Prise de conscience

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Le reste de la journée se passa dans une ambiance bonne enfant. On recommença à faire de la luge après l'interruption de Léo et après encore une heure le froid se fit vraiment ressentir. Chris décréta qu'il nous fallait manger quelques choses de chaud et nous emmena dans un petit restaurant pour le repas du midi. Nous rentrâmes après et Léo alla faire une petite sieste, le pauvre était bien fatigué après cette matinée mouvementée. J'en profitai pour aller prendre une bonne douche bien chaude. La matinée dans le froid et la neige avait été vraiment super mais je commençai sérieusement à me les geler avec mes vêtements à demi trempés.

De retour dans ma chambre, je m'assis sur mon lit et remarquai mon sac à main que j'avais laissé tomber sur le parquet près de l'entrée, je le récupérais et me laissai tomber sur mon lit, l'enveloppe et le cadeau dans les mains. Je les avais complètements oublié depuis le temps. Il faut dire aussi que j'avais été bien occupée entre Léo et Chris puis les retrouvailles avec ma Nina adorée.

J'ouvris l'enveloppe où mon prénom était inscrit et laissai tomber son contenu sur l'édredon. C'était une lettre. Je fronçais les sourcils en reconnaissant aisément l'écriture de ma mère. Mes yeux parcoururent rapidement les lignes qui noircissaient la page.

Ma chérie,

Je ne sais quoi te dire. Je voudrais seulement que tu saches que nous t'aimons ton père et moi. Nous avons toujours voulu le meilleur pour toi. Que tu ai une bonne situation, un mari et des enfants... Lorsque nous avons appris ta grossesse, nous n'étions pas prêt. Elle est arrivée tellement tôt... mais nous n'aurions pas dû te parler comme nous l'avons fait. Nous aimerions tellement que nous puissions tout recommencer, nous réjouir pour cet événement au lieu de te crier dessus parce que ce bébé arrivait beaucoup trop tôt... Nous avons réagit excessivement alors que nous savions pertinemment que tu aurais été à même de t'occuper de cet enfant.

J'aimerai te dire que nous sommes profondément désolés de ce qui est arrivé. Si nous n'avions pas crier, jamais tu ne serais partie de la maison ce soir là, jamais tu n'aurais perdu ton enfant et nous ne t'aurions pas perdu non plus. Chaque jour qui passe, les regrets nous assaillent un peu plus encore. Je sais à quel point cela a dû être difficile pour toi d'affronter cette perte.

Il faut que tu saches, ma chérie, que moi aussi j'ai perdu mon bébé... Tu ne le savais pas bien entendu, mais c'était peu de temps avant ta naissance. Deux ans avant exactement. Jamais je n'aurais pensé remonter la pente... mais ton père m'y a aider en m'aimant plus que jamais et ton arrivée dans notre famille à renforcer cet amour qui m'a permit de guérir. Bien sûr, jamais je n'oublierai ce bébé que j'ai tant aimé sans le connaître et je sais que toi non plus. Un jour, cependant, tu trouveras la force de te remettre de tout ça. Et ce jour là, j'espère que tu nous pardonneras de tout le mal que nous t'avons fait.

Avec tout mon amour,

Maman.

Et le mien aussi sans aucun doute !

Ton père qui t'aime plus que sa propre  vie.

Mes yeux me piquèrent, j'avais une forte envie de pleurer. Inévitablement, des larmes coulèrent silencieusement le long de mes joues et je les essuyaient du revers de la main, les yeux toujours rivés sur ces quelques mots.
Une date était inscrite au dessus de la page, apparement mes parents avaient écrit cette missive moins d'un an après l'accident. Je ne l'avais jamais reçu, à moins que j'aie délibérément jeté un courrier qui me venait d'eux ?
Cependant la question était : comment ce vieux fou avait eu accès à cette lettre personnelle ?
Et si ce vieux à l'allure du Père Noël était vraiment le Père Noël ? Et si ce n'était pas un rôle qu'il jouait mais était vraiment ce gros barbu que je haïssait tant ? Et si, malgré toutes les fois où j'ai pu l'insulter, le mettant en cause lui et sa fête de fin d'année pour toutes les erreurs que j'avais moi-même commises ?

Mes parents avaient raison, s'ils n'avaient pas criés, je ne serais pas partie précipitamment de la maison... mais j'avais alors réagit comme une gamine qui piquait sa crise... j'aurais pu aussi bien rester et aller bouder dans ma chambre à l'étage et mon bébé serait maintenant ici, avec moi. Instinctivement, je passai ma main sur mon ventre et le caressai avant de me reprendre en soupirant. Je repliai la lettre et une note que je n'avais pas vue alors attira mon regard, c'était écrit d'une manière élégante, calligraphié pour être précise. La même écriture de mon prénom sur l'enveloppe.

« Personne n'est coupable de ce qui est arrivé, ni toi ni tes parents, simplement le destin qui a choisit une autre vie pour toi. »

Je fronçais les sourcils, perdue. Est-ce que cette note me disait clairement que ce bébé n'aurait jamais vu le jour même sans cette accident ? Soudain, tout devient clair dans mon esprit. J'avais aimé ce bébé de tout mon être alors qu'il n'était pas encore totalement formé. J'avais tant mise sur lui que je l'avais idéalisé au point d'occulter toutes les personnes que j'aimais. Mon petit-Ami, ma famille, et ma propre vie.

Une part de moi continuerai à l'aimer, jusqu'à la fin de mes jours mais, il était temps d'aller de l'avant. De reprendre ma vie en main. J'essuyai les nouvelles larmes qui coulaient sur mes joues, comprenant que je fermai un chapitre de ma vie pour tenter de me reconstruire vraiment et non partiellement comme je l'avais fait jusqu'alors puis rangeait l'enveloppe et ouvrit le cadeau.

A peine avais-je desserré le ruban que la boîte en carton céda, ses côtés tombant doucement sur le matelas et dévoilant son contenu. Une simple boule à neige.

Je l'attrapai et l'examinai, pas de décor, ni de photo, rien. Je la secouai pour en faire tomber des petits flocons blanc et manquai de la lâcher de stupeur...

Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant