée la tête. Sinon, je peux vous héberger pour la nuit. Enfin, à moins que vous préfériez dormir sur un banc ?
- Votre ironie est vraiment merlique.
Merlique ? C'est quoi ce problème avec les insultes à SnowCreek ?!
- Bon. Vous vous décidez que je puisse partir ?! S'impatiente le type en se grattant sa barbe naissante.
- Votre nom.
- Chris. Chris Lowel. Faites une recherche internet pour vérifier que je ne suis pas un psychopathe du genre de Ted Bundy et venez.
J'arque un sourcil et souris. Chris est beaucoup plus sympathique quand il enlève son balai de son cil. Mais... même en pensée je ne peux pas dire des insultes ?!
- Fais chier !
J'écarquille les yeux. L'insulte est sortie ! L'insulte est sortie !
- L'insulte est sortie ! Exultai-je en sautant presque sur place.
- Vous êtes vraiment bizarre... commente lentement Chris en levant les yeux au ciel.
Je lui demande où est-ce que l'on va maintenant tout en le suivant jusqu'à une voiture type pickup géant, alors que je flotte encore sur un nuage d'avoir pu sortir une insulte. Si j'ai pu faire ça, je ne pas être entrain de vivre un véritable cauchemar digne de ce nom. Manquerait plus que Chris se révèle être super sexy sous son bonnet et son manteau, qu'il ait un chien et un joli pavillon... ah et qu'il soit célibataire aussi.
- Attendez ici pendant cinq minutes. Je reviens.
Je sors mon téléphone de mon sac à main et mes yeux se pose sur le cadeau qui s'y trouve. Je grimace tout en activant la géolocalisation puis ouvre l'application Maps. Pourquoi mon téléphone n'indique pas ma position ? Je soupire en ravalant mon envie de balancer mon portable contre le pare-brise et d'hurler tout les jurons que je connais quand des rires me parviennent et que je me rends compte que nous nous sommes arrêter devant une école primaire.
Un enfant. Chris a un futain d'enfant !
Je serre les dents en constatant que mon insulte n'a pas abouti au résultat escompté, une fois de plus, alors que la porte conducteur du pickup s'ouvre et qu'un garçon d'environ six ans se hisse sur le siège du milieu, la moitié du visage cachée par un bonnet bleu.
- Salut, c'est toi Sally ? Moi je m'appelle Léo. T'es jolie et mon papa il a dit que tu venais faire dodo à la maison. Dis, tu m'aideras à faire des cookies ?
- Euh...
Pourquoi il parle tout le temps ? Pourquoi il me regarde fixement ? Pourquoi il me sourit comme ça ?
Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je dois faire ?! Comment on parle avec des enfants ?!?- Léo, bonhomme calme-toi. N'embête pas Sally avant qu'on soit rentrés ok ? Me sauve Chris en lui retirant son bonnet pour ébouriffer les cheveux de son môme.
Chris arrête le pickup devant un joli pavillon muni d'un jardin entouré d'une petite barrière blanche. La maison n'est pas décorée comme celles qui l'entoure et c'est un véritable soulagement pour moi. Il me fait signe de le suivre alors que Léo court déjà dans l'allée jusqu'à la porte. Celle-ci est à peine ouverte, que des jappements me parvient.
Évidement, un chien ! J'aurais dû m'en douter.
Je lève les yeux au ciel en emboîtant le pas de Chris qui se baisse pour prendre le mignon berger australien dans ses bras et lui caresser le museau. Malgré moi, je craque pour cette magnifique boule de poil et me baisse à mon tour pour le chouchouter.
- Merci. Dis-je cinq minutes plus tard en acceptant le verre de vin blanc que me donne Chris.
Je l'observe s'équiper d'un tablier vert qu'il attache à sa taille puis sortir une Poêle et une planche à découper.
Bah voila, on se croirait dans un futain de téléfilms de noël !
Une minute.
- Euh... votre femme, enfin la mère de Léo... elle rentre à quelle heure ? Vous l'avez prévenue que j'étais...
- Elle est décédée. Me coupe Chris gentiment avant de se mettre à découper un oignon.
- Désolée. Dis-je automatiquement avant d'avaler la moitié de mon verre.
Donc je résume :
• un lieu que même maps ne localise pas...
• Des décorations de noël tout les deux mètres...
• Un mec sexy célibataire, paix à l'âme de sa femme...
• un petit garçon qui parle trop mais à l'air adorable...
• un futain de chien !Si mes calculs sont bons, je suis dans un futain de téléfilm de noël !
Ou alors je suis complètement dingue... mais je pencherai pour la première option.
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Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]
ChickLitSi on m'avait dit ce matin en me réveillant que j'allais m'étaler sur une plaque de verglas en vociférant comme un gros phacochère et me cogner si fort la tête que j'ai atterris dans un putain de monde parallèle digne des téléfilms de Noël, je l'aur...